Projet de décision de l’ASN autorisant la mise en service et l’utilisation de la cuve du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville (INB 167)

Il me semble que, dans les années 70, après des années de Gaullisme et une tentative révolutionnaire ratée (mai 68), l'état français en prenant la décision de construire une filière nucléaire sans consultation démocratique a induit le débat que nous observons ici. Certes ce n'est pas la seule raison mais l'apaisement de l'avis public nécessite une expression démocratique qui, de fait, n'a jamais eu lieu; les choix des orientations sur les énergies étant systématiquement amalgamés avec d'autres enjeux. Il faudrait donc une expression démocratique après un vrai débat (économique et technique) plutôt que des invectives de part et d'autre.

Comme beaucoup, je suis contre cette mise en service. La science est peut-être là, mais la technologie ne suit pas puisqu'on n'entend parler que de défauts, de risques et d'incertitudes. Nous ne devrions pas mettre la vie de millions de personnes en danger, aussi petite soit la probabilité d'un accident. Je ne parle même pas des déchets nucléaires dont on ne sait toujours que faire ! Aussi, n'oublions pas le coût. Nous avons besoin de tous nos deniers pour investir dans le Renouvelable, et mettre fin au cours-termisme qui conduit notre monde à sa perte. Si on ne commence jamais, on ne le fera jamais ! Cessez l'obstination et rejoignez le 21ème siécle !

Je suis totalement opposée à la mise en service et à l'utilisation de l'EPR de Flamanville. Il faut être inconscient et irresponsable de vouloir mettre en service un matériel défectueux, qui plus est dans le domaine du nucléaire qui fait peser sur l'humanité et la nature une menace permanente. Il s'agit d'une simple question de bon sens. Déjà, en fonctionnement normal, l'industrie nucléaire rejette des polluants (liquides et gazeux) dans l'environnement (eau - air - sols). Prendre le risque de l'accident en mettant en service un matériel défectueux pour des raisons financières est inadmissible. Les catastrophes de Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima ne sont toujours pas réglées et la pollution nucléaire continue de se répandre sur terre, dans les airs, dans l'eau et cela, au regard de la durée de vie des éléments radioactifs, pour des milliers voire millions d'années (sans parler des déchets qui s'accumulent et de l'eau radioactive qui est rejetée dans l'environnement). Il serait temps d'arrêter cette folie et de faire preuve de sagesse en engageant un changement de société au travers de la sobriété énergétique et des énergies renouvelables. A lire certains commentaires, il semblerait que seuls les "techniciens" auraient leur mot à dire. Ne sommes-nous pas en démocratie ? C'est justement du fait de la main mise de certains scientifiques, techniciens et lobbies sur toute décision prise par les dirigeants que nous nous retrouvons aujourd'hui face à des difficultés incommensurables. Non, la technique ne résout pas tout et c'est même à cause d'elle que nous sommes entrés dans la sixième période d'extinction de masse des espèces. Le nombre de cancers, de maladies dégénératives et d'allergies explose, la biodiversité s'effondre, le climat se dérègle... Non, la technique n'a pas que du bon et non seulement elle ne résout pas tous les problèmes mais elle en est bien souvent la cause. Par ailleurs, chaque citoyen doit subir les choix faits par quelques-uns sans possibilité d'exprimer son désaccord. Le nucléaire est en soi totalitaire car il est imposé à ceux qui n'en veulent pas. Non, je ne veux pas de l'EPR, ni à Flamanville, ni ailleurs !

Ayant participé à la genèse et aux études de l'EPR ainsi qu'à la "collaboration" franco/allemande sur ce réacteur, je suis convaincu que l'EPR est une erreur en soi.
Outre la cuve qui n'est pas conforme bien d'autres systèmes risquent d'être déficients.
Lors de l'arrivée de Mme Lauvergeon à la tête d'Areva plusieurs directeurs techniques de Framatome ont tentés de lui expliquer de ne surtout pas lancer la construction d'EPR dans l'état où ils se trouvaient au niveau des études... ils ont du quitter la société.
Quant à la cuve et au couvercle, une non-conformité est une non-conformité, tenter de trouver des justificatifs à postériori est systématiquement la source de problèmes futurs.
Pour moi il ne faut surtout pas autoriser les EPR à démarrer.

Merci M (ou Mme) de me fournir autant de matière dans votre propre commentaire pour en démontrer toute la suffisance, l'entêtement et l'ignorance volontaire de tout le lobby du nucléaire.

je cite: "A lire les commentaires de ce forum, on se rend compte la très grande majorité des intervenants ne connaissent pas le sujet"
Monsieur (je pars de cette hypothèse), ne sous-estimez pas le niveau de ceux qui prennent le soin de s'inscrire pour apposer leur avis sur ce site fort malcommode d'ailleurs (pas de possibilités de corriger les fautes de frappes a posteriori par exemple). En ce qui me concerne je suis ingénieur de formation dans le domaine de l'énergie avec une longue expérience de l'industrie et j'ai travaillé de mes propres mains, lors d'un stage ouvrier, sur des éléments sensibles du point de vue sécurité pour lesquels le niveau d'exigence de qualité variait avec l'urgence du délai de livraison... (un peu ce qui se passe avec cette cuve, mais rassurez vous, moi ces tubes de GV étaient destinés à la Chine).

Je cite encore: "de fortes convictions fondées sur des décennies de mensonges et de sottises complaisamment diffusées dans les médias."
Je pense que vous parlez de vous et de vos collègues comme le professeur Pélerin dont les nuages de Tchernobyl s'arrêtaient à la frontière. Que dire des taux de cancer dans le Cotentin dont les médecins qui y travaillent n'ont pas le droit de parler.

Je cite toujours, ça en devient comique: "Ils ne connaissent évidemment pas les aspects techniques du sujet et encore moins les enjeux politiques: ils croient qu'un réseau national de distribution d'électricité peut être alimenté à 80 ou 100% par des sources d'énergie intermittentes telles que les éoliennes ou le solaire".
Ce dont vous vous montrez sans doute volontairement ignorant, est le rapport de l'ADEME qui indique le contraire. Quand à l'intermittence quelle blague d'utiliser cet argument fallacieux contre les énergies renouvelables! Il n'y a rien de plus intermittent que la CONSOMMATION d'électricité. Qui va savoir à quelle heure je vais allumer mon four ou mettre la machine à laver en route et multiplier brutalement par dix ma consommation instantanée? Et pourtant, EDF arrive à adapter la production avec ses centrales nucléaires totalement INADAPTEES à l'intermittence de la consommation (voir plus loin). Comment? Grâce aux données statistiques et à la mutualisation du réseau (tout le monde n'allume pas partout son four en même temps). Quand au problème du pic de consommation dû au chauffage électrique (problème typiquement français auquel les centrales nucléaires ne savent pas faire face, joli paradoxe puisque on a développé le chauffage électrique pour utiliser l'énergie de nos centrales en excédent!), il est parfaitement corrélé (et donc prévisible) à la météo. Or, quelles sont les sources d'énergie dont la production intermittente est intimement liée à la météo et donc au moins aussi prévisible que la consommation: le solaire et l'éolien! Si ce n'est pas un problème de prévoir la consommation, ça l'est encore moins de prévoir la production d'énergies renouvelables.
Bien sur à l'échelle locale il n'y a pas forcément coïncidence entre pic de consommation et de production mais à l'échelle nationale voire européenne c'est déjà nettement mieux. Néanmoins le problème qui reste à développer est donc bien celui du stockage QUELLE QUE soit l'énergie choisie, car non une centrale nucléaire non plus ne stocke pas sa production et sait difficilement la moduler (lente à mettre en route, très mauvais fonctionnement hors du régime nominal).

