Non-respect des spécifications techniques d’exploitation du réacteur 2
Le 4 novembre 2019, l’exploitant de la centrale nucléaire de Gravelines a déclaré à l’ASN un événement significatif pour la sûreté, relatif au non-respect des spécifications techniques d’exploitation du réacteur 2, à la suite de l’injection involontaire de bore dans les tuyauteries du circuit primaire du réacteur lors de la réalisation d’un essai périodique du circuit d’injection de sécurité.
Le circuit d’injection de sécurité (RIS) permet, en cas d'accident causant une brèche importante au niveau du circuit primaire du réacteur, d'introduire de l'eau borée sous pression dans celui-ci. Le but de cette manœuvre est d'étouffer la réaction nucléaire et d'assurer le refroidissement du cœur.
Le bore, présent dans l’eau du circuit primaire sous forme d’acide borique dissous, permet de contrôler, par sa capacité à absorber les neutrons, la réaction en chaîne. La concentration en bore doit être suivie ; lorsque sa concentration est trop élevée, le bore atteint sa limite de solubilité et peut cristalliser dans les tuyauteries de l’installation et provoquer leur obstruction.
Le 31 octobre 2019, alors que le réacteur était à pleine puissance, un essai périodique est réalisé sur le circuit d’injection de sécurité. Lors de la réalisation de l’essai, un opérateur n’ouvre pas la bonne vanne et de l’eau contenant une forte concentration en bore est injectée dans les tuyauteries situées en amont du circuit primaire du réacteur. Une alarme apparaît alors en salle de commande du réacteur, en raison de la montée en pression de ces tuyauteries. L’opérateur corrige son erreur et poursuit l’essai.
A la fin de l’essai périodique, la première analyse réalisée par EDF sur l’alarme rencontrée ne donne lieu à aucune action particulière. Ce n’est que plus tard que l’opérateur informe le chef d’exploitation et le chef d’exploitation délégué de l’erreur commise sur la manipulation des vannes au cours de l’essai. Après une nouvelle analyse de l’événement, EDF conclut que le circuit d’injection de sécurité est indisponible et qu’il faut arrêter le réacteur pour vidanger les tuyauteries et éviter ainsi tout risque d’obstruction dû à la cristallisation du bore. Cette décision intervient tardivement par rapport à la conduite à tenir définie dans les spécifications techniques d’exploitation.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Toutefois compte tenu de la détection tardive des conséquences potentiellesde l’erreur commise sur la manipulation des vannes, l’ASN le classe au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie