Non-respect d’une prescription permanente portant sur le risque de dilution dans le circuit primaire
Le 3 juin 2024, EDF a déclaré à l’Autorité de sureté nucléaire (ASN) un événement significatif relatif au non-respect d’une prescription permanente portant sur le risque de dilution dans le circuit primaire du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville 3.
Le système RIS-RA est une spécificité du réacteur EPR. Il assure à la fois le rôle de circuit d’injection de sécurité, permettant d’injecter de l’eau borée dans le circuit primaire en cas de brèche importante du circuit primaire, et le rôle de circuit de refroidissement à l’arrêt du réacteur, permettant d’évacuer la puissance résiduelle dégagée par le combustible quand il est encore dans la cuve, pendant les périodes d’arrêt [1]. Ce système est composé de quatre trains indépendants qui, dans l’état d’arrêt de réacteur, peuvent être affectés soit à la fonction d’injection de sécurité soit à la fonction de refroidissement à l’arrêt.
Les règles générales d’exploitation (RGE) sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs, dont font partie les spécifications techniques d’exploitation (STE). Elles comprennent notamment, en fonction de l’état du réacteur, des prescriptions permanentes, qui sont des règles que l’exploitant doit respecter pour assurer la sûreté des installations dans l’état concerné.
Dans la nuit du 29 au 30 mai 2024, dans le cadre de la préparation d’un essai périodique, les opérateurs en salle de commande ont effectué une permutation de fonction affectée entre deux trains du système RIS-RA. Les opérateurs n’ont pas respecté le mode opératoire prescrit pour cette permutation, et n’ont pas détecté le non-respect d’une prescription permanente des STE qui demande l’isolement de l’échangeur de chaleur du train affecté à la fonction d’injection de sécurité. Cette disposition permet d’éviter le risque de dilution non maîtrisée en cas de mise en service de l’injection de sécurité. Quelques minutes plus tard, une alarme, associée à ce non-respect, s’est déclenchée et n’a pas été correctement prise en compte par les opérateurs de la salle de commande. L’écart a été détecté deux heures plus tard par le chef d’exploitation et l’installation a été remise en conformité.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les personnes et l’environnement. Toutefois, compte tenu du non-respect d’une prescription permanente des STE, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
[1] Dans le cadre du démarrage du réacteur EPR, la puissance résiduelle du combustible est nulle puisque le combustible est neuf.
Date de la dernière mise à jour : 24/06/2024
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie