Non-respect des spécifications techniques d'exploitation associées à l'indisponibilité de la protection antidilution du réacteur
Les 2 et 3 décembre 2011, alors que le réacteur n°1 était en production, l'exploitant de la centrale nucléaire de Cruas a réalisé 4 appoints en eau sur le circuit primaire alors que le système de protection antidilution du réacteur était indisponible et qu'en application des spécifications techniques d'exploitation toutes les arrivées d'eau auraient dû être fermées.
Sur les réacteurs à eau pressurisée, afin de permettre le contrôle de la réaction nucléaire, du bore est dissout dans l'eau du circuit primaire. Le bore est un corps ayant la propriété d'absorber les neutrons, ce qui permet, en fonction de sa concentration, de contrôler, voire d'arrêter la réaction. Dans certaines conditions de fonctionnement fortement dégradées du réacteur, il existe un risque d'injecter dans le circuit primaire de l'eau pure, c'est-à-dire sans bore. Un système automatique, la protection antidilution, permet, dans ces circonstances d'assurer que seule de l'eau fortement borée est injectée.
Le 2 décembre 2011, à l'occasion d'un essai de bon fonctionnement sur le système de contrôle et de commande du réacteur n°1, les équipes de conduite ont détecté que l'un des robinets du système de protection antidilution ne se fermait pas correctement : ce système a donc été déclaré indisponible jusqu'à sa réparation. Celle-ci est intervenue le 3 décembre 2011 après reprise du réglage de ce robinet et le système de protection a été déclaré à nouveau disponible.
Pendant tout la période d'indisponibilité du système antidilution, les équipes de conduite, en application des spécifications techniques d'exploitation, auraient dû fermer toutes les arrivées d'eau du circuit primaire afin de se prémunir de toute diminution de la concentration en bore.
Or, après analyse, l'exploitant de la centrale nucléaire de Cruas a mis en évidence qu'en réalité les équipes de conduite avaient procédé à 4 appoints d'eau dans le circuit primaire pendant le temps où le système de protection antidilution n'était plus disponible.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur le personnel ni sur l’environnement de l’installation.
Toutefois, en raison du non-respect des spécifications techniques d’exploitation, cet événement à été classé au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires INES.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie