Non-respect d’une prescription particulière des règles générales d’exploitation
Le 5 novembre 2013, l’exploitant du centre nucléaire de production d’électricité (CNPE) de Saint-Alban a procédé à une modification des paramètres chimiques du circuit primaire principal du réacteur n°2, ce qui a abaissé la concentration en bore du circuit primaire alors qu'une disposition des spécifications techniques d’exploitation l'interdisait.
Le bore est un élément chimique ayant la propriété d’absorber les neutrons produits par la réaction nucléaire. Il est mélangé à l’eau du circuit primaire et permet de contrôler et le cas échéant d’arrêter la réaction nucléaire. Les règles générales d’exploitation des réacteurs définissent des limites de fonctionnement, dont les spécifications chimiques de l’eau contenue dans le circuit primaire. Ces règles interdisent notamment d’injecter dans le circuit primaire de l’eau peu concentrée en bore alors qu’une ou plusieurs des pompes primaires sont arrêtées. Ces pompes permettent en effet d’homogénéiser la concentration en bore dans l’ensemble du circuit et d’éviter que des poches d’eau peu concentrées en bore ne se forment : de telles poches, si elles sont dirigées vers le cœur du réacteur au redémarrage de la pompe, peuvent modifier et augmenter la réaction en chaîne.
Le 5 novembre 2013, alors que le réacteur était en phase de redémarrage à l’issue d’un arrêt pour maintenance programmée et rechargement en combustible, une des quatre pompes primaires a été arrêtée pour modifier son instrumentation. Dans cette configuration, les spécifications techniques d’exploitation imposent alors aux opérateurs de fermer tous les circuits par lesquels de l’eau peu concentrée en bore pourrait être injectée dans le circuit primaire.
Cependant, un peu plus de 2 heures après l’arrêt de cette pompe primaire, les opérateurs ont souhaité ajuster certains paramètres chimiques du circuit primaire et ont injecté environ 200 litres d’eau peu concentrée en bore. Quelques minutes après la réalisation de cette opération, les équipes de conduite ont réalisé que cette opération n’était pas permise par les spécifications techniques d’exploitation et ont immédiatement cessé l’injection d’eau peu concentrée en bore.
En raison du fonctionnement des trois autres pompes primaires et de la faible quantité d’eau injectée, cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, sur l’environnement ou sur les travailleurs.
Cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES en raison du non respect des spécifications techniques d’exploitation.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie