Démantèlement des centrales nucléaires de première génération : le collège de l’ASN a auditionné EDF
Note d'information
Le 29 mars 2016, le collège de l’ASN a, pour la deuxième fois, auditionné EDF sur la stratégie de démantèlement des réacteurs de type « uranium naturel graphite-gaz » (UNGG). Ces réacteurs de première génération, arrêtés depuis plus d’une trentaine d’années, sont implantés sur les sites de Saint-Laurent-des Eaux, Chinon et Bugey.
L’ASN avait souhaité auditionner EDF pour s’assurer qu’elle mettait en œuvre des moyens suffisants pour démanteler ces réacteurs, dans le respect des dispositions législatives en vigueur. L’ASN souhaitait notamment s’assurer que les opérations de démantèlement étaient mises en œuvre dans un délai aussi court que possible et que les modalités décrites dans la stratégie de démantèlement d’EDF étaient respectées.
Au cours de cette audition, EDF a informé l’ASN qu’elle retenait une nouvelle stratégie de démantèlement ; celle-ci modifie significativement la méthode, le rythme des démantèlements et les scénarios associés[1]. EDF a également présenté sa volonté de mener à bien le démantèlement complet d’un réacteur avant de commencer le démantèlement des autres réacteurs, dans le but de bénéficier du retour d’expérience associé. Sur les autres réacteurs, EDF a indiqué qu’elle réalisera dans les quinze prochaines années le démantèlement de l’ensemble des installations périphériques aux réacteurs.
Cette nouvelle stratégie conduit à décaler de plusieurs décennies le démantèlement de certains réacteurs au regard de la stratégie affichée par EDF en 2001 et mise à jour en 2013.
Le collège de l’ASN a pris connaissance de cette nouvelle stratégie et a demandé à EDF de rendre public et de justifier de manière détaillée ce changement, en démontrant le respect des exigences législatives relatives au « démantèlement dans un délai aussi court que possible » de l’ensemble de ses réacteurs UNGG. L’ASN a également demandé à EDF de présenter un programme détaillé d’avancement pour les 15 prochaines années. Enfin, l’ASN a demandé à EDF de fournir un dossier d’orientation de sûreté permettant de présenter les dispositions qu’EDF envisage pour garantir la sûreté de ses installations jusqu’à l’achèvement de leur démantèlement. Cette analyse devra être effectuée en prenant en compte les nouvelles durées de démantèlement envisagées.
L’ASN étudiera cette nouvelle stratégie, lorsqu’elle lui sera transmise par EDF avec l’ensemble des éléments justifiant le respect des dispositions réglementaires et de sûreté. L’ASN sera amenée à prescrire les améliorations de sûreté attendues ainsi que les échéances importantes du programme de démantèlement afin de s’assurer de leur réalisation dans les conditions qu’elle aura validées.
EDF a indiqué à l’ASN qu’elle présentera, dans les prochaines semaines, cette nouvelle stratégie aux commissions locales d’information concernées.
1. Le scénario de démantèlement initialement prévu, celui des caissons « sous-eau », est abandonné au profit d’un démantèlement de tous les réacteurs de type UNGG « sous air », qui s’accompagne d’un changement du réacteur tête de série
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021