Réacteur 2 Indisponibilité des pompes du système de refroidissement du réacteur à l'arrêt

Les 23 et 27 mai, alors que l'unité de production était en arrêt à chaud, l'exploitant a rendu indisponibles les pompes de circulation du système de refroidissement du réacteur à l'arrêt.

Le circuit de refroidissement à l'arrêt assure, lors des phases d'arrêt des réacteurs, la circulation et un niveau d'eau minimal dans le circuit primaire, afin d'évacuer la chaleur résiduelle provenant des combustibles encore présents dans le coeur du réacteur. Il est constitué de deux voies redondantes.
Dans le cas présent, les indisponibilités des pompes de circulation étaient dues au fait que l'exploitant avait débranché leur alimentation électrique en application d'une consigne de conduite du réacteur modifiée récemment de manière erronée.

Le 23 mai, un contrôle interne, a révélé l'indisponibilité du circuit de refroidissement à l'arrêt qui était signalée par des alarmes en salle de commande depuis deux jours. Cette anomalie a été corrigée immédiatement par rebranchement des alimentations électriques des pompes.
Cependant l'exploitant n'a pas analysé complètement les causes de l'anomalie, tout comme il n'a pas immédiatement déclaré à l'Autorité de sûreté nucléaire cet événement qui était un incident significatif.
Le surlendemain, en raison d'une avarie matérielle, l'unité de production a dû être ramenée en arrêt à froid. A l'issue de la réparation, l'exploitant a engagé la reprise des opérations de démarrage ; il a renouvelé, le 27 mai, la même erreur consistant à rendre indisponible le circuit de refroidissement à l'arrêt par coupure du départ électrique des pompes de circulation.

Le fait de rendre indisponible le circuit de refroidissement à l'arrêt n'a pas eu d'impact direct sur la sûreté du réacteur. En effet, le réacteur était normalement, refroidi par les générateurs de vapeur. En cas de nécessité d'utiliser le circuit de refroidissement à l'arrêt, l'équipe de conduite qui doit vérifier que les alimentations électriques des pompes sont correctes, aurait pu rétablir ces alimentations très rapidement.

Toutefois cet incident a été classé au niveau 1 de l'échelle INES en tenant compte d'un facteur additionnel pour lacune de culture de sûreté dans la mesure où la modification de la consigne de conduite n'a visiblement pas été accompagnée d'un contrôle rigoureux et que l'écart détecté une première fois a été reproduit par manque de réaction appropriée.