Perte d'étanchéité de la première barrière de confinement (révision n°1)
Le 24 février, alors que l'exploitant procédait dans l'atelier R1 de cisaillage et de dissolution à une opération de rinçage de la goulotte de transfert des tronçons de combustibles, il a découvert une perte d'étanchéité de ce tuyau et la présence de quarante-cinq litres de solution radioactive dans le bac de récupération destiné à collecter les éventuelles fuites de ce circuit.
Le cisaillage et la dissolution sont les premières étapes du procédé de retraitement. Afin de séparer le combustible irradié de la gaine métallique qui l'entoure, les crayons de combustible sont cisaillés en courts tronçons. Le combustible ainsi cisaillé descend le long d'une goulotte jusqu'à une cuve à demi remplie d'acide bouillant, appelée dissolveur. Afin de contrôler le bon transfert des tronçons le long de cette goulotte, des mesures continues de radioactivité sont réalisées en amont et en aval de ce tuyau. En cas d'écart entre ces mesures, l'industriel peut procéder à des rinçages ou à des contrôles vidéo des équipements ainsi que du local bétonné et inaccessible dans lequel ils se situent.
Entre le 4 et le 18 février, des alarmes signalant des écarts entre les mesures amont et aval de la goulotte sont apparues à plusieurs reprises. Conformément aux procédures, l'industriel a procédé à un contrôle vidéo de la goulotte. Ce contrôle n'ayant pas révélé d'engorgement, il a conclu à un défaut des dispositifs de mesures, procédé à leur réglage et poursuivi le cisaillage. Le 19 février, la persistance de ces alarmes l'a conduit à arrêter le cisaillage et à entamer un rinçage à l'acide de la goulotte. Le 24 février, alors que ce rinçage se poursuivait, l'apparition d'une alarme de niveau a révélé la présence de liquide dans le bac de récupération destiné à collecter les éventuelles fuites de ce circuit, et ainsi la perte d'étanchéité de la goulotte. Après arrêt des installations, l'industriel a entamé des actions destinées d'une part à collecter les matières fissiles dispersées et d'autre part à analyser et réparer le percement.
Les contrôles métallurgiques et vidéo réalisés ont révélé une fissure de 20 mm de longueur et 2 mm de largeur dans la partie basse de la goulotte. Cette fissure serait due à un phénomène d'érosion de la goulotte par les tronçons d'assemblages au niveau d'une légère rupture de pente. A titre de mesure palliative l'industriel a développé et mis en oeuvre une réparation consistant à fixer une plaque à l'intérieur de la goulotte dans la zone du percement.
Cette réparation permet de restaurer l'étanchéité de la première barrière de confinement mais constitue un point singulier devant faire l'objet de mesures complémentaires de surveillance. Aussi par courrier en date du 10 avril 2001, l'Autorité de sûreté nucléaire a-t-elle informé l'industriel qu'elle n'avait pas d'objection au redémarrage de l'atelier R1 sous réserve
- d'une surveillance particulière des goulottes de transfert de tronçons d'assemblages ;
- d'une analyse du risque d'érosion sur les autres équipements de l'établissement ;
- de la mise en oeuvre d'une solution de réparation définitive lors de l'intercampagne 2002.
Cet incident n'a eu de conséquences ni sur l'environnement ni sur la santé des travailleurs ou du public. Toutefois, en raison d'une perte d'étanchéité de la première barrière de confinement, il a été classé au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires
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Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie