Projet de décision de l’ASN autorisant la mise en service et l’utilisation de la cuve du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville (INB 167)

Je ne suis pas métallurgiste mais suis ingénieur et j'ai pris la peine d'interroger 2 éminents spécialistes des aciers. Depuis qu'on nous inonde, nous français moyens, des détails de ce dossier (qui n'aurait jamais dû sortir du cercle des spécialistes) j'ai donc au moins compris que la ségrégation du carbone dans les aciers date de la nuit des temps et j'ai acquis la conviction que la cuve de Flamanville est au moins d'aussi bonne qualité que les meilleures cuves qui équipent les 400 autres réacteurs en service dans le monde (sinon meilleure car elle respecte largement les normes qui avaient été imposées à ces dernières, et notamment aux 58 cuves de réacteurs en service depuis plus de 30 ans dans notre pays et dont le comportement vis à vis de la sûreté est excellent). La cuve de Flamanville présente certes le défaut d'avoir été construite trop tôt pour respecter la nouvelle norme qui lui est appliquée et qui atteint, selon les spécialistes, les limites de la perfection métallurgique des meilleures forges de la planète, norme dont je ne remets pas en cause ici l'utilité, surtout pour une activité humaine d'excellence comme le nucléaire (ceci serait un autre débat, de spécialistes). Par ailleurs Nous savons tous qu'aucune fissure de cuve n’a jamais causé un accident nucléaire, ni à Three Mile Island, ni à Tchernobyl, ni à Fukushima (les causes de ces 3 accidents étaient ailleurs, et les leçons ayant elles aussi été tirées et les remèdes apportés).
Donc OUI, considérant, comme les experts, que c'est une des pièces d’acier les plus solides jamais forgées et chaudronnées de l'histoire industrielle, IL FAUT METTRE EN SERVICE cette CUVE DE l'EPR de FLAMANVILLE, sans hypocrisie (comme cette consultation!) ni hésitation médiatique, en faisant entière confiance à son exploitant et à son contrôle par l'ASN.

A lire les commentaires de ce forum, on se rend compte la très grande majorité des intervenants ne connaissent pas le sujet, mais ont de fortes convictions fondées sur des décennies de mensonges et de sottises complaisamment diffusées dans les médias.

Ils ne connaissent évidemment pas les aspects techniques du sujet et encore moins les enjeux politiques: ils croient qu'un réseau national de distribution d'électricité peut être alimenté à 80 ou 100% par des sources d'énergie intermittentes telles que les éoliennes ou le solaire, ce qui est une stupidité dont je ne leur souhaite pas de faire un jour l'expérience.

Comme les médias vendent beaucoup mieux leurs papiers sur les catastrophes que sur les trains qui arrivent à l'heure, depuis près d'un demi-siècle ils font croire au public que nous sommes à la veille d'un accident nucléaire cataclysmique. Or, malgré Tchernobyl et Fukushima, l'industrie électronucléaire a connu beaucoup moins d'accidents et fait infiniment moins de morts que la plupart des activités humaines: industries chimiques, industries métallurgiques et mécaniques, industries minières, transports terrestres, maritimes et aériens, industries du bâtiment, etc.; en réalité l'accident le plus grave (fort improbable) pouvant survenir dans un réacteur d'EDF (accident de criticité avec fusion du coeur) ne pourrait y faire plus de dégât que celui survenu en 1979 à Three Mile Island (USA) c'est-à-dire perte du réacteur avec zéro victime et zéro relâchement d'activité dans l'environnement.

Les médias font croire au public que le plutonium est un élément diabolique dont le moindre microgramme pourrait être mortel: en réalité le plutonium, ainsi d'ailleurs que tous les autres actinides émetteurs alpha à vie longue, n'est ni plus ni moins dangereux que l'uranium et le thorium que l'on trouve en abondance disséminés dans la nature: le soi-disant problème des déchets nucléaires est, techniquement, un faux problème qui a été créé de toutes pièces par les média et les politiciens.

Certains politiciens, toujours bien relayés par les grands médias, veulent faire croire au public qu'on peut revenir au système économique qui prévalait en 1950 et en particulier qu'on peut fort bien se passer du nucléaire. Sottise! En 1950 la France ne comptait que 40 millions d'habitants (aujourd'hui 67) et le monde 5 à 6 milliards (aujourd'hui plus de 7 milliards, et 9 milliards en 2050). Alors le choix est simple: ou bien on cherche à faire ce qu'il faut pour nourrir et faire vivre ces populations croissantes et alors l'humanité ne pourra pas se passer du nucléaire; ou bien on interdit le nucléaire et on recherche la décroissance
économique, et alors la population humaine devra décroître ...par la faim, les maladies et les guerres. A nous de choisir!

Alors, la cuve de l’EPR …eh bien avec les sur-sécurités qui ont été empilées les unes sur les autres suite à l’action constante des antinucléaires obtus, uniquement dans le but de réduire la compétitivité de l’électricité nucléaire, il n’y a pour moi aucun doute que, même avec les soi-disant défauts qu’on lui a trouvés, elle pourra servir pendant 80 ans, 100 ans, voire davantage.

Il est exact que des experts parmi les plus compétents ont donné leur avis. Cette consultation est, entre autre, l'occasion pour les autres experts compétents non impliqués de donner leur avis et de soumettre des suggestions. Pour le fond et le couvercle, le problème n'est effectivement la fragilisation sous irradiation mais le température de transition initiale plus élevée qu'à l'ordinaire à cause de la macro-ségrégation des éléments d'alliage et des impuretés. Ce risque apparaît écarté comme le montre les analyses d'intégrité. Il n'en demeure pas moins que l’évolution des propriétés mécaniques induite par le vieillissement thermique est une question non totalement résolue. Il me parait donc indispensable que le programme d'étude du vieillissement fasse l'objet d'un consensus dans la communauté scientifique compétente élargie avant son enclenchement.

cet avis démontre que les standards que vous êtes censé garantir sont négociables...
2024 n'est plus si loin, vu les retards accumulés par les constructeurs, pourquoi risquer de rayer de la carte une région (sans compter l'impact sur la côte, les îles anglo-normandes, et toute la vie marine) pour une durée indéterminable, exigez le changement des pièces contrefaites avant la mise en service. J'habite dans le même canton que Flamanville, votre avis me condamne à passer les prochaines années à vivre avec en bruit de fond une petite voix qui me dirait "pourvu que ça tienne, pourvu que ça tienne!" Quant aux avis d'expert, ce sont les mêmes que ceux qui pensaient que les centrales japonaises pouvait sans souci faire face aux risques sismiques, qui prétendaient que la France échappait à toute contamination après l'accident de Tchernobyl...Des experts qui ont étudié à l'école des mines, avec tous les futurs cadres de l'industrie qu'il sont censé surveiller, qui ont été formés dans une ferveur irrationnelle pour cette filière . Et l’État, qui projette de vendre cette technologie au maximum à l'étranger, comment peut-on lui faire confiance pour assurer votre mission de contrôle.
De quel droit peut-on se targuer pour justifier de faire peser notre facture énergétique actuelle sur des centaines de générations? de quelle moralité? Et comment ne pas douter que l'accident majeur qui s'est déjà produit à deux reprises en 25 ans nous épargnera pour toujours?
Cette centrale au bord de la mer, avait-on envisagé à sa construction que le niveau de la mer allait s'élever, que les tempêtes seront plus fortes à l'avenir, que des terroristes seraient prêts à se tuer en s'écrasant sur les piscines de stockage du combustible?
Tout ce chantier ressemble de plus en plus à la chronique d'une catastrophe annoncée.

Le couvercle est déjà hors-la-loi avec ses défauts et vous voulez en faire de même avec la cuve... NON! Impensable!
Le système capitalo-industriel nucléaire fait la loi. On connaît ça. J'étais cadre dans une grande entreprise de chimie. Quand les limites étaient atteintes, on faisait augmenter les limites en bafouant toutes les règles de précaution et de sécurité. A quoi sert la loi dans ce cas, si elle n'est que pour les autres?
Le nucléaire est en grand déclin dans le monde. Pourquoi continuer dans cette voie sans issue? ah oui, pour LA bombe. Mais on a déjà tellement de bombes qu'on peut faire sauter la planète 100 fois.
Nous n'avons plus besoin du nucléaire normalement, cher, non rentable, très risqué, meurtrier et sans solution pour les déchets.
Comme le disais Albert Jacquard, il a déjà longtemps, le nucléaire est un crime contre l'humanité.
Passons aux renouvelables.

Au plan de la forme, l'intérêt d'une telle consultation publique est discutable, pour le moins. Quel errement intellectuel peut permettre de penser que la fragilisation des aciers est fonction de l'opinion publique?
Au plan technique, le sujet a été étudié par les experts d'Orano, d'EDF, de l'IRSN, du Groupe permanent, etc.. c.a.d. les experts les plus compétents de la planète sur cette question. Il y a donc tout lieu d'être confiant dans le résultat de leur expertise et dans la décision de l'ASN, d'autant que le flux neutronique sur le fond de cuve est relativement faible, induisant donc une faible variation de la température de transition.
Le projet de décision est tout à fait fondé.

