Usine de retraitement COGEMA de La Hague (Manche) Atelier T7 de l'usine UP3 Perte de l'alimentation électrique de certains équipements de ventilation
Communiqué de presse
Le 14 mars, alors que l'atelier de vitrification T7 était en fonctionnement, la défaillance d'un matériel d'alimentation électrique a provoqué l'arrêt de certains ventilateurs et le démarrage de ventilateurs de secours. Ce basculement a engendré un à-coup de pression dans les gaines de ventilation et une augmentation ponctuelle des rejets à l'environnement.
La vitrification des produits de fission est la dernière étape du procédé de retraitement des combustibles irradiés. Cette opération a lieu dans des équipements ventilés, situés dans des locaux inaccessibles ventilés, eux-mêmes situés dans des bâtiments ventilés. La prévention du risque de dispersion repose ainsi sur trois barrières de confinement auxquelles sont associés trois systèmes de ventilation. Ces systèmes de ventilation permettent de collecter les gaz qui sont filtrés avant d'être contrôlés puis finalement rejetés à l'atmosphère. Afin de prévenir les défaillances matérielles, ces systèmes sont composés de voies parallèles et indépendantes.
Le 14 mars un défaut d'isolement électrique sur un transformateur alimentant des matériels de la voie A a provoqué l'arrêt d'équipements assurant la ventilation des locaux inaccessibles de l'atelier T7. Cet arrêt a été normalement compensé par le démarrage des équipements de ventilation correspondants de la voie B. Ce basculement a engendré un à-coup de pression, une remise en suspension de particules de ruthénium fixées sur les gaines de ventilation et une augmentation ponctuelle des rejets à l'environnement.
Les contrôles radiologiques effectués par l'industriel dans l'environnement ont indiqué une radioactivité inférieure au seuil de détection des appareils de mesure hormis en deux points situés aux abords de l'établissement où des valeurs de 20 et 60 Bq/kg ont été mesurées sur des prélèvements d'herbe. Un observateur placé à cet endroit aurait reçu une dose inférieure à un microsievert, à comparer à la limite réglementaire de 1000 microsieverts par an ou à la radioactivité naturelle de 2000 microsieverts par an. Les mesures faites par l'industriel dans les installations indiquent un rejet radioactif de l'ordre de 5 x 10E7 de ruthénium. La DGSNR a fait réaliser par l'IRSN des contrôles dans l'environnement, qui donnent des résultats cohérents avec ceux trouvés par l'industriel (valeurs comprises entre 3 et 20 Bq/kg).
Le démarrage de la voie B sur perte de la voie A s'étant déroulé dans des conditions de sûreté normales et l'augmentation ponctuelle des rejets ayant été limitée cet événement n'a pas été jugé significatif et n'a pas été classé sur l'échelle internationale des événements nucléaires (INES). Il est néanmoins intéressant au titre des enseignements que l'industriel devra en tirer dans la lignée des événements significatifs du 18 mai et du 31 octobre 2001. A la suite de ces incidents l'Autorité de sûreté nucléaire avait demandé à l'industriel d'améliorer la maîtrise de ses rejets et la précision de ses mesures de ruthénium. Elle veille à ce que les modifications nécessaires soient mises en oeuvre en 2002.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021