Avis de consultation du public sur la demande d’autorisation de mise en service du réacteur EPR de Flamanville (INB 167)

Je tenais à vous exprimer mon soutien enthousiaste envers l'ouverture de l'EPR de Flamanville et plus largement, envers les sites nucléaires en général.

Je suis convaincu(e) que l'exploitation de l'énergie nucléaire présente de nombreux avantages significatifs pour notre économie et pour notre société dans son ensemble.



L'EPR de Flamanville, avec ses technologies de pointe et ses normes de sécurité élevées, représente une avancée majeure dans le domaine de la production d'énergie propre et fiable. Sa mise en service contribuera non seulement à renforcer notre approvisionnement énergétique, mais aussi à promouvoir notre leadership technologique et notre engagement en faveur du développement durable.



Au-delà de Flamanville, les sites nucléaires jouent un rôle essentiel dans la fourniture d'une énergie stable et continue, contribuant ainsi à la stabilité de notre réseau électrique. De plus, le nucléaire représente une source d'énergie à faible émission de carbone, ce qui est essentiel dans notre lutte contre le changement climatique.



En soutenant le nucléaire, nous investissons dans l'avenir de notre pays. Nous créons des emplois, stimulons l'innovation et renforçons notre indépendance énergétique. De plus, nous contribuons à façonner un avenir où l'énergie est abordable, fiable et respectueuse de l'environnement.

A la vue de nos des besoins en électricité, je suis favorable au lancement de l'EPR FLA3

Les autres EPR déjà en fonctionnement dans le monde ont permis d'identifier son potentiel (voir les premiers retours de l'EPR finlandais)

Le travail des industriels, mais aussi des agences de sureté nous permettent d'atteindre un degré de performance « satisfaisant" pour reprendre les termes de l'IRSN, et une capacité de production supplémentaire bien venue.

La transition énergétique passera par une électrification massive de nos sociétés. Pour cela il est nécessaire de disposer de sources de production fiables, pilotables et ayant une capacité de répondre à la demande croissante. FLA3, malgré son "début de vie" difficile s'inscrit dans cette dynamique.

Comme toute centrale nucléaire, l’EPR n’émet quasiment pas de CO2 (3 fois moins qu’une éolienne) et permet donc de lutter efficacement contre le réchauffement climatique. C’est un moyen de production indispensable si la France veut fortement réduire ses émissions de CO2, et renforcer son indépendance énergétique.

Le réacteur est achevé, ce serait un « non-sens » de ne pas le mettre en service.

Voici donc un EPR



- qui a fait l'objet de malfaçons à chaque étape de sa construction : béton, génie civil, acier de la cuve, défauts du couvercle, soudures du circuit secondaire et du circuit primaire



- avec des falsifications et dissimulation de données lors de la fabrication de la cuve au Creusot quant aux défauts dans les aciers de la cuve et du couvercle



- pour lequel l'Autorité de sûreté nucléaire s'est trouvée mise devant le fait accompli, EDF ayant fait le choix d'installer la cuve avant d'avoir l'aval de l'ASN... laquelle s'est trouvée contrainte à valider la cuve malgré ses défauts vu les coûts déjà engagés et les coûts astronomiques (et délais !) qu'auraient exigé l'extraction de la cuve et son remplacement



- alors que les "jumeaux" chinois et finlandais présentent des anomalies inattendues nécessitant leur arrêt ou leur fonctionnement en mode dégradé.



Face à toutes ces imperfections, anomalies, il est étonnant que l'ASN, responsable de la sûreté du réacteur, demande au bon peuple de se prononcer sur sa mise en service ! Une façon de se dégager de sa responsabilité ?



Pour ma part, c'est folie de faire fonctionner un tel bricolage issu de compromissions douteuses et de dérogations innombrables au détriment des normes de sûreté.



Je doute cependant que l'avis des personnes opposées au démarrage de l'EPR soit pris en compte. La responsabilité pleine et entière de ce qui arrivera sur cet EPR relèvera, quoi qu'il en soit, de l'ASN. Alors, de grâce, prenez enfin la mesure des risques que vous faites prendre aux travailleurs et à la population et exercez votre autorité pour les protéger ! Seul un réacteur à l’arrêt est sûr !

