Redémarrage du réacteur 1 alors qu’un critère d’essai périodique n’était pas satisfait

Publié le 12/07/2016

Centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Le 24 juin 2016, l’exploitant de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire a déclaré un évènement significatif pour la sûreté en raison du non-respect d’un critère d’essai périodique, dont les conséquences n’ont pas été rigoureusement tirées avant les opérations de première divergenceaprès rechargement en combustible du réacteur 1.

Le 21 mai, EDF procède à des essais des sondes de température qui équipent le circuit primaire du réacteur 1. Ces vérifications interviennent à l’issue d’une période d’arrêt commencée le 26 mars 2016 pendant laquelle le combustible a été renouvelé et des opérations de contrôle et de maintenance ont été effectuées.

Des sondes de température sont placées sur chacune des boucles reliées à la cuve du réacteur. Leurs mesures sont intégrées aux automatismes de protection et de régulation du réacteur. Parmi ces sondes, certaines sont dites « de réserve ». Ces dernières introduisent une redondance de la surveillance des températures, mais elles ne font pas partie des matériels dont le bon fonctionnement est requis par les spécifications techniques d’exploitation, les fonctions de protection restant assurées par d’autres capteurs. Toutefois, leurs mesures sont utilisées pour la validation des calculs de paramètres physiques du réacteur.

Lors des essais effectués le 21 mai, le critère de validation d’une des sondes de réserve, dont le respect est impératif, est dépassé. L’essai a donc été déclaré non satisfaisant par l’exploitant. Cependant il n’a pas été immédiatement tenu compte de l’exigence de correction de l’écart dans les meilleurs délais, applicable dans ce cas de figure. Par ailleurs, les dernières vérifications effectuées en préalable aux opérations de divergence lors du redémarrage du réacteur n’ont pas permis d’identifier le non-respect du critère d’essai. L’ASN n’en a ainsi pas été informée, alors que cette information est prévue par l’article 2.4.3 de l’annexe de la décision 2014-DC-0444 du 15 juillet 2014.

L’exploitant n’a procédé à une nouvelle analyse du non-respect du critère d’essai que le 5 juin 2016, lors de la préparation d’un autre essai périodique, dont la mise en œuvre faisait intervenir les mesures des sondes de température de réserve. Cette nouvelle analyse amène EDF à considérer que le dépassement du critère n’est pas lié à une défaillance matérielle mais aux conditions de réalisation de l’essai. Elle a par ailleurs conduit l’exploitant à informer l’ASN le 21 juin 2016.

Une inspection réactive a été menée par l’ASN le 23 juin 2016 pour examiner la documentation associée à la réalisation de l’essai des sondes de température du circuit primaire et les disposition prises dans la période qui s’est écoulée entre le 21 mai et le 5 juin 2016, à la suite du non-respect du critère d’essai. La lettre de suite de l’inspection (INSSN-OLS-2016-0727) est publiée sur le site internet de l’ASN. A la suite de cette inspection, l’exploitant a informé l’ASN de sa décision de renouveler l’essai des sondes de température du circuit primaire, après avoir amené le réacteur dans l’état requis. Lors de ce nouvel essai, le critère portant sur la sonde de réserve qui n’avait pas été respecté le 21 mai a été satisfait.

L’évènement n’a pas eu de conséquence sur le personnel et l’environnement de l’installation.

En raison du traitement inadapté du non-respect d’un critère d’essai, l’ASN a demandé à EDF de déclarer un évènement significatif pour la sûreté, classé au niveau 1 de l’échelle internationale des évènements nucléaires INES.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie