Projet de décision de l’ASN autorisant la mise en service et l’utilisation de la cuve du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville (INB 167)

Depuis plusieurs décennies, il est distillé un slogan de parfaite sureté de la production nucléaire avec ses systèmes de redondances et de sécurités par enveloppes successives. Au cœur de ce dispositif un principe d’exclusion de rupture des organes principaux du circuit primaire.
Pourtant, comme pour toutes les activités humaines, on sait bien que le risque ZERO n'existe pas. Cette évidence suffit à ne plus accepter la production nucléaire dont les dommages sont irréversibles pour plusieurs milliers d'années. A fortiori, puisque le principe même d'exclusion n'est plus respecté, il est d'autant plus impératif de ne pas démarrer cette machine. La France et ses contribuables vont en pâtir financièrement lourdement. Tant pis, c'est le prix à payer pour garder notre beau pays sans catastrophe. Il ne faut donc pas démarrer l'EPR. Trop risqué. Merci de votre responsabilité.

Évidemment opposé. Trop de risques non maitrisés. Et arrêt du financement d'un projet qui va dans le mur depuis trop longtemps. Puisque le contribuable devra payer l'ardoise autant stopper dès que possible...Et porter l'effort sur les engagements en Chine ou UK. Car ceux-là risquent de nous couter encore bien plus chers mais au moins ils sont à distance pour les risques (cynisme).
Par contre, au vu de tous les avis défavorables (en fait je n'ai pas vu de favorables) et vu la nécessité de créer un compte sur ce site, je trouve la démarche très maline pour se constituer un fichier d'opposants à l'ASN. C'est vrai que 'L'ASN décide et agit avec rigueur et discernement: son ambition est d'exercer un contrôle reconnu par les citoyens et constituant une référence internationale' :-)

Merci a l'ASN pour sa transparence et les documents publiés. Autoriser la mise en service de l'EPR avec un couvercle qui, a la différence de la cuve, ne satisfait manifestement pas aux exigences prévues par l'autorité réglementaire en 2015, sous réserve d'une vérification a l'usage que "ça peut passer quand même", ne me semble pas de bonne pratique dans une matière aussi sensible que l'énergie nucléaire. Il y a ici infraction nette a la règle et le couvercle peut être remplacé. Il doit l'être avant toute mise en service. Donc non a la mise en service dans ce contexte, quelqu'un soit le coût, il restera financier.

Je suis très étonné qu'une telle consultation publique soit mise en place car, à part une très petite partie de la population, très peu de gens sont au fait de cette problématique. Bien sur les soit-disant écologistes nucléaire vont y aller de leur sempiternelle refrain sans rien proposer en échange ou alors en faisant preuve d'une grande démagogie.
Pour ma part, au vu des remises en cause portées par l'ASN, je ne peux que faire confiance à cet organisme qui à fait ses preuves d'impartialité depuis son existence sur des sujets plus ou moins sensibles et je ne doute pas un seul instant qu'EDF prendrait le moindre risque sur un sujet aussi important car la sureté des installations nucléaires est une priorité absolue pour cette entreprise, n'en déplaise à certain.

Dans ce document en projet il n'y a aucun élément sur les impacts radiologique/sanitaire/déchets nucléaires liés à cette décision.
Pour mémoire, tant que le combustible nucléaire n'a pas été chargé dans le réacteur, on peut intervenir de manière conventionnelle sur les matériels (cuve, couvercle de cuve), c'est à dire que les intervenants ne sont pas soumis aux rayonnements ionisants. De la même façon, une fois que le réacteur aura été chargé de son combustible, les déchets générés ne sont plus des déchets conventionnels mais des déchets nucléaires. Potentiellement si les contrôles réalisés sur le couvercle de cuve ne sont pas satisfaisants, ce dernier fera un "gros" déchets nucléaire comme les autres couvercles de cuve qui ont déjà été remplacés sur les centrales nucléaires françaises.
Je suis donc étonnée de l'absence d'analyse d'impact et d'acceptabilité de cette décision dans les domaines radiologique/sanitaire/déchets nucléaires entre la situation actuelle (interventions sur des matériels conventionnels) et la situation irréversible à venir lorsque le combustible sera chargé dans le réacteur (interventions sur des matériels contaminés/irradiés).

Lors de la consultation relative au projet d'avis de l'ASN quant à l'anomalie affectant l'acier composant la cuve de Flamanville 3 (consultation [2017.07.057]), j'avais tenté d'y participer "activement", en lisant les documents consultables et en tentant, dans la limite de mes connaissances et de ma compréhension, de poser des questions techniques précises (commentaires en date du 07/09/2017 et du 12/09/2017).
Quelle déception de lire ensuite la synthèse de la consultation du public émise par l'ASN ! Il s'est agi d'un document d'une extrême pauvreté.
C'est donc la dernière fois que je tente de participer activement à ces consultations du public (démarche louable dans son principe).
J'ai l'impression détestable que la mission de "transparence" affichée par l'ASN n'est qu'un effet de communication nullement suivi d'effets. Je le regrette.

Cherbourg le 22 septembre 2018
Messieurs les membres du collège de l’Autorité de Sûreté Nucléaire
Après lecture attentive du texte constituant le projet d’autorisation de mise en service de la cuve du réacteur de l’ INB 167, je formule les quelques remarques suivantes, que je résume ainsi :
Je partage l’avis positif concernant la mise en service et l’utilisation de la cuve réacteur. La restriction sur la durée de fonctionnement du couvercle mériterait d’être explicitée.
En voici le détail :
• après lecture du texte suivant du projet à savoir « considérant que le risque d’hétérogénéité dû aux ségrégations majeures positives résiduelles du carbone, phénomène métallurgique connu, a été mal apprécié et ses conséquences mal quantifiées par le fabricant alors qu’il existait des techniques disponibles permettant de s’affranchir de ce risque », je dois dire que je ne partage pas exactement cet avis car les techniques connues s’appliquent à des lingots de masse notablement inférieure à celui mis en œuvre dans le cadre des composants de l’EPR. L’ « effet de taille » a eu sans doute un résultat moins favorable qu’espéré. Est-ce que l’affirmation exprimée dans votre texte repose sur des valeurs quantifiées ?
• D’autre part, concernant le couvercle de la cuve, pourquoi n’est-il pas prévu le non remplacement dudit couvercle si « l’exploitant est capable de mettre en œuvre des contrôles périodiques complémentaires adaptés à la géométrie du couvercle afin de s’assurer de l’absence d’apparition de défauts » (à l’image du genre des contrôles périodiques qui seront pratiqués pour la calotte de la cuve du dit réacteur).
Enfin concernant la décision :
décide : article 1er
« la cuve destinée à l’installation nucléaire de base numéro 167 peut être mise en service et utilisée ».
Je partage cet avis
« l’utilisation du couvercle actuel de cette cuve n’est toutefois pas autorisée au-delà du 31 décembre 2024 »
Je ne comprends pas la nature de cette restriction au sujet de l’annonce de cette date !
Ne s’agit-il pas plutôt d’une durée de fonctionnement du couvercle limitée après démarrage du réacteur aux conditions thermodynamiques nominales du projet ?
Par exemple le nouveau retard actuel concernant les réparations des soudures du circuit secondaire principal vapeur, de l’ordre de un an, ne doit-il pas décaler la date que vous annoncez d’au moins cette valeur à minima ? À quels critères, autrement dit, se rattache la définition de cette date du 31 décembre 2024 ?
Avec mes salutations distinguées–
MARTIN Jean-Paul–
Ingénieur retraité du CEA-membre des trois CLI du Cotentin au titre de représentant de l’AEPN