La démonstration de l’absence de risque de rupture brutale des composants et circuits primaires des centrales nucléaires est réalisée par comparaison de le résistance du matériau et du chargement en conditions de fonctionnement ou accidentelle. Cette démonstration suppose, d'une part, que les théories de mécanique de la rupture retenues sont réalistes et, d'autre part, que les propriétés mécaniques utilisées sont les propriétés minimales pour le composant analysés. Le dossier de l'ASN est conforme à l'état de l'art sur ces sujets, tant au niveau national qu'international. Néanmoins, comme toute décision d'ingénierie, celle-ci comporte une part de d'incertitude. Aussi, la surveillance des installations et les programmes de recherche en support doivent être garantis sur le long terme. Je pense qu'il faut que l'ASN insister dans ses demandes sur ces aspects et que le programme demandé à l'exploitant en article 2 fasse l'objet d'une approbation préalable par les experts du domaine.

La démonstration de l’absence de risque de rupture brutale des composants et circuits primaires des centrales nucléaires est réalisée par comparaison de le résistance du matériau et du chargement en conditions de fonctionnement ou accidentelle. Cette démonstration suppose, d'une part, que les théories de mécanique de la rupture retenues sont réalistes et, d'autre part, que les propriétés mécaniques utilisées sont les propriétés minimales pour le composant analysés. Le dossier de l'ASN est conforme à l'état de l'art sur ces sujets, tant au niveau national qu'international. Néanmoins, comme toute décision d'ingénierie, celle-ci comporte une part de d'incertitude. Aussi, la surveillance des installations et les programmes de recherche en support doivent être garantis sur le long terme. Je pense qu'il faut que l'ASN insister dans ses demandes sur ces aspects et que le programme demandé à l'exploitant en article 2 fasse l'objet d'une approbation préalable par les experts du domaine.

Comme la plupart des personnes laissant un commentaire pour cette consultation, je n'ai aucune compétence technique pour donner un "avis" argumenté pour savoir s'il faut autoriser ou non la mise en service et l'utilisation de la cuve de l'EPR. Je suppose que cette consultation fait partie du processus obligatoire auquel doit se conformer l'ASN.
Je vous donne donc mon "opinion" de citoyen béotien (puisque vous le demandez) : oui, il faut lancer l'EPR et autoriser sa mise en service.
J'avais publié en 2017 un article sur ces consultations démocratiques "tous azimuts" en faisant un parallèle avec Airbus qui ne consulte pas la population pour savoir si les citoyens-passagers autorisent l'avion à décoller...
https://www.contrepoints.org/2017/08/01/295840-futur-airbus-pourra-t-decoller-avis-sollicite

Cordialement.
Michel Gay

Nous avons été consulté au sujet de la ténacité de l'acier du fonds et du couvercle de l'EPR.
Le constructeur et l'exploitant ont réalisé tous les calculs et essais demandés par l'ASN.
Les meilleurs métallurgistes mondiaux ont été consultés sur la nature de ces essais et sur les résultats obtenus. Ils ont tous reconnu la tenue du couvercle et du fonds dans les conditions accidentelles.
Je ne suis pas métallurgiste mais j'ai exploité des centrales nucléaires pendant 30 ans. Je reconnais la capacité professionnelle et l'éthique des experts qui ont eu à traiter de ce sujet.
Je considère:
1- que cette consultation publique n'a pas plus de sens que si l'on consultait le grand public sur le protocole proposé par les oncologues pour traiter tel type de cancer,
2- que je fais entièrement confiance à la fois aux experts et à l'ASN pour déclarer cette cuve bonne pour le service.

Je me trouve bien incompétent pour formuler un avis technique sur le projet de décision de mise en service, mais , en tant que citoyen , je regrette amèrement les sommes astronomiques consacrées à ce projet et souhaite que l'on ne continue pas en ce sens alors que le nucléaire n'est manifestement pas la solution d'avenir . Pendant que nous nous consacrons à ce projet, les autres pays développent leur industrie sur les énergies renouvelables et nous passons à côté de filières beaucoup plus prometteuses et beaucoup moins risquées . On peut faire tous les contrôles techniques possibles sur le nucléaire, l'erreur humaine, l'évènement naturel exceptionnel, ou l'acte terroriste sont inévitables (Tchernobyl et Fukushima, Three mile island l'ont démontré) et les études montrent que les conséquences humaines et économiques en seront faramineuses mais c'est un aspect qui n'est pas pris en compte car on se contente d'une vision de court terme . Espérons que les appels au secours de scientifiques et de politiques comme N Hulot seront rapidement entendus pas les citoyens .