Débordement d'une solution acide chargée en radioactivité
Le 6 janvier, dans l'atelier R7, une erreur humaine a provoqué un écoulement de liquide acide en dehors des équipements adéquats. Ce liquide a entraîné des produits radioactifs dans une zone voisine, dont l'accès est provisoirement condamné. Cet incident n'a pas eu de conséquences pour la santé des travailleurs, ni pour l'environnement.
L'atelier R7 est destiné à la vitrification, une des dernières étapes dans le traitement des combustibles nucléaires usés. Les produits de fission, préalablement séparés des matières recyclables (uranium et plutonium), sont calcinés puis fondus dans une matrice de verre. Au cours de cette opération, un équipement appelé « dépoussiéreur » permet de piéger dans de l'acide bouillant les poussières radioactives, entraînées avec les gaz sortant du four de calcination. Les poussières piégées sont renvoyées vers le four de calcination, pour être finalement vitrifiées.
Le 6 janvier, les opérateurs de l'atelier R7 préparaient le démarrage d'une chaîne de vitrification. Entre autres manoeuvres, ils devaient remplir la cuve du dépoussiéreur avec 80 litres d'acide frais. Cependant, une erreur de saisie a entraîné l'injection de 800 litres d'acide dans l'installation au lieu des 80 litres attendus. Le liquide a parcouru les équipements du procédé, entraînant avec lui des particules hautement radioactives. Puis il a débordé pour aboutir dans une cuve d'effluents et dans le carter d'une chaîne élévatrice, destinée au transport des conteneurs de déchets vitrifiés. Or ce carter est relié à un système de détection des liquides, qui aboutit dans une salle voisine. Dans les conditions normales d'exploitation, le débit de dose radioactive dans cette salle doit rester inférieur à 100 milligrays par heure en tout point. Le 6 janvier, COGEMA a mesuré un débit de dose radioactive de 420 milligrays par heure, à proximité du système de détection qui avait reçu de l'acide contaminé.
Aucun opérateur n'était présent dans cette salle au moment où la radioactivité a augmenté. L'alarme de surveillance radiologique s'est déclenchée correctement et, compte tenu des niveaux de rayonnement mesurés, l'industriel a condamné l'accès à certaines salles de l'atelier. L'évacuation de l'acide contaminé et la remise en état de l'installation nécessiteront probablement des interventions à distance. Les dispositions retenues par COGEMA feront l'objet d'un contrôle par l'Autorité de sûreté nucléaire, au cours d'une inspection prévue le 15 janvier.
Cet incident n'a pas eu de conséquences sur la santé des travailleurs, ni pour l'environnement. Toutefois, il met en évidence une faiblesse dans le système de défense en profondeur. A ce titre, il est classé au niveau 1 de l'échelle INES.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie