Mise à participation du public pour le projet de mise en service du réacteur EPR de Flamanville (INB 167)

L'EPR de Flamanville a fait l'objet de beaucoup de surveillance au cours de sa construction, EDF a répondu à toutes les exigences de l'ASN, au fur et à mesure que celle-ci les exprimait. Il y a actuellement plusieurs réacteurs EPR en fonctionnement qui ne posent pas de problème, il ne serait absolument pas justifié d'empêcher la mise en service de cette unité qui aura le mérite de nous apporter une électricité décarbonée, pilotable et fiable, ce qui manque cruellement à la France et aussi à l'Europe dans son ensemble. La mise en route de Flamanville compensera partiellement les fermetures d'unités pilotables, (dont les deux réacteurs de Fessenheim).

Même si je suis dubitatif sur l'intérêt et la pertinence d'un enquête publique sur un tel sujet, je tiens à saisir l'occasion qui m'est offerte de soutenir la mise en service de cette installation.

Je suis personnellement favorable au recours à l'énergie nucléaire pour la production d'électricité même si je n'ignore rien des sujétions qui y sont attachées et j'ai la faiblesse de croire l'honnêteté intellectuelle des différents partis en charge de la validation technique de ce projet.

Le dossier présenté par EDF montre que celle-ci a désormais réglé tous les problèmes techniques.

Ce réacteur, bénéficiant dès sa conception d'un haut niveau de sûreté, peut être maintenant être chargé en combustible pour pouvoir faire tous les essais de démarrage programmés afin de le connecter au réseau le plus rapidement possible.

Tout cela bien entendu sous le contrôle de l'Autorité de Sureté Nucléaire qui vient de faire un audit de 5 jours sur le site.

Je suis totalement favorable à l'autorisation de mise en service de cette tranche nucléaire.

Gilchri

Mise en service du réacteur EPR de Flamanville 3

Evidemment et totalement favorable à la mise en service de la centrale nucléaire Flamanville 3

Charles Milliat – 23 juin 2023



Il est un fait incontestable que les délais et couts de construction prévisionnels initiaux de Flamanville 3 ont été largement dépassés. Il n’est pas interdit pour autant de souligner un certain nombre d’explications à cette situation, en particulier :

- Les couts et délais prévisionnels initiaux n’étaient absolument pas ceux que l’on aurait dû appliquer à un prototype, de surcroit international puisque le projet EPR résulte de la fusion des conceptions allemande et française. Ajoutons que cette fusion de 2 conceptions n’a pas été opérée pour des raisons d’optimisation industrielle mais pour des raisons purement politiques, le partenaire allemand s’étant ensuite retiré du projet pour des raisons politiciennes.

- Les exigences de sureté, les règles de construction ont évolué pendant la conception et la construction, les nouvelles exigences ayant systématiquement donné lieu à un effet rétroactif pour la poursuite du projet, avec pour conséquences naturelles l’augmentation des couts et des délais

- Le projet s’est déroulé essentiellement pendant la très longue période de procrastination des autorités gouvernementales françaises vis-à-vis de l’avenir du parc nucléaire, ce qui a immanquablement conduit à une perte d’engagement et de compétence des entreprises impliquées, provoquant de nouveaux retards et surcouts.



Malgré de telles conditions défavorables, le projet Flamanville 3 approche de son terme, la mise en service. Il est important de noter qu’il bénéficiera du retour d’expérience des centrales EPR ayant déjà démarré hors de France, à savoir les 2 tranches de Taishan en Chine et celle de Olkiluoto en Finlande.

Il n’y a pas de raison objective pour douter que le démarrage de Flamanville 3 sera un succès. Ce que l’on a su faire avec les tranches 900 MW, puis 1200 MW, puis 1400 MW, sera fait avec la tranche 1600 MW de Flamanville 3. Une condition essentielle pour cela est que les Autorités Gouvernementales manifestent leur ferme volonté aux entreprises concernées et aux équipes en charge du projet.

La centrale de Flamanville 3 ne constitue pas une nouvelle technologie mais une simple évolution des paliers précédents.

Plus généralement, la mise en service et le début d’exploitation de Flamanville 3 font partie du long chemin de développement des compétences nécessaires à la relance du programme nucléaire français, tout particulièrement pour les futurs EPR2 dont la conception sera totalement française.

Le dossier de présentation de la demande d’autorisation de mise en service de Flamanville 3 est extrêmement complet et fournit toute l’information nécessaire à une consultation publique. Il traduit aussi la compétence très étendue des rédacteurs sur des sujets techniques nécessitant une très haute expertise et une pratique professionnelle de longue durée



Sous l’angle de la nécessité d’une véritable souveraineté énergétique pour la France, il est bon de garder à l’esprit les faits suivants :

- L’énergie nucléaire est en France la plus importante et de loin des énergies simultanément pilotables, bas carbone et à haute densité ; l’énergie nucléaire est ainsi le pilier essentiel d’une politique énergétique capable de satisfaire aux 2 exigences majeures que sont la limitation du réchauffement climatique et la stabilité du réseau électrique

- Le niveau de sureté de l’ensemble des centrales PWR 900, puis 1200, enfin 1400 MW en France a été constamment amélioré depuis leur démarrage grâce au processus d’amélioration continue mis en œuvre lors des arrêts décennaux et lors des arrêts pour simple rechargement ; le niveau de sureté ainsi atteint est très proche du niveau des centrales de troisième génération de type EPR

- L’exploitation de l’ensemble des centrales PWR 900, 1200 et 1400 W n’a donné lieu depuis leur démarrage à aucun accident nucléaire. Les incidents qui s’y sont déroulés sont le propre de toute installation industrielle, le retour d’expérience de ces incidents étant un des moteurs essentiels de l’amélioration continue de la sureté

- Après 40 ans d’exploitation, l’état de fonctionnement et de propreté des installations de l’ensemble des tranches est à un très haut niveau, supérieur à la plupart d’autres installations industrielles, illustrant le professionnalisme de l’ensemble des personnels qui en ont la charge, animés qu’ils sont par le souci constant de l’intérêt général de notre pays

- La transparence de l’information dans le domaine nucléaire est totale, incomparablement plus élevée que dans la plupart des autres secteurs d’activité.



Pour toutes les raisons exposées ci-dessus, je suis évidemment et totalement favorable au démarrage de la centrale nucléaire Flamanville 3.



Pour terminer je veux souligner mon interrogation de plus en plus forte quant à la multiplication des enquêtes publiques pour lesquelles le public ne peut avoir aucun apport positif. Flamanville 3 a déjà fait l’objet de procédures d’autorisation de création et d’autorisation de construire, étapes où on conçoit que le public soit consulté puisque l’arrivée d’une telle installation industrielle constitue une modification de son environnement. Quel sens y a-t-il à demander au public son avis sur le démarrage d’une installation dont la création et la construction ont déjà été soumis à ses observations. Je ne vois là aucun intérêt mais plutôt 2 inconvénients majeurs :

- Gaspillage des ressources financières et humaines chez les entités concernées par l’enquête publique

- Occasion pour les militants anti-nucléaires de manifester avec de plus en plus de violence leur opposition purement idéologique. Ces débordements de plus en plus fréquents (à Lille et Lyon récemment) sont aux antipodes de toute concertation ou recherche d’information. Ces comportements sont plus proches de la dé-civilisation qui envahit de plus en plus souvent notre société.

Je demande aux commissaires enquêteurs de bien vouloir souligner dans leur rapport cette préoccupation sur l’absence d’intérêt objectif de nombreuses enquêtes publiques relatives aux installations nucléaires et sur les débordements inadmissibles qui en découlent de la part des militants anti-nucléaires.

Il apparait très clairement que tous les travaux menés par l'ASN et l'IRSN ont eu de la part de l'exploitant EDF des réponses satisfaisantes ( démonstrations et/ou actions correctives). Cette centrale est donc au bon niveau de sureté (on plutôt très bon) et il faut maintenant la démarrer.

Je suis tout de même assez surpris par quelques recommandations de l'Autorité Environnementale qui font penser qu'elle est de parti pris et qu'elle cherche à distiller des doutes dans le public plutôt qu'à reconnaitre le travail fait par la filière nucléaire pour réduire toujours et encore ses impacts environnementaux. Si toutes les filières industrielles étaient aussi vertueuses, nous nous porterions tous mieux !

Après tout ce temps, je n'ose imaginer que la consultation du public va amener un élément nouveau qui aurait échappé à la sagacité de l'autorité de sûreté.

Serait-ce qu'on doute tellement de la compétence de tous ses ingénieurs, qu'on se sent obliger d'imposer ce type de consultation ? N'est-il pas contradictoire et incohérent de proclamer urbi et orbi que l'autorité est indépendante quand on la soumet à chaque étape de la construction d'un réacteur à l'opinion de tous ceux qui n'ont rien à dire mais le disent quand même ?

Il est temps de remettre l'église au centre du village et de redonner vie à une industrie essentielle aux objectifs climatiques et économiques du pays.

Oui à l'ajout de 1600MW de puissance pilotable !

Nous avons certainement fait, en France, l'erreur de passer du palier N4 à l'EPR directement et avons été optimiste sur les ressources nécessaires tant humaines que technique et sur les délais pour mettre en service une machine aussi complexe, sans parler des dissensions entre EDF et AREVA que plusieurs gouvernements pourtant actionnaire majoritaire n'ont pas voulu arbitrer aboutissant à ces retards successifs. Mais les chinois nous ont prouvé que l'on pouvait faire mieux qu'0 Flamanville.

Maintenant il est grand temps de démarrer ce réacteur et de lancer la version améliorée des suivants. Quoiqu'en disent les dogmatiques, le monde aura besoin de plus d'énergie et la décroissance équivaut a une condamnation à mort des populations de nombreux pays sous développés ou en voie de développement. Et dans ce contexte l'énergie nucléaire est incontournable. Dans le contexte international actuel la France devrait être le leader incontestable de la fourniture d'énergie en Europe. Mais d'atermoiement en absence de vision voire d'incompétence nous avons perdu beaucoup: arrêt politique de Superphénix et plus récemment Fessenheim, abandon d'Astrid. Il est temps de relancer une filière nucléaire d'excellence.

Première étape démarrer l'EPR de Flamanville.