Mauvais réglage d’un seuil de déclenchement de l’arrêt automatique du réacteur n°1

Le 30 août 2013, l'exploitant de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse a déclaré à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif au mauvais réglage d’un seuil de déclenchement de l’arrêt automatique du réacteur, le seuil associé aux chaines de mesure de niveau « source » étant réglé trop haut.

Sur une centrale nucléaire à eau pressurisée, l'exploitant surveille en permanence le flux des neutrons émis par le cœur du réacteur pour pouvoir contrôler toute augmentation intempestive de puissance. Il dispose pour cela de divers moyens de mesures utilisés selon l’état du réacteur : les chaînes de niveau « puissance » utilisées en fonctionnement normal, les chaînes de niveau « intermédiaire » utilisées lors du redémarrage du réacteur, et les chaînes de niveau « source » capables de mesurer de très faibles flux lorsque le réacteur est à l’arrêt. Chaque chaîne a un seuil d’alarme déclenchant un arrêt automatique du réacteur différent.

Les 24 et 25 août 2013, l’exploitant a brièvement mis à l’arrêt le réacteur n°1 pour réaliser des opérations de maintenance. Au cours de ces phases d’arrêt, les spécifications techniques d’exploitation imposent que le flux neutronique soit surveillé par les chaines de niveau « source ».
Le 27 août 2013, la réalisation d’un essai périodique a cependant mis en évidence le décalage d’un seuil de déclenchement de l’arrêt automatique du réacteur sur les chaînes de niveau « source », ce qui aurait conduit à déclencher l’arrêt automatique plus tardivement que prévu en cas de besoin. Cet écart conduit à considérer rétrospectivement que ces dispositifs n’étaient pas entièrement disponibles lors de l’arrêt des 24 et 25 août 2013.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, sur l’environnement ou sur les travailleurs.

 En raison du non-respect des spécifications techniques d’exploitation, cet événement a été classé au niveau 1 de l'échelle INES.