Mauvais réglage des seuils des alarmes du système de mesure du débit de fuite entre le circuit primaire et les circuits secondaires des deux réacteurs

Publié le 04/08/2015

Centrale nucléaire de Saint-Alban Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Le 31 juillet 2015, l'exploitant de la centrale nucléaire de Saint-Alban Saint-Maurice a déclaré à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à une détection tardive du mauvais réglage des seuils d’alarmes des chaînes qui mesurent le débit de fuite entre le circuit primaire et les circuits secondaires des deux réacteurs.

Sur les réacteurs à eau pressurisée exploités par EDF, la chaleur produite par le combustible nucléaire est évacuée par l’eau du circuit primaire et transmise à l’eau du circuit secondaire par l’intermédiaire d’un échangeur thermique appelé générateur de vapeur. L’eau de la partie primaire étant directement en contact avec le combustible nucléaire, elle est potentiellement contaminée par des radionucléides. La partie secondaire achemine la vapeur produite hors du bâtiment réacteur vers la salle des machines où se trouve la turbine : elle doit donc rester exempte de toute contamination radioactive. Afin de détecter rapidement toute fuite du circuit primaire vers le circuit secondaire, le circuit secondaire est équipé d’un système qui mesure la radioactivité en différents points du circuit et avertit les opérateurs en salle de commande si des seuils d’alarme sont dépassés.

Le 13 juillet 2015, une alarme associée à ce système de mesure de fuite est apparue dans la salle de commande du réacteur 1. Après analyse, il s’est avéré que le seuil de déclenchement de cette était réglé trop bas et ne permettait pas de représenter de manière fidèle le débit de fuite entre le circuit primaire et le circuit secondaire. Il s’agissait donc d’un écart qualifié de « conservatif », c’est-à-dire favorable à la sûreté des installations.

A la suite de la mise en évidence de cet écart, EDF a décidé de vérifier l’ensemble des réglages associés aux seuils de déclenchement des alarmes du système qui mesure le débit de fuite entre le circuit primaire et les 4 circuits secondaires des deux réacteurs nucléaires. Dans ce cadre, EDF a identifié que sur une chaîne de mesure de chaque réacteur de la centrale nucléaire, le seuil d’alarme était réglé trop haut et aurait donc retardé, par les équipes de conduite, la détection d’une fuite primaire vers le circuit secondaire concerné

Les spécifications techniques d’exploitation applicables aux deux réacteurs prévoient qu’en cas d’indisponibilité de ces chaînes de mesure, les réacteurs doivent être mis à l’arrêt dans un délai de 7 jours. EDF n’ayant pas été en capacité de déterminer la date précise de ces mauvais réglages, ce délai est considéré comme avoir été dépassé.

Dès la détection de l’écart, EDF a procédé à un réglage approprié des chaînes de mesure qui étaient en écart.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur l’environnement ou sur les travailleurs.

Cependant, en raison de la détection tardive de cette anomalie, cet évènement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie