Non-respect des conditions de rejets des effluents liquides radioactifs Incident significatif de niveau 1

Du 21 juillet au 1er octobre 2000, un disfonctionnement du dispositif de rinçage automatique de la canalisation de rejet des effluents radioactifs liquides du centre nucléaire de production d'électricité de Cattenom a conduit à trois reprises la centrale à rejeter dans la Moselle des effluents radioactifs liquides sans respecter le facteur réglementaire de dilution de 500 avec les eaux de refroidissement.

Les rejets radioactifs liquides de la centrale transitent jusqu'à la Moselle par une canalisation unique en acier inoxydable. Avant rejet dans la Moselle, ces effluents sont mélangés avec les eaux de refroidissement de la centrale. A l'issue de chaque rejet, la canalisation est rincée à l'aide d'eau déminéralisée. La quantité d'eau de rinçage est mesurée automatiquement à l'aide d'un capteur de débit installé sur la canalisation. Lors du rejet suivant, l'eau déminéralisée est préalablement évacuée de la canalisation à un débit dix fois plus important que le débit de rejet normal des effluents radioactifs.

Depuis le 21 juillet, la défaillance du capteur de débit a entraîné une surestimation du débit réel des effluents de rinçage et des effluents radioactifs rejetés passant de manière automatique dans la canalisation. Cette défaillance a eu pour conséquence un allongement des durées de rejet des effluents radioactifs et un rinçage seulement partiel de la canalisation après rejet. A l'issue de ces rinçages, environ 60 m3 d'effluents radioactifs étaient encore présents dans la canalisation. Préalablement au rejet suivant, ces effluents radioactifs ont été évacués de la canalisation et mélangés avec les eaux de refroidissement avec à trois reprises un facteur de dilution compris entre 381 et 436, inférieur au seuil réglementaire de 500. Cependant, le calcul a montré que le site avait respecté les seuils réglementaires d'activité volumique ajoutée dans la Moselle exprimés en valeur moyenne quotidienne. Alertée par des durées de rejets anormales, la centrale a stoppé les rejets d'effluents radioactifs liquides. Le capteur à l'origine de l'incident fait l'objet d'une remise en état.

Les limites réglementaires de rejet d'activité dans le milieu ont été respectées. Cependant, le site n'a pas respecté une prescription relative aux conditions de rejets définies par les arrêtés d'autorisation de rejet d'effluents radioactifs liquides. Cet incident a donc été classé au niveau 1 de l'échelle INES.