Depuis la dernière consultation (juin à septembre 2023), rien n’est venu rassurer le contribuable sceptique que je suis : les documents fournis sont pour la plupart anciens, des milliers de pages parfois indigestes ou caviardées. Rien qui ne pourrait me faire changer…

Coté « favorables », on retrouve toujours les mêmes « éléments de langage » chers à EDF et au Gouvernement, aucune démonstration, aucun argument constructif. Ou bien on s’égare vers l’illusoire «indépendance énergétique de la France », la fusion (un jour, peut-être, mon prince viendra?) ou les RNR genre Astrid ou Superphénix qui ont déjà montré leur échec. Mais on s’en tiendra ici au FLA3-INB167 !

Je n’aurai pas la cruauté de rappeler l’état financier d’EDF (dette actuelle de 65 Mds €, au moins 15 à venir pour les retards à HinkleyPoint (les chinois ne veulent plus cracher au bassinet, on les comprend), des dizaines de Mds à trouver rapidement pour la mise à niveau post-Fukushima, d’autres dizaines pour le plan EPR2 tout aussi urgent, ça fait un pognon de dingue, non ?



Foin des rêves, voici des faits, rappelés par quelques contributeurs qui ont pris le temps de lire, et d’argumenter leurs avis :



- les nombreuses malfaçons de génie civil, en particulier la qualité des bétons utilisés, ont peut-être été rafistolées, mais le bricolage est-il compatible avec la fameuse « qualité nucléaire » exigée ? (voir GreenPeace 07/02/2024 16:02 )

- l’acier du couvercle, du fond de cuve, le dessin de ce même fond de cuve n’ont pas changé, comme les problèmes de soupapes (voir Avis de Global Chance 08/02/2024 11:02 )

- les imprécisions colossales concernant le danger de chute d’aéronef, voire de malveillance civile, ou militaire comme un simple missile (voir jité 08/02/2024 18:02). Que sera la géopolitique dans 60 ans ?



Pour ma part,



- j’ai eu du mal à trouver des documents sur les DUS (Diesel d’Utime Secours), juste dans :

« 1. Introduction et description générale de la tranche - Rapport de sûreté.pdf

.1.2.4 DESCRIPTION DES PRINCIPAUX SYSTÈMES », qui mentionne « Deux générateurs diesels d’ultime secours ([] V chacun) »...

C’est dommage car les derniers commandés post-Fukushima et payés au prix fort par EDF pour les centrales « classiques », fournis par Westinghouse/Fairbanks Morse, sont d’un démarrage long et capricieux, quand ils ne prennent pas feu. En situation d’urgence nucléaire, on peut espérer mieux !



- les DUS encore : « 8. Alimentation électrique - Rapport de sûreté.pdf » mentionne :

« Les générateurs diesels principaux sont installés dans deux bâtiments spécifiques distincts et physiquement séparés (Diesels des divisions 1 et 2 ensemble et, 3 et 4 ensemble).

Les générateurs diesels d'ultime secours sont installés dans ces mêmes Bâtiments Diesels (un dans chaque BD, un en division 1 et un en division 4). » Donc, deux niveaux de sureté dans le même batiment : est-ce bien raisonnable, par exemple en cas d’incendie ?



- le même document « 1. Introduction et description générale de la tranche - Rapport de sûreté.pdf

.1.2.4 DESCRIPTION DES PRINCIPAUX SYSTÈMES », dit que : « Le combustible se présente sous la forme de pastilles d’UO2. Il est également possible d’utiliser des pastilles de MOX (Mixed Oxyde). » D’où vient cet Uranium ? Entièrement importé, parfois de pays instables, y compris de la Russie de Poutine (pas de sanctions ici!). Le MOx contient du plutonium, ce qui en fait le combustible le plus dangereux (y compris pour sa fabrication, son transport) et proliférant (ne donnons pas d’arme potentielle aux terroristes de tout poil).



- je cite le rapport ASN suite à la visite du 14/12/2023 à FLA3 : « Le président de l’ASN a insisté sur les dispositions rendues nécessaires, pour le démarrage et plus largement pour l’exploitation, par le caractère unique, dans le parc nucléaire français, du réacteur EPR. Ainsi, la formation des équipes et le retour d’expérience des réacteurs EPR au plan international, auront une importance majeure pour la conduite du réacteur. » Autrement dit, l’ASN n’a aucune certitude à cette date de la simple possibilité de démarrage du réacteur, tant pour la formation des agents EDF que pour le REx des autres EPR (Taïshan, Olkiluoto) comme le rappelle Jean-Marie Brom 31/01/2024 21:01.



- l’ASN déjà, le 29/12/2023 : « L’ASN prendra position sur la demande d’autorisation de mise en service lorsque les résultats des essais du réacteur, visant à vérifier la conformité de l’installation à sa démonstration de sûreté, seront satisfaisants, que les dernières justifications concernant la sûreté de l’installation auront été apportées et que l’exploitant sera prêt à engager les opérations de démarrage. Cette autorisation est nécessaire pour le chargement du combustible dans le réacteur... ». Traduction : rien n’est prêt !



Ces arguments, complets et variés, posent des questions qui mériteraient investigations… par une entité indépendante, ce que l’ASN risque de ne plus être bientôt, suite au démantèlement à venir de l’IRSN. Quand la température ne convient pas, on casse le thermomètre ! Il est à craindre, comme pour le Plan Mesmer jadis, que la décision revienne au politique, alors cette Consultation n’aura été qu’une mystification. J’espère que l’ASN me fera mentir...

Bon courage à l’ASN qui doit maintenant rendre son avis, libre et indépendant ! Reste sa responsabilité, « quand je signe, je dois assumer », ici pour 60 ans d’abord, puis 100 000 ans ou plus...

DV

A mon avis, Flamanville 3 ne décarbonera pas notre mix énergétique déjà très peu carboné, en revanche il nous empêtrera un peu plus dans notre dépendance à l'uranium de Mr Poutine et ses amis Kazakhs.

EDF en mort cérébrale, Orano en plein AVC, c'est le moment de relancer l'atome qui va si bien dans le monde.

Pas de filière pour les poubelles, pas d'argent pour reconstruire, personne ne se bouscule au portillon pour y couler du béton ou faire des soudures, c'est bon, c'est mort.

Aucune confiance en EDF qui nous a pris pour des gogos: rajoutez des zéros sur le chèque, on a fait n'importe quoi, désolé.

Il y a quelques années la presse s'en offusquait encore, aujourd'hui c'est devenu normal: un EPR ca coute 19 milliards.

Du coup les 6 suivants devraient couter 6 fois plus cher + l'inflation sur 17ans, puisque ce sont des nouvelles têtes de serie, mais l'estimation à la louche arrive à 52 milliards seulement, comprenne qui pourra.

Je suis donc contre cet EPR maudit et contre la relance macronienne du nucléaire en général

Personne ne parle des déchets mais le problème est épineux: La décharge dans l'Est de la France n'est je crois pas prévue pour ce qui sortira de Fla3.

De plus ce réacteur étant capable de manger du MOx, il sera surement nourri par cette cochonnerie qui génère des déchets 100 000 fois plus toxiques, non recyclables et beaucoup plus longs à refroidir (j'ai lu "50ans").

Dans le seul but de prouver que le 239Pu n'est pas un déchet, on va donc charger un combustible 4x plus cher que l'uranium naturel et polluer le sous sol de nos petits enfants durablement, merci qui? Merci Jacques Chirac.

Martin Rey Chirac apprécie surement le cadeau de papy

Il eu fallu que le réacteur soit irréprochable pour autoriser le démarrage de l'EPR.

Comme on en est très très loin, je propose qu'il soit démonté avant d'être irradié.

Le pays n'a pas "besoin" d'une telle quantité d'électricité surtout si on prolonge le parc existant.

Arrêtons d'exporter, ramenons une balance commerciale énergétique à zéro, cela évitera d'avoir les déchets sans la puissance.

Je ne sais plus qui disait "La fission est le pire moyen de faire bouillir de l'eau", c'est toujours vrai.

Pas d'allumage, pas d'enfumage, sortons du nucléaire le plus vite possible, les finances s'en porteront bien mieux