Indisponibilité du turbo-alternateur de secours

Publié le 24/08/2016

Centrale nucléaire de Cruas-Meysse Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 23 août 2016, l’exploitant de la centrale nucléaire de Cruas - Meysse a déclaré à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à l’indisponibilité du turbo-alternateur de secours du réacteur n°1.

La centrale nucléaire de Cruas-Meysse est alimentée en électricité par deux lignes à très haute tension du réseau électrique national. En cas de défaillance de ces alimentations externes, les 4 réacteurs du site sont tous équipés de deux groupes électrogènes de secours à moteur diesel et le site dispose en outre d’un groupe électrogène de secours supplémentaire capable d’alimenter l’un ou l’autre des réacteurs. Chacun de ces 9 groupes électrogènes est en mesure d’alimenter en électricité les matériels permettant de maintenir un réacteur dans un état sûr. Néanmoins, pour pallier le risque de perte totale des alimentations électriques, y compris des groupes électrogènes de secours, tous les réacteurs sont équipés d’un turbo-alternateur de secours actionné par la vapeur des générateurs de vapeur, qui assure l'alimentation électrique des équipements minimaux de conduite, de l'éclairage d'ultime secours et de la pompe d’injection aux joints des groupes motopompes primaires pour éviter que ces derniers ne se détériorent.

Le 16 août 2016, à l’issu de l’arrêt pour maintenance et rechargement du combustible du réacteur n°1, l’exploitant du CNPE de Cruas-Meysse a réalisé les essais permettant de vérifier le bon fonctionnement du turbo-alternateur de secours. Lors de ces essais, l’alternateur a atteint une vitesse trop élevée et le dispositif chargé de l’arrêter dans cette situation n’a pas fonctionné. Sur la base de ces écarts, l’exploitant a déclaré indisponible le turbo-alternateur de secours. Dans ce cas, les règles générales d’exploitation du réacteur interdisent la poursuite des opérations de redémarrage du réacteur et imposent une réparation sous 7 jours ou, à défaut, de faire baisser la pression et la température du réacteur.

Le 19 août 2016 à 3h du matin, après un premier diagnostic et des travaux de remise en conformité, l’exploitant a réalisé de nouveaux essais qui ont été considérés dans un premier temps satisfaisants, ce qui a conduit l’exploitant à estimer que le turbo-alternateur de secours était de nouveau disponible et à reprendre les opérations de redémarrage du réacteur. À 15h, une nouvelle analyse des données de l’essai a cependant révélé que des écarts similaires s’étaient de nouveau produits et que le turbo-alternateur de secours était donc toujours indisponible. Certaines opérations réalisées entre-temps, notamment des essais sur les automatismes de protection du réacteur, n’étaient donc pas autorisées au titre des règles générales d’exploitation du réacteur.

Le 22 août 2016, à la suite d’investigations complémentaires, l’exploitant a réalisé de nouveaux essais qui ont cependant été interrompus par la défaillante d’un matériel électrique. Compte-tenu du dépassement du délai de 7 jours prescrit pour réparer le turbo-alternateur de secours, l’exploitant a été contraint de faire baisser la pression et la température du réacteur le 23 août 2016.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, sur l’environnement ou sur les travailleurs. Le turbo-alternateur de secours n’est utilisé qu’en cas de défaillance simultanée de toutes les autres sources d’alimentation électrique, qui étaient disponibles au cours de l’incident.

En raison de la détection tardive de l’erreur ayant conduit à considérer à tort que le turbo-alternateur du réacteur n°1 était disponible le 19 août 2016, cet événement a été classé au niveau 1 de l'échelle INES.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie