Non-respect de dispositions de prévention du risque d’explosion dans l’enceinte de transfert de l’atelier HADE
Le 16 octobre 2017, AREVA NC a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à un constat d’écart sur le volume libre d’un équipement participant à la démonstration de la maîtrise des risques d’explosion d’hydrogène dans le cadre des opérations de reprise des déchets contenus dans le dissolveur 222.51 de l’atelier HADE.
L’unité 222 de l’atelier HADE comprend deux chaînes de dissolution. Les dissolveurs 222.01 et 222.51 avaient pour fonction de dissoudre des barreaux de combustible des réacteurs UNGG[1]. Dans le cadre des opérations de démantèlement de cet atelier, les déchets issus des UNGG contenus dans le dissolveur 222.51 sont repris, conditionnés sous eau acidifiée, puis transférés à l’aide d’une enceinte blindée vers la piscine SOD[2] du bâtiment dit « du Dégainage[3] ». Ces déchets feront l’objet d’un traitement ultérieur dans le cadre du programme engagé par AREVA NC de reprise et de conditionnement des déchets anciens du site de La Hague.
La décomposition chimique de l’eau sous l’effet des rayonnements ionisants, appelée phénomène de radiolyse, conduit notamment à la production d’hydrogène, gaz présentant des risques d’inflammation et d’explosion. La concentration minimale à partir de laquelle le risque d’inflammation existe est de 4 % d’hydrogène en volume. De manière conservatoire, AREVA NC a retenu cette limite comme concentration minimale d’explosibilité.
Compte tenu du volume libre de l’enceinte blindée, l’exploitant avait calculé que cette concentration de 4 % serait atteinte au bout de 20 jours de séjour des déchets dans l’enceinte. À titre préventif, en fonctionnement normal, il s’est donc fixé un temps de transfert maximum de 10 jours. En cas de dépassement de ce délai, il a prévu de raccorder à l’enceinte blindée un dispositif d’extraction des gaz.
Dans le cadre des études pour la reprise des déchets UNGG contenus dans le second dissolveur 222.01 et leur transfert vers le bâtiment du Dégainage à l’aide de la même enceinte blindée, AREVA NC a constaté que le volume libre réel de cet équipement était inférieur au volume libre prévu à la conception, ce qui remet en cause la pertinence des délais retenus pour la mise en service du dispositif d’extraction des gaz.
AREVA NC a vérifié que, même avec les hypothèses réévaluées, le délai de mise en œuvre du dispositif d’extraction des gaz de l’enceinte prévu par les procédures restait néanmoins suffisant pour éviter une explosion.
Afin de faire un point précis sur les causes et les circonstances de cet événement, révélateur de défaillances de l’organisation d’AREVA NC, l’ASN procédera prochainement à une inspection portant sur cet événement.
Cet événement n’a pas eu d’incidence sur le personnel, ni sur l’environnement. Le confinement des substances radioactives a été assuré. En raison du non-respect d’une des données de base de l’analyse de sûreté du risque d’explosion, nécessaire à la définition du temps d’intervention en situation incidentelle, celui-ci a été classé au niveau 1 de l’échelle INES .
[1] Uranium Naturel Graphite Gaz
[2] SOD : stockage organisé des déchets
[3] Atelier dans lequel était réalisé le pelage mécanique des combustibles usés de la filière UNGG
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie