Réacteur 2 Augmentation de pression du circuit primaire non maîtrisée
Le 27 mars, le réacteur 2 de Gravelines était en fin d'arrêt pour maintenance et rechargement en combustible. Une procédure spécifique de conduite était en cours afin d'encadrer le redémarrage du réacteur dans le respect des conditions requises par les "spécifications techniques d'exploitation". Ces dernières requéraient notamment une pression maximale de 4 bar relatifs dans le circuit primaire. Un prélèvement d'eau pour analyse a alors été autorisé ; mais la procédure retenue pour effectuer ce prélèvement a conduit à injecter de l'eau borée dans le circuit primaire : la pression de ce dernier est alors passée de 3 bar à 9,6 bar relatifs pendant 5 minutes.
Le circuit primaire est un circuit fermé contenant de l'eau sous pression. Cette eau s'échauffe dans la cuve du réacteur au contact du combustible. La chaleur ainsi acquise par l'eau du circuit primaire est restituée par la suite à l'eau du circuit secondaire pour la production d'électricité. La température et la pression de l'eau du circuit primaire sont deux paramètres fondamentaux que l'équipe de conduite doit surveiller en permanence. Pour chaque état du réacteur (arrêt, redémarrage, fonctionnement à pleine puissance…) des limites de pression ou de température sont fixées par les "spécifications techniques d'exploitation".
L'injection d'eau borée dans le circuit primaire du réacteur 2 a fait temporairement passer la pression de ce circuit au-dessus de la limite imposée pour cet état du réacteur (9,6 bar contre 4 autorisés au maximum).
Compte tenu de la configuration des différents systèmes du réacteur au moment de l'incident, ce dernier n'a pas eu de conséquence réelle sur la sûreté de l'installation. Néanmoins, l'analyse de l'Autorité de sûreté nucléaire a montré que l'incident traduit un défaut de culture de sûreté avec la mise en oeuvre, sans analyse de risque préalable adaptée, pendant une phase délicate de conduite, d'une procédure inhabituelle de prélèvement. Cet incident avait été classé le 28 mars par EDF au niveau 0 ; l'Autorité de sûreté nucléaire a décidé de reclasser cet incident au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires INES.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie