Non-respect des spécifications techniques d’exploitation des réacteurs 1 et 2 de la centrale nucléaire de Gravelines

Publié le 21/07/2019

Centrale nucléaire de Gravelines Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 8 juillet 2019, l’exploitant de la centrale nucléaire de Gravelines a déclaré à l’ASN un événement significatif pour la sûreté relatif au non-respect des spécifications techniques d’exploitation des réacteurs 1 et 2 de la centrale nucléaire de Gravelines concernant la disponibilité d’un système de ventilation du bâtiment des auxiliaires nucléaires.

Le système de conditionnement général de l’air du bâtiment des auxiliaires nucléaires (DVN) permet de maintenir une qualité d’air à l’intérieur des locaux  du bâtiment des auxiliaires nucléaires (BAN) compatible avec le bon fonctionnement des équipements, l’accès du personnel ainsi que le confinement des installations en cas de situation accidentelle. Lors de la construction de la centrale nucléaire de Gravelines, la construction d’un terminal méthanier à Dunkerque était également en projet. Un système de protection des orifices de ventilation des réacteurs de la centrale (clapets DCA) vis-à-vis des effets d’une onde de surpression à la suite d’une explosion externe au site, avait alors été mis en place.

Le 4 juillet 2019, les réacteurs 1 et 2 étaient en exploitation lorsque l’exploitant a constaté que l’ensemble des clapets DCA de ces réacteurs se sont fermés. Leur fermeture est due à une perte d’alimentation électrique à la suite d’une opération de maintenance sur un tableau électrique. Ces clapets sont placés en et hors zone contrôlée[1]. La fermeture des clapets DCA a provoqué l’indisponibilité de plusieurs systèmes de ventilation qu’ils protègent, ainsi que la réduction du débit d’air rejeté à la cheminée du BAN par le système DVN à une valeur inférieure à 180 000 m3/h. Conformément aux spécifications techniques d’exploitation, la conduite à tenir est alors de réouvrir l’ensemble des clapets DCA et de retrouver un débit d’air supérieur à 180 000 m3/h à la cheminée du BAN sous une heure.

L’exploitant a rouvert manuellement les clapets situés hors zone contrôlée dans les délais prescrits par les spécifications techniques d’exploitation. En revanche, les clapets situés en zone contrôlée n’ont pas pu être rouverts dans les mêmes délais, compte-tenu des mesures nécessaires pour assurer la radioprotection des travailleurs. Ce délai a conduit à un débit d’air à la cheminée du BAN inférieure à 180 000 m3/h pendant une durée supérieure à celle autorisée par les spécifications techniques d’exploitation.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et sur l’environnement. Toutefois, l’événement a affecté la fonction de sûreté liée au confinement des substances radioactives. En raison du non-respect de la conduite à tenir définie dans les spécifications techniques d'exploitation, l’événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

Dès la détection de l’écart, l’ensemble du personnel présent dans les locaux a été évacué de manière préventive et, dans l’attente d’une analyse approfondie, l’exploitant a suspendu les travaux sur les tableaux électriques des autres réacteurs susceptibles de provoquer le même événement.

 

[1] Une zone contrôlée est une zone dont l'accès et où le séjour sont soumis à une réglementation spéciale pour des raisons de protection contre les rayonnements ionisants et de confinement de la contamination radioactive. Une zone surveillée fait l'objet d'une surveillance appropriée à des fins de radioprotection

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie