Casse-siphons des piscines d’entreposage du combustible : l’ASN a contrôlé les actions d’EDF sur l’ensemble des réacteurs

Publié le 26/07/2012 à 11:00

Note d'information

Le 18 janvier 2012, EDF a déclaré à l’ASN l’absence d’un orifice « casse-siphon » sur les tuyauteries de refroidissement des piscines d’entreposage des combustibles des réacteurs 2 et 3 de la centrale de Cattenom. Cet événement significatif pour la sûreté (ESS), détecté lors d’un contrôle interne, a été classé au niveau 2 de l’échelle INES, qui va de 0 à 7.

Dans chaque réacteur, une piscine est destinée à l’entreposage des assemblages combustibles dans l’attente de leur utilisation dans le cœur du réacteur, ou de leur évacuation. Les combustibles sont maintenus sous eau et refroidis en permanence par un système de circulation d’eau appelé PTR. L’eau de refroidissement est injectée au fond de la piscine par une tuyauterie.

Schéma de coupe d'une piscine de stockage
Schéma de coupe d'une piscine de stockage

De manière incidentelle, par exemple en cas de manœuvre incorrecte de certaines vannes ou en cas de rupture d’une tuyauterie connectée au système de refroidissement PTR, la tuyauterie d’injection pourrait aspirer l’eau de la piscine par un phénomène de siphon, au lieu d’en injecter, ce qui conduirait à une baisse du niveau de l’eau dans la piscine. Une baisse importante de l’eau conduirait à un découvrement des assemblages combustibles, qui ne seraient plus refroidis et s’échaufferaient jusqu’à être endommagés. Un orifice, appelé « casse-siphon », est aménagé dans cette tuyauterie au voisinage de la surface de la piscine pour enrayer tout amorçage d’un siphonage.

A la suite de l’analyse de cet événement par l’ASN et l’IRSN, l’ASN a demandé à EDF de réaliser une vérification systématique de la présence des casse-siphons sur l'ensemble des piscines d’entreposage des réacteurs du parc, ainsi que de leurs dimensions.

Ces vérifications ont mis en évidence, pour les tuyauteries de refoulement du système PTR, que les casse-siphons des piscines de Belleville 1 et Golfech 1 présentaient respectivement des diamètres de 15 et 17 mm, pour un diamètre attendu de 20 mm ; ces casse-siphons ont été remis en conformité. Par ailleurs, deux réacteurs (Nogent 1 et Penly 2) présentaient des casse-siphons d’un diamètre compris entre 19 et 20 mm. EDF a également présenté une analyse concluant que les diamètres mesurés étaient suffisants pour que les casse-siphons remplissent leur rôle.

Pour le palier P4 (qui est constitué des réacteurs de Paluel, Flamanville et Saint-Alban), la conception de ces systèmes est différente : elle prévoyait en effet dès l'origine des diamètres inférieurs, de l’ordre de 10 mm. Les diamètres mesurés sur les réacteurs concernés sont conformes à cette conception.

Par ailleurs, afin de renforcer la robustesse des installations pour des scénarios qui n'avaient pas été envisagés lors de l’installation des casse-siphons, par exemple des scénarios de rupture complète d’une tuyauterie, l'ASN a demandé à EDF, dans le cadre des réexamens de sûreté en cours, de prévoir une modification des casse-siphons afin de les élargir sur l’ensemble des réacteurs. La réalisation de cette modification a débuté en 2011. À la suite des évaluations complémentaires de sûreté menées après l’accident de Fukushima, l'ASN a imposé à EDF d'accélérer la réalisation de cette modification, pour garantir une mise en œuvre sur l’ensemble des réacteurs en mars 2014 au plus tard.

 

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Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021