Rejets thermiques des centrales nucléaires
Note d'information
Les centrales nucléaires sont à l'origine de rejets thermiques dans les cours d'eau ou dans la mer, soit de manière directe pour les centrales fonctionnant en circuit dit "ouvert", soit après refroidissement par passage dans des aéroréfrigérants permettant une évacuation partielle des calories dans l'atmosphère. Les rejets thermiques des centrales conduisent à une élévation de la température entre l'amont et l'aval du rejet de quelques dixièmes de degrés à plusieurs degrés. Ces rejets sont réglementés.
Les conditions climatiques actuelles élèvent la température des cours d'eau -selon les données d'EDF- de l'ordre de 5°C au-dessus des valeurs moyennes historiques observées sur les 25 dernières années. Pour ces raisons l'exploitant a réduit la puissance ou arrêté la production de plusieurs de ses réacteurs, sur les sites du Blayais, de Golfech, du Tricastin, ou encore du Bugey. Par ailleurs des écarts relatifs aux températures des cours d'eau après rejets de l'ordre du degré ont conduit les exploitants de Golfech et de Saint Alban à déclarer des évènements significatifs pour l'environnement (Cf nos informations sur les événement significatifs).
Cependant les besoins en électricité des régions du sud de la France sont élevés du fait même de la canicule -par usage des climatisations, par exemple-, alors même que les moyens de production d'électricité autres que les centrales nucléaires peuvent aussi rencontrer des difficultés de fonctionnement (elles aussi liées à la canicule): disponibilité des barrages, rejets thermiques et atmosphériques des centrales au fioul. Les possibilités d'approvisionnement des régions du sud est et du sud ouest par des centrales situées plus au nord sont limitées par la capacité des infrastructures de transport d'électricité. Cette situation se traduit par un risque que les moyens actuels d'alimentation du sud de la France soient, en cas d'aléas comme la perte d'une ligne électrique, insuffisants pour en compenser les effets, et conduisent à des "délestages" significatifs.
Cette situation a amené EDF à demander aux ministres en charge de l'environnement et de l'industrie, et pour certaines de ses centrales nucléaires, la possibilité de modifier temporairement les conditions de rejets thermiques. Cette demande vise à relaxer temporairement une ou plusieurs limites de température, afin d'accroître la production effective des installations correspondantes, y compris en cas d'aléa, et d'éviter d'éventuels délestages.
La DGSNR a dores et déjà considéré comme non notable la demande, formulée pour le site du Tricastin, d'augmenter de 27° à 28°C la limite de température du milieu après mélange avec les rejets, ce jusqu'au 30 septembre, et dans la stricte mesure où la sécurité d'alimentation électrique de l'usine EURODIF, et la sécurité du réseau le nécessitent. L'exploitant devra mettre en oeuvre des mesures particulières de surveillance de l'environnement.
Une demande analogue est en cours d'instruction pour le site de Golfech.
D'autres centrales pourraient faire l'objet de demandes allant dans le même sens: celles du Bugey, de Saint Alban, de Blayais.
Par ailleurs, les débits des cours d'eau sont faibles, et en particulier sur la Loire: le soutien à l'étiage apporté par le barrage de Villerest est en cours de réduction. Ceci pourra amener à des limitations des prélèvements autorisés pour les sites du Val de Loire: Dampierre, Saint Laurent, Belleville, Chinon, et par conséquent à des réductions de puissance pour ces centrales. La DGSNR veillera à ce que les réserves d'eau disponibles permettent le fonctionnement sûr des installations, qui même à l'arrêt nécessitent un débit de refroidissement non nul.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021