Détection tardive de l’indisponibilité partielle du circuit d’injection de sécurité du réacteur 1
Le 14 décembre 2018, l’exploitant de la centrale nucléaire du Blayais a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté, portant sur la détection tardive de l’indisponibilité d’une des deux voies du circuit d’injection de sécurité du réacteur 1.
Le circuit d’injection de sécurité permet, en cas de fuite importante du circuit primaire, d’injecter de l’eau borée dans le réacteur afin de stopper la réaction nucléaire et de maintenir le volume d’eau nécessaire au refroidissement du cœur.
Afin de maximiser le volume d’eau disponible, un système de recirculation permet de réutiliser l’eau injectée. Ce système dispose de deux voies redondantes. Pour chaque voie, l’eau est récupérée dans un puisard qui doit disposer initialement d’un certain niveau d’eau. Si le niveau d’eau est trop bas, il existe un risque de désamorçage de la pompe assurant la recirculation.
Le 25 août 2018, le réacteur 1 est en cours de redémarrage après un arrêt pour maintenance et rechargement en combustible. Au cours de cette phase, l’exploitant procède à divers contrôles dans le cadre d’essais du système de protection du réacteur.
L’un de ces contrôles mer en évidence que le niveau d’eau d’un puisard était inférieur à sa valeur limite, et donc que la voie de recirculation associée du circuit d’injection de sécurité basse pression n’est pas disponible. Cette situation n’est pas conforme aux règles générales d’exploitation (RGE) de l’installation, qui imposent que les deux voies de recirculation soient disponibles. L’origine de cet écart remonte à une erreur d’exploitation datant du 4 août 2018. Les deux voies de recirculation auraient dû être disponibles du 18 au 25 août 2018 en application des RGE.
A la suite de la détection de cet écart, le niveau d’eau dans le puisard a été rétabli, ce qui a permis de recouvrer la disponibilité de la voie du circuit d’injection de sécurité concernée.
Le circuit d’injection de sécurité basse pression n’a pas été nécessaire pendant la durée de l’événement. De plus, en cas de brèche sur le circuit primaire, l’autre voie du circuit d’injection de sécurité aurait été disponible pour assurer le refroidissement du cœur.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, le personnel ou l’environnement.
Toutefois, compte tenu du délai tardif de détection de l’événement par l’exploitant et après réévaluation, l’incident a été classé au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires INES.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie