Sortie du domaine de fonctionnement autorisé du réacteur 1

Publié le 03/08/2022

Centrale nucléaire de Cruas-Meysse Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 28 juillet 2022, EDF a déclaré à l’ASN un événement significatif pour la sûreté relatif à la sortie du domaine de fonctionnement autorisé par les règles générales d’exploitation (RGE) du réacteur 1, en raison du non-respect de la température minimale autorisée du circuit primaire principal.

Les règles générales d’exploitation sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs associées. Elles précisent notamment les limites minimales et maximales autorisées pour la température de l’eau du circuit primaire du réacteur en fonctionnement.

Le 21 juillet 2022, le réacteur 1 de la centrale a été déconnecté du réseau à la suite de la détection d’une anomalie sur sa turbine de production d’électricité.

Dans les réacteurs du parc nucléaire exploité par EDF, le contrôle de la réaction nucléaire et de la température du cœur du réacteur se fait par deux moyens principaux :

  • l’ajustement de la concentration de bore dans l'eau du circuit primaire, le bore ayant la propriété d'absorber les neutrons produits par la réaction nucléaire,
  • l’introduction de grappes de commande dans le cœur ou leur retrait, ces grappes de commande contenant des matériaux absorbant les neutrons. Ces grappes sont réparties en plusieurs groupes, permettant : de réguler la température du circuit primaire, de contrôler le niveau de puissance du réacteur et enfin, d’arrêter complètement la réaction nucléaire en cas d’arrêt automatique.

Le 22 juillet 2022, au cours de la phase de préparation à la reconnexion du réacteur, une erreur de pilotage sur le système de contournement de la turbine a conduit à une diminution du refroidissement du réacteur. Comme prévu dans ce cas, les grappes de régulation de température se sont insérées dans le cœur pour contenir sa température, jusqu’à atteindre leur limite très basse d’insertion.

Conformément aux consignes de pilotage, les opérateurs ont inséré les grappes de régulation de puissance puis ont augmenté la concentration en bore dans le circuit primaire, pour diminuer la réaction nucléaire. Cette diminution a conduit à la baisse de la température du circuit, qui aurait dû être compensée par la remontée des grappes de régulation de la température. Toutefois, compte-tenu de la très faible puissance du réacteur, les grappes de régulation de température étaient automatiquement bloquées en position insérées. Le temps que les opérateurs identifient ce blocage et extraient manuellement les grappes de régulation de température, la température du circuit primaire est descendue jusqu’à 282°C, pour une limite basse fixée par les RGE à 284°C. La sortie du domaine de fonctionnement autorisé a duré environ 8 minutes.

Cet événement n'a pas eu de conséquences sur les installations, sur l'environnement et sur les travailleurs.

En raison du non-respect des spécifications techniques d'exploitation, cet incident a été classé au niveau 1 de l'échelle INES.

Date de la dernière mise à jour : 31/08/2022

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie