Défaillance dans la gestion des condamnations administratives du réacteur n°2

Publié le 04/11/2012

Centrale nucléaire de Cruas-Meysse Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 29 octobre 2012, la centrale nucléaire de Cruas-Meysse a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à une gestion inappropriée de deux vannes participant au refroidissement du réacteur n°2 dans les états d’arrêt.

Sur un réacteur nucléaire à eau pressurisée, un circuit dédié assure le refroidissement du réacteur pendant les phases de mise à l’arrêt et de redémarrage : il permet la circulation d’eau de refroidissement dans le circuit primaire afin d'évacuer la chaleur résiduelle provenant des combustibles encore présents dans le cœur du réacteur. Il est constitué de deux voies redondantes. Ce circuit doit être disponible dès lors qu’il y a du combustible dans la cuve du réacteur. Pour s’assurer de cette disponibilité, l’exploitant met en place des condamnations administratives qui empêchent la manœuvre inappropriée des vannes de ce circuit.

Le 10 octobre 2012, alors que le réacteur n°2 était à l’arrêt et qu’il n’y avait pas de combustible dans la cuve, une intervention a nécessité de lever l’une des condamnations administratives sur deux vannes du circuit de refroidissement à l’arrêt.

Le 11 octobre 2012, à l’issue de l’intervention, les agents de conduite ont remis les vannes dans la position appropriée, mais n’ont pas remis en place les parades physiques prévues par le processus de condamnation administrative (pose d’un cadenas et d’une pancarte) qui garantissent le maintien de ces vannes dans la bonne position.

Le 22 octobre 2012, l’exploitant a engagé le rechargement du combustible sur le réacteur n°2 sans que cet écart n’ait été identifié : il était dès lors possible de manœuvrer par erreurs ces deux vannes et d’interrompre ainsi le fonctionnement d’une voie du circuit de refroidissement du réacteur à l’arrêt.

Le 24 octobre 2012, l’écart a été détecté lors d’un contrôle et la condamnation administrative des 2 vannes a été immédiatement remise en conformité.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur le personnel ni sur l’environnement de l’installation.

Toutefois, la gestion des lignages et des consignations constitue un point sur lequel les performances du site de Cruas sont en retrait. A la suite d’une série de 7 évènements significatifs pour la sûreté qui se sont produits lors des opérations de redémarrage du réacteur n°4 aux mois de mai et juin 2012, le collège de l’ASN a pris une décision[1] à caractère réglementaire imposant au CNPE de Cruas de fiabiliser son processus de lignage et de mise en configuration des circuits sur l’ensemble des réacteurs du site.

En raison de la persistance de lacunes sur ce sujet, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle internationale des évènements nucléaires INES.

[1]décision ASN 2012-DC-0313 du 10 juillet 2012

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie