Dysfonctionnement d'une vanne du circuit de ventilation
Le 18 mai, alors que l'atelier de vitrification R7 était en fonctionnement, la défaillance d'un système de ventilation a induit une inversion des cascades de dépression qui a modifié les sens d'écoulement des gaz et provoqué une dispersion de matières radioactives depuis les équipements de procédé vers les locaux inaccessibles dans lesquels ils se situent, puis un rejet partiel à l'atmosphère.
La vitrification des produits de fission est la dernière étape du procédé de retraitement des combustibles irradiés. Cette opération a lieu dans des équipements ventilés, situés dans des locaux inaccessibles ventilés, eux-mêmes situés dans des bâtiments ventilés. La prévention du risque de dispersion repose ainsi sur trois barrières de confinement statiques auxquelles sont associés trois systèmes de ventilation. Ces systèmes de ventilation permettent en premier lieu de collecter les gaz qui sont filtrés et épurés avant d'être contrôlés puis finalement rejetés à l'atmosphère. Ils permettent en second lieu de pallier les défauts conceptuels ou incidentels d'étanchéité des barrières statiques en imposant un sens d'écoulement des gaz depuis les zones propres vers les zones contaminées.
Le 18 mai, la défaillance du ventilateur principal du système de ventilation des équipements de vitrification a provoqué le démarrage normal du ventilateur de secours. Après un contrôle sommaire de l'appareil, l'industriel a tenté vainement de le remettre en service. Qui plus est, lors de cet essai, une vanne est restée bloquée, perturbant le fonctionnement du ventilateur de secours. Cette nouvelle défaillance a entraîné une inversion du sens d'écoulement des gaz et une dispersion de matières radioactives en dehors de la première barrière de confinement. Les équipes de conduite ont alors mis en oeuvre les actions palliatives nécessaires pour rétablir le bon fonctionnement de la ventilation sous un délai d'une heure. Les équipements défectueux ont été remplacés à titre correctif. L'industriel étudie les mesures à mettre en oeuvre à titre préventif pour fiabiliser les systèmes de ventilation déjà incriminés dans plusieurs événements récents.
Les gaz dispersés en dehors de la première barrière de confinement ont été collectés et filtrés par le système de ventilation des locaux inaccessibles avant d'être contrôlés et finalement rejetés à l'atmosphère. Compte tenu des rendements d'épuration respectifs de la ventilation des équipements et de la ventilation des locaux inaccessibles, cet incident a conduit à une augmentation ponctuelle notable des rejets radioactifs. Les contrôles radiologiques effectués dans l'environnement par l'industriel et par l'ACRO ont permis de mesurer une radioactivité en ruthénium de 1Bq/g à 1 km de l'établissement. Un observateur placé à cet endroit aurait reçu une dose de l'ordre de quelques microsieverts, à comparer à la limite réglementaire de 1000 microsieverts/an ou à la radioactivité naturelle de 2000 microsieverts/an.
Cet incident n'a donc pas eu de conséquences significatives sur la santé des populations et des travailleurs ni sur l'environnement. Néanmoins, après examen du compte rendu détaillé de l'incident, il a été reclassé par l'Autorité de sûreté nucléaire au niveau 1 de l'échelle INES en raison d'une procédure inadéquate ayant conduit à la défaillance concomitante de plusieurs éléments du système de ventilation des équipements.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie