Réacteur 4 Non-respect des spécifications techniques d'exploitation (STE) : mise en indisponibilité volontaire de la voie B du circuit d'eau brute secourue
Le 7 novembre 2001, sur le réacteur n° 4 du centre nucléaire de production d'électricité de Cattenom, l'alimentation électrique de l'une des deux pompes de la voie B du circuit d'eau brute secourue a été volontairement coupée pendant quelques secondes. Cette manoeuvre n'est pas permise par les spécifications techniques d'exploitation. Au moment de l'événement, la fonction de refroidissement était assurée par la voie A. L'autre pompe de la voie B était indisponible.
Le circuit d'eau brute secourue sert à refroidir le circuit de refroidissement intermédiaire, qui assure le refroidissement de tous les circuits et matériels importants pour la sûreté. C'est un circuit dit de " sauvegarde ". Il est constitué de deux sous-groupes redondants (voies A et B), comportant chacun deux pompes et deux échangeurs. De plus, en situation accidentelle, le circuit d'eau brute peut être utilisé pour réalimenter le réservoir d'eau de secours des générateurs de vapeur, dans le cas où les moyens de réalimentation normaux et de secours seraient indisponibles.
Le non fonctionnement d'un système de sauvegarde de la voie B entraîne l'activation d'un témoin lumineux en salle de commande, témoin qui est commun à plusieurs matériels. Au moment de l'événement, ce témoin était allumé à cause de l'indisponibilité de l'une des deux pompes de la voie B du circuit d'eau brute. Deux agents de l'équipe de conduite ont voulu s'assurer qu'une anomalie fortuite sur un autre système de sauvegarde de la voie B se traduirait en salle de commande par le clignotement de l'alarme, permettant ainsi de prévenir l'opérateur de cette nouvelle anomalie. Les agents ont alors pris l'initiative de réaliser un essai en coupant pendant quelques secondes l'alimentation électrique de la deuxième pompe de la voie B du circuit d'eau brute.
La mise en indisponibilité volontaire de la voie B du circuit d'eau brute constitue une transgression des spécifications techniques d'exploitation. Après réception et analyse du compte rendu d'incident, l'Autorité de sûreté nucléaire a reclassé l'anomalie au niveau 1 de l'échelle internationale INES, en considérant le non respect volontaire des spécifications techniques d'exploitation comme un manque de culture de sûreté.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie