Limites et modalités de rejets dans l'environnement

AVIS DEFAVORABLE – Décision de rejets/prélèvement prématurée.



Le projet d’arrêté est peu lisible.



La présentation du dossier sur le site de l’ASN indique : « Ces travaux de démantèlement

n’engendreront que des rejets radioactifs gazeux. Les quelques effluents radioactifs liquides

(eaux de découpe par exemple) seront en effet traités comme des déchets et évacués vers les

filières adaptées, sans conduire à des rejets aqueux. »

Je suppose que le dossier de démantèlement prouve que cette interdiction de rejets radioactifs liquides pourra être respectée, mais j’ai de gros doutes.



Un découpage de la cuve difficile et dangereux- De nombreux déchets à évacuer :



Lors de la CLI publique de la centrale de Brennilis fin 2023, la directrice de la centrale a

expliqué qu’un robot était en cours de conception pour découper (saucissonner ?) la cuve. Et

quand le futur robot aura saucissonné la cuve, un autre robot viendra-t-il découper le premier

robot pour en mettre les morceaux dans des fûts ? Cela va en faire des camions transportant

des colis radioactifs à travers les beaux paysages des monts d'Arrée jusqu'à l'ICEDA de

Bugey (à 1100 km), en attendant de prendre le téléphérique pour descendre (peut-être) à 500

m sous terre à CIGEO-Bure ( 500 km en plus).



L’absence de rejets liquides radioactifs serait-elle réellement garantie ?



Je doute que ce soit le cas malgré les précautions qui seront prises.

Un risque inutile est pris de vouloir démanteler complètement cette centrale de Brennilis -

installation EL4-D - qui est implantée en haut du "château d'eau" d'une partie du Finistère.

C'est un peu comme si une centrale nucléaire avait été construite aux sources de la Loire !



Risque de créer une situation dangereuse :



Si le démantèlement complet de Brennlis commence, et n’est pas mené à son terme (manque

d’argent ou problème technique) ne risque-t-on pas de se retrouver avec une situation plus

dangereuse que la situation actuelle ? EDF aura-t-elle les moyens ou la volonté de dépenser –

sur 17 ans- au moins 300 millions d'euros (en plus des 500 millions déjà dépensés) à

Brennilis….des dépenses qui ne rapportent plus rien !



Un arrêté autorisant des rejets très prématuré



EDF a demandé à reporter le démantèlement de ses centrales graphiques-gaz ( Chinon ; Saint

Laurent des Eaux …) au début du XXII ème siècle, parce le procédé envisagé au départ

(démantèlement sous l’eau) posait problème.

Apparemment pour Brennilis, EDF ne sait pas encore comment procéder pour découper la

cuve, va être contrainte de réorganiser les structures internes du bâtiment réacteur pour créer

justement ces volumes desquels les effluents liquides et les déchets radioactifs ne pourront

sortir qu’enfermés dans des fûts sécurisés. Alors pourquoi vouloir maintenant démanteler

Brennilis arrêtée depuis déjà 36 ans ?



Maintenir un confinement sur place, avec une surveillance de l’installation



Différer encore de plusieurs décennies le démantèlement complet de la centrale de Brennilis

serait peut-être plus judicieux. Le niveau de radioactivité décroissant avec le temps, cela

permettrait de moins exposer les intervenants, et de minimiser la quantité de déchets les plus

radioactifs.

Enfin, une information précise des associations de protection de l‘environnement sur les

résultats des mesures effectuées, et le lieu de ces mesures reste bien sur nécessaire.

AVIS DÉFAVORABLE à tout rejet dans l’environnement de la centrale EL4 de Brennilis dans le cadre de son démantèlement, en raison de l’absence immuable de publicité et d’informations fiables et compréhensibles par la population, ainsi invitée, alors que tout est déjà décidé, à se prononcer, finalement, sur la dégradation permanente de la qualité de sa propre survie et donc celle de ses enfants. Encore des simagrées qui ne trompent personne…

AVIS DÉFAVORABLE à tout rejet dans l’environnement de la centrale EL4 de Brennilis dans le cadre de son démantèlement, en raison de l’absence immuable de publicité et d’informations fiables et compréhensibles par la population, ainsi invitée, alors que tout est déjà décidé, à se prononcer, finalement, sur la dégradation permanente de la qualité de sa propre survie et donc celle de ses enfants. Encore des simagrées qui ne trompent personne…

Dans les documents consultables, la limite d’activité annuelle rejetée pour le tritium, est fixée à 0,70 TBq. Elle n’a pas été modifiée par rapport à 2011. Mais il semble que les limites de débits d’activité moyenne hebdomadaire ont été augmentés d’un facteur 10 pour le tritium et 100 pour les autres produits de fission .



Le seuil de décision pour le tritium est à 10 Bq/l, alors qu’il pourrait être à 1 Bq/l si on voulait vraiment contrôler correctement ce qui est rejeté.



L’effet du tritium sur les organismes a toujours été sous-estimé par l’industrie nucléaire. Il a pourtant été noté que la moitié des techniciens ayant travaillé sur les circuits tritiés étaient décédés avant l’âge de la retraite. Les rejets pendant sa période de fonctionnement avaient été énormes et connus seulement très tardivement grâce à des associations épaulées par le laboratoire de la CRIIRAD. Les études avaient montré que les poissons de l’Ellez étaient fortement marqués en tritium sans que la population locale en ait été avertie.



La grosse difficulté du chantier reste la découpe de la cuve avec le risque d’exposition à la radioactivité élevée de la cuve pour les travailleurs malgré l’emploi de robots, ainsi que le risque d’incendie élevé avec l’oxyde de zirconium pyrophore.