Avis d’incident sur l’installation MELOX complémentaire à l’avis d’incident de l’ASN du 10 février 2010
Dans la soirée du 9 février 2010, un accident du travail survenu sur l’installation MELOX* avait occasionné la contamination radiologique d’un prestataire. Celui-ci avait été immédiatement pris en charge par les équipes médicales de l’exploitant, avant d’être transféré dans la nuit dans un service spécialisé de la région parisienne.
L’Autorité de sûreté nucléaire avait classé cet accident au niveau 1 sur l’échelle INES (qui en compte 7) au titre de la sûreté, mais ne l’avait pas classé au titre de la radioprotection, dans l’attente des résultats des analyses radiotoxicologiques.
L’exploitant a transmis les résultats de ces analyses le 27 mai 2010. L’ASN a fait procéder par l’IRSN à une expertise dont les conclusions, transmises le 5 juillet, corroborent celles de l’exploitant. L’évaluation confirme que la dose engagée est inférieure à la limite règlementaire annuelle applicable à cet opérateur**. L’ASN classe donc cet accident au niveau 1 sur l’échelle INES au titre de la radioprotection.
L’accident avait eu lieu au sein d’une boîte à gants*** du procédé, dans laquelle était présente un moteur fonctionnant de manière intermittente. L’équipe de maintenance, composée de salariés d’entreprises extérieures, était chargée de resserrer un écrou, ce qui nécessitait l’introduction d’un bras dans un gant de la boîte.
Le moteur, non mis en sécurité, s’était mis en route alors que le prestataire avait le bras engagé dans la boîte à gants. Le gant avait été entraîné et percé par le volant de l’élément mécanique tournant, créant par là même une rupture de confinement radiologique de la boîte à gants. La présence d’une plaie superficielle contaminée au niveau de l’avant bras du prestataire avait justifié son orientation dans un service spécialisé, où il fait depuis l’objet d’un suivi médical adapté.
L’inspection conduite par l’ASN en présence de l’inspecteur du travail avait démontré une série de défaillances humaines et organisationnelles à l’origine de l’accident de contamination, notamment concernant la délivrance de l’autorisation de travail, son analyse préalable des risques et une erreur dans la mise en sécurité des moteurs due à une confusion entre deux armoires électriques.
*L’usine MELOX, située sur le site de Marcoule dans le Gard (30), fabrique des assemblages de combustibles MOX (mélange d’oxydes d’uranium et de plutonium) destinés aux réacteurs électronucléaires à eau légère.
**L’opérateur contaminé lors de l’accident du travail était classé en catégorie A, pour laquelle le code du travail fixe la limite de dose annuelle à 20 millisieverts par an. La valeur exacte de la dose engagée ne peut être communiquée pour des questions de confidentialité médicale.
*** Une boîte à gants est une enceinte étanche entre les matières nucléaires et les opérateurs. Des gants installés au niveau des parois de la boîte permettent de manipuler les objets situés au sein de celle-ci.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie