Détection tardive d’un écart affectant le fonctionnement d’un ébulliomètre du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine

Publié le 22/08/2022

Centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Le 12 août 2022, l’exploitant de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine a déclaré à l’ASN un événement significatif pour la sûreté relatif à un défaut de câblage d’une sonde de température de l’ébulliomètre du réacteur 1.

Les ébulliomètres sont des dispositifs qui permettent de mesurer l’écart entre la température de l’eau de la cuve et la température d’ébullition à la pression correspondante. Ces mesures sont réalisées à partir de sondes de température (thermocouples) situées dans la cuve des réacteurs. Le résultat de ces mesures est une aide à la conduite du réacteur, notamment en situation accidentelle. Chaque réacteur dispose de deux ébulliomètres redondants (voie A et voie B). Les règles générales d’exploitation demandent la disponibilité des deux voies de l’ébulliomètre dès la fermeture effective de la cuve du réacteur.

En 2021, lors du précédent arrêt pour maintenance du réacteur 1, un défaut de connectique dans le raccordement d’un thermocouple au niveau de l’ébulliomètre de la voie A a conduit l’exploitant à condamner provisoirement le thermocouple et à le substituer par un autre.

Le 20 juillet 2022, lors du dernier arrêt pour maintenance de ce réacteur, le thermocouple défectueux a été reconnecté à la place de celui qui lui avait été substitué. Cette erreur a conduit à l’indisponibilité de l’ébulliomètre de la voie A, qui n’a été détectée que le 7 août 2022, alors que le réacteur était en cours de montée en puissance.

Le réacteur a ainsi redémarré et fonctionné pendant plusieurs jours avec une mesure erronée, sur l’ébulliomètre de la voie A, de l’écart entre la température de l’eau de la cuve et la température d’ébullition, ce qui aurait pu perturber la détection de la formation de bulles dans le réacteur. L’ébullition de l’eau dans le réacteur diminue en effet l’efficacité du refroidissement du cœur, ce qui peut conduire à l’endommagement du combustible.

Du fait du fonctionnement satisfaisant de l’ébulliomètre de la voie B, cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Toutefois, il a affecté la fonction de sûreté liée au refroidissement du réacteur, et au regard de sa détection tardive, il a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

Dès détection de l’anomalie, l’exploitant a arrêté le réacteur pour pouvoir remettre en conformité le câblage des thermocouples concernés.

Date de la dernière mise à jour : 31/08/2022

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie