Projet d’avis de l’ASN relatif à l’anomalie de la composition de l’acier du fond et du couvercle de la cuve du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville (INB n° 167)

je suis opposée à ce que l ASN autorise la mise en service de la cuve actuelle de l EPR. En cela, je rejoins l avis minoritaire présenté en annexe de l Avis du groupement d experts pour les équipements sous pression nucléaire. Sans doute au regard du coût que cela peut porter, sur tous les plans : financier,..., vous avez été amenés à étudier si la cuve dans son état actuel pouvait quand même faire le "job". Mais vu l enjeu, il ne faut pas accepter une réduction des marges de sécurité et il ne faut pas remettre en cause ce principe fondamental de défense en profondeur.
Il suffit d avoir en tête les catastrophes nucléaires de Tchernobyl et surtout celle toute récente de Fukushima, pour savoir qu il ne faut pas transiger avec les précautions que l on peut prendre en amont.
Cela m amène à vous faire part de 2 reflexions supplémentaires :
- la nécessité d avoir un système de contrôle bien plus efficace et réactif dès à présent, et de procéder sans tarder à la vérification des réacteurs en service
- à propos de Fukushima, au vu de la catastrophe qui continue et de son ampleur, il me semble plus que judicieux que l ensemble des experts en nucléaire contribuent à la recherche de reprise de contrôle de la situation d une part, et d autre part se confronte à l immense difficulté d essayer de " gérer" cette crise majeure et aux multiples dégâts (contamination des gens et de l environnement, déplacement de population, nombre exponnentiel de déchets radioactifs, ...)

À la lecture des documents ici à ma disposition, je considère que l'état métallurgique de l'acier de la cuve de l'EPR de Flamanville ne respecte pas les normes qui permettrait d'écarter le risque de rupture brutale de la cuve. La mise en service de l'installation dans ces conditions n'est pas acceptable du point du vue de la protection des populations.
De plus, cette affaire révèle des écarts majeurs d'EDF et Areva NP à leurs procédures qualité, ainsi que l'absence de transparence et les mensonges de ces deux entreprises. Cela remet en cause toutes les données fournies par ces parties.
Par conséquent, le chantier de l'EPR de Flamanville doit être arrêté et des leçons doivent être tirées pour l'audit de futurs projets.

• La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être irréprochable ! Or, elle n'a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d'une rupture brutale !
• Dès 2005, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. C’est pourtant là que les pièces de l’EPR ont été fabriquées ! Ils ont laissé faire dans le silence...comment leur faire confiance ? Les intérêts de l’industrie nucléaire ne doivent pas passer avant la protection des populations !
• La cuve ne doit pas être qualifiée avec son acier actuel. Le niveau de sûreté n'est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !
• Nous n'acceptons pas la prise de risque que constitue l'utilisation de pièces comportant des anomalies. Le chantier doit être arrêté ! Nous, citoyens français, n’avons pas à payer le prix des erreurs stratégiques et techniques d’EDF et AREVA.

Et encore moins nos enfants !

Le nucléaire est par nature extrêmement dangereux et ne supporte pas la médiocrité ( un certain nombre de catastrophes en témoignent). Il est inimaginable de penser construire un epr avec des pièces défectueuses surtout la cuve et couvercle.
La consigne de ne pas tourner à pleine puissance est illusoire; que faire si le réacteur échappe à son pilote.
La France a eu de la chance, ne jouez pas à la roulette russe avec ce monstre.
De plus la responsabilité des techniciens de l ASN et de l IRSN sera engagée car VOUS SAVIEZ.
Appliquez les principes de précaution et de prévention et arrêtez ce chantier ruineux et inutile.

Pour le moment, nous en sommes à parler d'une qualité d'acier non compatible avec l'exploitation d'un réacteur nucléaire.
Ce sont souvent les excès d'optimisme qui sont à l'origine des accidents les plus graves. Manque d'exigence initial, maintenance pas assez approfondie, non respect ou adaptation à la baisse des préconisations initiales...
Là, nous savons dès le départ que ce projet souffre de plusieurs vices dont le plus palpable à l'heure actuelle est ce défaut de cuve. L'autre, plus "abstrait" étant le coût de ce projet totalement non maitrisé et dont personne ne sait quel niveau il atteindra.
L'énergie nucléaire est séduisante pour la puissance générée par rapport à la quantité de combustible mis en œuvre. Mais, alors que tout montre que des alternatives seraient autrement plus intéressantes tant du point de vue qualitatif, que pour l'emploi, il semble que poursuivre cette filière aujourd'hui relève de décisions à trop court terme. De plus les coûts de gestion des déchets et de démantèlement des installations réformées s'annoncent colossaux et eux aussi ne cessent d'être revus à la hausse.
Il serait bon de conclure cet épisode de l'énergie nucléaire de masse pour la réserver uniquement aux domaines de recherche et à la médecine.

« POUR QUELQUES MEGAWATTS DE PLUS »
Le prochain scénario de film catastrophe que nous ne laisserons pas écrire !
A noter le commentaire technique intéressant du 12/9/17 à 16h10 par Banbou !
A noter aussi le projet d'avis de l'ASN qui précise dans ses deux derniers alinéas de la page 2/5 :
« Tandis que cette anomalie est due à la présence d'une zone résiduelle en excès local de carbone qui n'a pas été éliminée par le procédé de fabrication adopté par Aréva NP.
Tandis que que le risque d’hétérogénéité dû à l'excès local de carbone, un phénomène métallurgique connu, a été inadéquatement évalué et ses conséquences inadéquatement quantifiées par Aréva NP, malgré des techniques disponibles pour éviter ce risque. »
Puisque les techniques existaient déjà pour éviter la ségrégation du carbone, elles existent toujours et on a du mal à comprendre pourquoi il faudrait 7 ans pour refabriquer des calottes basse et haute de cuve.
Dans ces condition l'ASN ne peut qu'émettre un avis négatif sur le démarrage de l'epr de Flamanville en lieu et place de sont projet d'avis positif qui ne peut rencontrer, de toute évidence, aucune acceptation sociale au regard de l'enjeu humain, même si un désastre économique devait s'en suivre.
Si malgré la consultation publique, l'ASN persistait dans son avis positif, je signale que je participerai à l'action en justice qui pourrait s'en suivre jusqu'au niveau européen s'il le fallait.

Extrait du projet d'avis de l'ASN
..."Considérant, en revanche, que la faisabilité technique de contrôles similaires sur le couvercle de la cuve n’est pas acquise et que l’utilisation de ce couvercle doit donc être limitée dans le temps.../...
Considérant qu’il n’ a pas été identifié de mécanisme pouvant conduire à créer ou propager rapidement un défaut lors du fonctionnement réacteur, qu’il est donc acceptable qu'il ne soit pas mis en œuvre de contrôle avant fin 2024 ..."
Comment peut-on se permettre d'emblée indiquer qu'aucun contrôle du couvercle ne sera fait d'ici la construction d'un nouveau?
au prétexte qu'actuellement on ne sait pas faire!
c'est la meilleure façon de ne pas chercher le moyen!

Du fait que le fabricant ne sache pas comment un accident puisse arriver sur ce couvercle, l'ASN validera son fonctionnement pour 6 ans!
Faut-il croiser les doigts pour qu'un défaut n'apparaisse pas d'ici là? Si un incident intervenait, le redémarrage se produirait sans inspecter ce couvercle? Que l'ASN ne se discrédite pas plus aux yeux des citoyens que nous sommes.

Par ailleurs, si les fabricants et l'exploitant n'avaient pas été français, la norme aurait certainement été appliquée?
A quoi sert de faire évoluer les normes, si c'est pour accepter ce qui ne correspond pas?

Par ailleurs, si le véritable coût de l'EPR avait été annoncé lors de la décision de le faire, la commande de cette centrale aurait-elle eu lieu?
Alors, arrêtons les frais maintenant et n'autorisez pas la mise en route de cette centrale nucléaire.

L'acier de la cuve n'est pas conforme aux normes de sureté et rien ne garanti son comportement en service. Il est inacceptable donner l'autorisation de démarre le réacteur EPR de Flamanville alors qu'un risque de rupture brutale de la cuve existe.
Par ailleurs, il est également inadmissible qu'après les révélations des anomalies et des falsifications de documents de conformité sur une pièce si cruciale que la cuve du réacteur, qu'AREVA NP et EDF soient encore en charge de ce chantier. Cette affaire pourtant révèle à la fois leur incompétence et leur malhonnêteté. Cela jette le doute sur le respect de toutes leur procédures et sur leur niveau de transparence, ainsi que sur leur capacité d'assurer la fonction de sureté sur leurs installations.

Quelques soient les mesures de sécurité prises, les conséquences d' "accidents majeurs" sont catastrophiques dans le temps (durée de contamination) et dans l'espace (ampleur sur l'environnement et l’Homme). Cela n'est plus acceptable et disqualifie cette technologie indépendamment du niveau d’expertise acquis et mis en oeuvre dans le domaine. Il ne s'agit pas d'accidents de la route ou de catastrophes aériennes...

Poursuivre dans le nucléaire c'est persévérer dans l'erreur : hypothéquer la vie des personnes et celle des générations futures (déchets), manquer le virage technologique des énergies renouvelables, et des sources d'emploi associées.

La bonne route, seule raisonnable, sensée, et durable est celle de l'arrêt de ces projets coûteux, et technologiquement douteux comme le montre cette consultation. De plus ces projets sont déjà non compétitifs, comme le devient toute la production d'énergie nucléaire. Il faut donc avoir le courage de savoir s'arrêter et prendre la voie du démantèlement total du parc, c'est une question de santé, d'économie, et de bon sens.

Assez d'incohérences stratégiques, d’ « anomalies », d’ « accidents », d’ « incidents »…
Il faudra bien arrêter, le plus tôt sera le mieux !

L'affaire Creusot Forge a révélé des défaillances gravissimes dans le système de contrôle des activités nucléaires. Il est indispensable et prioritaire d'en rechercher les causes et de les traiter. Dans un tel contexte, il serait irresponsable d'autoriser la mise en service d'équipements aussi critiques qui ne satisfont pas aux minima requis par la réglementation, surtout pour un domaine aussi dangereux que le nucléaire, et sachant qu'une fois la centrale mise en marche, il sera difficile et coûteux de changer un quelconque élément de la cuve.

La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être impeccable ! Or, elle n'a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d'une rupture brutale !

La cuve ne doit pas être qualifiée avec son acier actuel. Le niveau de sûreté n'est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !

Nous n'acceptons pas la prise de risque que constitue l'utilisation de pièces comportant des anomalies. Le chantier doit être arrêté ! Nous, citoyens français, n’avons pas à payer le prix des erreurs stratégiques et techniques d’EDF et AREVA.

En temps que simple citoyen ayant la lourde responsabilité d'être le contemporain d'apprentis sorciers qui osent développer des centrales dont les normes de sécurités sont basées sur les évènements géologiques ou climatiques relevés à une échelle humaine.
J'appelle à l'honnêteté intellectuelle des décideurs de ce chantier pris en tenaille par des enjeux financiers personnels et industriels délirants et le risque d'impacts à très long terme sur notre planète et les générations futures en cas d'accident.
Si le moindre risque est décelé avec vos "petits" tests en laboratoires dont les conditions sont biens "cadrés", ayez, s'il vous plaît, en tête les emballements incontrôlés qui ont prévalus à Fukushima.
Merci de faire le nécessaire pour garantir l'avenir de nos enfants, même si la solution est d''arrêter le projet et d'investir les sommes colossales (que nos gouvernants sont capables de nous ponctionner) sur des projets plus modestes en dimensions mais plus ambitieux en terme de respect des générations futures et de cette belle planète qui vous héberge.
Merci d'avoir lu ce commentaire jusqu'au bout...