Absence de dépression durant 38 minutes dans le calcinateur

Le 7 septembre 2016, AREVA NC a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un évènement significatif pour la sûreté relatif à la perturbation d’un système de ventilation de procédé ayant entraîné l’inversion d’une cascade de dépression, pendant une durée supérieure aux critères d’indisponibilité indiqués dans les règles générales d’exploitation (RGE) de l’usine UP2 800 du site de La Hague.

Le 4 septembre 2016, tandis que de la chaine B de vitrification de l’atelier R7 était en exploitation il est survenu une augmentation de la pression, induisant une inversion de la cascade de dépression pendant une durée excédant le critère de 30 minutes fixé dans les RGE.

Les RGE sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite associées.

Les chaines de vitrification de l’atelier R7 ont essentiellement pour rôle de vitrifier après calcination les solutions concentrées de produits de fission. Le confinement des matières radioactives repose sur la mise en dépression des équipements du process. Le traitement des gaz issus de l’installation de calcination comporte plusieurs étapes d’épuration, dont la première consiste en un dépoussiérage par voie humide.

Le 4 septembre 2016 à 9h30, l’opérateur constate une incohérence entre les données du capteur  de suivi du niveau d’eau, indiquant une hausse, et celles du capteur de régulation du volume d’eau dans le dépoussiéreur, stables. Considérant que le premier seuil d’alarme de niveau, associé à un pressostat,  ne s’est pas déclenché, l’opérateur conclut à une défaillance du capteur de niveau d’eau et engage des actions pour le rendre opérationnel. Le calcinateur et l’appoint en eau du dépoussiéreur sont arrêtés.

A 11h15, un appoint automatique d’eau inexpliqué est constaté, conduisant à une augmentation de pression dans le calcinateur.

Le 5 septembre 2016, l’analyse de la situation menée par l’encadrement révèle que l’absence de dépression dans le calcinateur a duré plus de 30 minutes, seuil au-delà duquel l’exploitant est tenu de déclarer un événement significatif à l’ASN.

Il ressort en première analyse qu’un défaut cumulé du capteur de régulation et du pressostat associés au dépoussiéreur, et une remise en service intempestive des appoints d’eau de ce dernier, a conduit à  la perte de dépression dans le calcinateur.

Le 9 septembre 2016, l’ASN a effectué une inspection réactive afin de comprendre le contexte et le déroulement exact de cet événement.

L’exploitant poursuit ses investigations pour identifier toutes les causes de cette situation et mettre en place les mesures nécessaires à son non renouvellement.

Cet événement n’a pas eu d’incidence sur le personnel ni sur l’environnement. Le confinement des substances radioactives a été assuré. Cependant en raison des défaillances organisationnelles et matérielles ayant impacté la fonction de sûreté de confinement dynamique, celui-ci a été classé au niveau 1 de l’échelle INES.