Prise en compte tardive d’une alarme indiquant une température trop basse dans un local du circuit d’appoint en bore du circuit primaire
Le 2 février 2023, EDF a déclaré à l’ASN un événement significatif pour la sûreté relatif à la prise en compte tardive d’une alarme indiquant une température trop basse dans un local du circuit d’appoint en bore du circuit primaire, qui n’a pas permis de respecter la conduite à tenir prévue par les règles générales d’exploitation.
Sur les réacteurs à eau sous pression exploités par EDF, le circuit primaire principal est un circuit contenant de l’eau sous pression qui s’échauffe au contact des éléments de combustible. Le bore est un élément chimique ayant la propriété d’absorber les neutrons produits par la réaction nucléaire. Il est mélangé à l’eau du circuit primaire, grâce au circuit d’appoint en bore, et permet ainsi de contrôler et le cas échéant d’arrêter la réaction nucléaire. A basse température, le bore peut cependant cristalliser et perturber le fonctionnement des circuits.
Les règles générales d’exploitation sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite associées. Elles définissent notamment la température minimale requise dans les locaux où se situent les équipements du circuit d’appoint en bore, afin d’éviter la cristallisation de ce dernier.
Le 31 janvier 2023, le réacteur 2 était en exploitation. La température d’un local contenant de l’instrumentation du circuit d’appoint en bore est devenue inférieure à la température requise par les règles générales d’exploitation, ce qui a déclenché une alarme en salle de commande.
Cette alarme a été prise en compte un peu plus d’une heure après son apparition. Des agents de conduite envoyés sur le terrain ont alors constaté que deux portes du local étaient ouvertes. Du fait de la prise en compte tardive de cette alarme, la température du local est restée inférieure à la température requise par les règles générales d’exploitation durant une heure et six minutes. La conduite à tenir prescrite par les règles générales d’exploitation, qui en une telle situation est d’amorcer le repli du réacteur sous une heure, n’a donc pas été respectée.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Toutefois, l’événement a affecté la fonction de sûreté liée à la maîtrise de la réactivité du réacteur. En raison de la détection tardive de cette alarme, qui n’a pas permis à l’exploitant de respecter la conduite des règles générales d’exploitation associée, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
Les portes du local ont été immédiatement refermées, ce qui a permis de rapidement retrouver une température du local conforme aux règles générales d’exploitation.
Date de la dernière mise à jour : 07/02/2023
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie