Les dossiers de Contrôle n°154 - Les enjeux de la maintenance
Note d'information
L'Autorité de sûreté nucléaire présente les enjeux de la maintenance dans le dossier du n°154 de la revue « Contrôle ».
« Une affaire de technique, de matériels mais aussi d'hommes, de sûreté nucléaire et de radioprotection » c'est ainsi que l'ASN a présenté ce matin, au cours d'une conférence de presse, ce qu'elle considère être les « enjeux de la maintenance ».
L'ASN a affirmé sa « vision transverse » de la maintenance, touchant à la fois les installations nucléaires, les installations médicales et les installations industrielles. « Les utilisateurs doivent vérifier en permanence que les matériels fonctionnent comme prévu lors de la conception » a indiqué l'ASN.
Actions préventives, actions de surveillance, actions correctives, les exigences de la maintenance sont nombreuses pour atteindre le niveau de qualité, de sûreté et de protection contre les rayonnements qui satisfait les conditions fixées par l'ASN.
Une opération majeure de maintenance est, par exemple, le remplacement d'un générateur de vapeur dans une centrale nucléaire. Cette opération, menée au rythme de un par an par EDF, implique plus de 1000 travailleurs, un investissement de 90 Millions d'euros pour un chantier qui dure 35 jours. L'ASN est donc particulièrement vigilante à l'application de la réglementation car « la dose de radioactivité reçue par les travailleurs du nucléaire est principalement reçue lors des opérations de maintenance ». L'ASN insiste donc sur la préparation minutieuse de ces opérations, les répétitions, de façon à réduire le plus possible les doses reçues.
L'ASN contrôle la mise en place de la politique de maintenance et intervient directement sur le terrain au moyen d'inspections de chantiers. Ce système issu de l'expertise dans le domaine des installations nucléaires civiles, l'ASN entend désormais l'appliquer progressivement et de façon adaptée aux installations médicales et aux matériels de mesure couramment utilisés par toutes sortes d'industries.
A partir de 2008, les centrales nucléaires françaises auront dépassé le seuil des 30 ans, la maintenance des gros composants doit donc être anticipée dès aujourd'hui, notamment de façon à développer des outils de contrôle et d'intervention robotisés.
« La dérégulation future des marchés et les modifications d'actionnaires ne doivent pas conduire à sacrifier les budgets alloués à la maintenance et la qualité des politiques mises en oeuvre. Nous partageons ce souci avec les autres Autorités de sûreté des grands pays industrialisés » a ajouté André-Claude Lacoste, directeur de l'Autorité de sûreté nucléaire « car ce phénomène est désormais mondial ».
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021