Je passe sur le couplet sur les risques, ces arguments éculés, comme déjà dit, seraient risibles si ce n'était pas aussi sérieux comme sujet. Néanmoins le nucléaire est aussi une industrie chimique (préparation et retraitement du combustible), une industrie métallurgique (cuve et couvercle par exemple), du bâtiment (construction des centrales évidemment), industrie minière (d'accord c'est au Niger on s'en fout de polluer la bas, quoique envoyer l'armée pour défendre nos ressources, vous avez dit indépendance énergétique?, ce n'est gratuit ni en Euros, ni en vie humaine), etc... Alors oui l'industrie et les activités humaines en général sont risquées et polluantes mais l'industrie nucléaire comprend tous ces défauts que vous citez, PLUS quelques autres que l'on pourrait s'éviter. Quand vous citez les 3 plus célèbres accidents nucléaires connus au monde, imaginez que l'un de ceux-ci soit arrivé en France, prenez une carte et tracez avec un compas un cercle de 30km de rayon comme zone d'exclusion autour d'une centrale de la vallée du Rhône et voyez ce que cela implique. AZF à Toulouse à côté c'est un pétard de 14 juillet! Quant à celle de Nogent...

"Les médias font croire au public que le plutonium est un élément diabolique dont le moindre microgramme pourrait être mortel: en réalité le plutonium, ainsi d'ailleurs que tous les autres actinides émetteurs alpha à vie longue, n'est ni plus ni moins dangereux que l'uranium et le thorium que l'on trouve en abondance disséminés dans la nature"
C'est vrai au début de la découverte de la radioactivité on vendait des fontaines à eau au thorium, des crèmes à l'uranium. Grâce à cela on allait être "activé"! C'est curieux que l'on ait pas continué avec ses inoffensifs nucléides radioactifs. Tient au fait comment est morte Marie Curie et pourquoi l'a t'on enterrée dans un cercueil en plomb? Mais au fait, pourquoi parlez vous du Plutonium? Ah oui c'est vrai, c'est la raison d'être des centrales nucléaires française: produire à bas prix (financé par les factures EDF et le contribuable) un déchet utilisable et indispensable à la fabrication des armes atomiques. Quant on a dit ça, on comprend mieux l'acharnement d'une certaine caste à maintenir l'industrie nucléaire en vie à coup de (grosses) perfusions, voir le sauvetage à prix d'or d'Areva. Pas de centrales = pas de bombes...

"le soi-disant problème des déchets nucléaires est, techniquement, un faux problème qui a été créé de toutes pièces par les média et les politiciens".
La je pouffe! Comment osez vous dire une pareille énormité!? Sans commentaire! Il est vrai que le seul déchet qui vous intéresse doit être le plutonium, voir plus haut.

" Alors le choix est simple: ou bien on cherche à faire ce qu'il faut pour nourrir et faire vivre ces populations croissantes et alors l'humanité ne pourra pas se passer du nucléaire; ou bien on interdit le nucléaire et on recherche la décroissance économique, et alors la population humaine devra décroître ...par la faim, les maladies et les guerres."
Et bien non en fait on n'a pas le choix. Dans un monde fini, une croissance infinie ça ne marche pas alors, faim, guerre ou famine je ne sais pas ce qui va nous forcer à décroitre (peut être les 3) mais il faudra le faire. Alors oui on interdit le nucléaire et on cherche une décroissance maitrisée ou alors on la subit et ça risque d'être brutal. Mais si comme beaucoup de cyniques (mais lucides) vous pensez qu'il est déjà trop tard, vous avez raison de vouloir continuer à fond dans cette voie pour en profiter à fond jusqu'à ce que... Sur une île déserte et isolée vous préféreriez couper le dernier arbre pour vous chauffer un dernier hiver plutôt que construire un radeau...

Enfin, peu importe le débat technique sur la résistance de la cuve ou pas, dans les activités technologiques humaines le maillon faible ce n'est pas la technologie mais le facteur humain. Tchernobyl: erreur humaine dans un test de sécurité (!). Fukushima: sous estimation humaine des risque naturels.
Alors concernant la construction de l'EPR, le risque (surtout vue la durée du chantier et les niveaux de sous traitance) est d'abord humain au travers toutes les compromissions par rapport aux exigences de sécurité rendues nécessaires par les coûts et les délais. La cuve et le couvercle ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Combien d'autres non-conformités ont été traitées par dérogation aux règles de bases? Et encore celles la sont documentées et tracées mais toutes les autres, volontairement ou non, cachées par ignorance ou par intérêt, qu'en est-il?

Non je n'ai aucune confiance dans l'ASN juge et partie, dans EDF, Areva et consorts et ses ingénieurs paperassiers auto-promus, pas plus que dans l'ouvrier bétonneur ou ferrailleur, n-ième sous-traitant de Bouygues, venu de Pologne ou de Roumanie le temps du chantier et suffisamment loin le jour de la mise en service si par malheur cela devait arriver.

Donc NON à l'EPR, non pas à cause de la cuve elle-même mais à cause de tout ce que cela concrétise de la bêtise et de l'entêtement humain à reproduire toujours les mêmes erreurs. Oui les autres centrales sont certainement au moins aussi dangereuses et j'espère qu'elles s'arrêteront TOUTES avant qu'il ne soit trop tard. Ce n'est pas une raison pour en ajouter une de plus.

Même si la tenue mécanique est validée, tous ces essais et démonstrations restent basés sur de nombreuses hypothèses qui viennent réduire les coefficients de sécurité initiaux en plus des défauts matière. Pourquoi ne pas imposer des contrôles réglementaires (essais sous pression) plus fréquents tout les 5 ans et non tous les dix ans ce qui me semble important en cas de corrosion ou fatigue même si cela a été écarté en théorie.

Il est malheureusement inexact de dire que le couvercle de l'EPR de Flammanville est une des meilleures pièces jamais forgées mais effectivement l'origine du problème est bien connue des forgerons. La raison pour la quelle le problème n'a pas été évité est probablement autre que strictement technique. Quoiqu'il en soit, le couvercle ne satisfait pas aux spécifications applicables. Cette situation n'est pas exceptionnelle dans le monde industriel et il est possible moyennant une démonstration technique de déroger à la spécification. C'est l'objet des programmes menés par Framatome et EDF et, selon leurs analyses, le couvercle et le fond possèdent les propriétés requises par leur fonction.

Il est malheureusement inexact de dire que le couvercle de l'EPR de Flammanville est une des meilleures pièces jamais forgées mais effectivement l'origine du problème est bien connue des forgerons. La raison pour la quelle le problème n'a pas été évité est probablement autre que strictement technique. Quoiqu'il en soit, le couvercle ne satisfait pas aux spécifications applicables. Cette situation n'est pas exceptionnelle dans le monde industriel et il est possible moyennant une démonstration technique de déroger à la spécification. C'est l'objet des programmes menés par Framatome et EDF et, selon leurs analyses, le couvercle et le fond possèdent les propriétés requises par leur fonction.

Bien sûr, il faut mettre en service l'EPR, compte tenu du coût et de la nécessité de valider ce nouveau type de réacteur.
Les exigences techniques de contrôle de la cuve, comme cela se fait sur les autres réacteurs, pourront être renforcées en cas de doute sur l'évolution du métal de la cuve, mais cela nous reporte à une quarantaine d'années. J'ajoute ne pas comprendre l'intérêt d'une consultation où les enjeux sont très techniques et où les opposants ne répondent pas à la question, mais à leur pulsion idéologique.

Je suis absolument opposée à la mise en service d'une énième "usine à gaz" (je veux parler bien sûr, de l'EPR de Flamanville) sur le territoire.
Nous sommes le pays le plus nucléarisé au monde, alors que bien des pays ont compris que le nucléaire n'était pas la solution. Nous ne savons que faire des déchets radioactifs, sauf à les enterrer dans les terrains de citoyens qui n'en veulent pas. Pourquoi pas chez vous, chers partisans du nucléaire ?
Nous pouvons absolument nous passer de cette énergie, bien des pays l'ont fait et sont en train de le faire.
Nous avons de nombreuses autres solutions énergétiques, et je ne vous fait pas l'injure de vous en croire ignorants.
Les catastrophes nucléaires, lorsqu'elles adviennent, ont une dangerosité sans aucune commune mesure avec les autres sources et impactent les territoires pour des centaines, voire des milliers d'années.
Et ce ne sont pas les promesses de l'Etat et de ses experts qui peuvent nous rassurer: on nous ment pour tellement de choses !
Chers pro-nucléaires, vous êtes les défenseurs d'une énergie du passé ! L'avenir est aux ENR et à la sobriété!