Non-conformité de supports sur des tuyauteries du circuit d’eau brut secourue
Le 1er août 2017, l’exploitant de la centrale nucléaire de Gravelines a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire un évènement significatif pour la sûreté relatif à la non-conformité de supports sur des tuyauteries du circuit d’eau brute secourue[1] des réacteurs n° 3 et n° 5.
En mai 2017, le réacteur n° 5 est à l’arrêt pour sa visite décennale. A la suite d’une demande de l’ASN, EDF procède au contrôle de conformité aux plans des ancrages des tuyauteries du circuit d’eau brute secourue du réacteur. Ce contrôle met en évidence, sur une des lignes redondantes du circuit, la non-conformité d’un support du fait notamment de l’absence de quatre platines de fixation. EDF réalise alors une étude pour évaluer la tenue au séisme du support. Le 3 juillet 2017, cette étude conclue que le support tient au séisme maximal historiquement vraisemblable[2] mais que sa tenue au séisme majoré de sécurité n’est pas garantie.
Le 6 juillet 2017, les inspecteurs de l’ASN constatent lors d’une inspection de chantier que les platines de fixation du support sont également manquantes sur une ligne du circuit similaire du réacteur n° 3. EDF indique que l’installation sur le réacteur n° 3 est conforme au plan, les platines de fixation du support n’y étant pas prévues, puis arrive in fine à la même conclusion que pour le réacteur n° 5, à savoir que la tenue du support au séisme maximal historiquement vraisemblable est garantie mais pas celle au séisme majoré de sécurité.
EDF étudie une solution de renforcement définitive des supports de fixation non-conformes au plus tôt sur les deux réacteurs et a mis en place, dans l’attente, des dispositions organisationnelles afin de privilégier l’utilisation de l’autre ligne de circuit redondante ne présentant pas d’écart.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, sur l’environnement ou sur les travailleurs. Il a été reclassé au niveau 1 de l’échelle INES par l’ASN.
[1] Circuit d’eau brute secourue : ce circuit sert à refroidir un autre circuit, appelé circuit de refroidissement intermédiaire, qui assure le refroidissement des matériels importants pour la sûreté du réacteur. C’est un circuit dit « de sauvegarde » constitué de deux lignes redondantes, comportant chacune deux pompes et deux échangeurs. Il fonctionne en permanence, même lorsque le réacteur est à l’arrêt, afin d’assurer, entre autres, le refroidissement de la piscine d’entreposage du combustible.
[2] Le dimensionnement des systèmes d’une centrale nucléaire prend en compte deux niveaux de séisme de référence : le séisme maximal historiquement vraisemblable (SMHV), qui est supérieur à tous les séismes s’étant produits au voisinage de la centrale depuis mille ans, et le séisme majoré de sécurité (SMS), séisme hypothétique d’intensité encore supérieure.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie