Non-respect d'une prescription particulière des règles générales d'exploitation

Publié le 25/04/2025

Centrale nucléaire de Cruas-Meysse Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 17 avril 2025, EDF a déclaré à l’Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection (ASNR) un évènement significatif pour la sûreté, relatif au non-respect d’une prescription particulière des règles générales d’exploitation du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse en raison de l’indisponibilité d’une alarme associée à la surveillance du flux neutronique.

Les règles générales d’exploitation (RGE) sont un recueil de règles approuvées par l’ASNR qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs. Elles prescrivent notamment les délais maximums de réparation ou la conduite à tenir en cas d’indisponibilité des systèmes requis pour assurer la sûreté des réacteurs.

Le système de mesure de la puissance nucléaire permet d’assurer la surveillance permanente de la puissance du réacteur. Lorsque le réacteur est à l’arrêt, cette surveillance est effectuée par la mesure du flux de neutrons, à l’aide de capteurs disposés à proximité de la cuve :  les chaînes de niveau source (CNS), au nombre de deux, capables de mesurer de très faibles flux de neutrons. Ces CNS interviennent dans l’élaboration d’alarmes de flux de neutrons élevé à l’arrêt puis d’actions automatiques de protection en cas d’élévation anormale du flux neutronique. Compte tenu de la sensibilité de ces chaines, leur seuil de déclenchement doit être réhaussé régulièrement au cours des phases de chargement puis de redémarrage du réacteur.

Le 17 Avril 2025 à 5h13, alors que le réacteur 2 était en phase de démarrage à la suite de son arrêt pour rechargement en combustible, une alarme « flux élevé à l’arrêt » s’est déclenchée sur l’une des CNS et les équipes d’exploitation ont amorcé, conformément aux procédures, un refroidissement du cœur afin de diminuer le flux neutronique, ceci jusqu’à la disparition de l’alarme à 7h47. Après investigation, il est apparu que le seuil d’alarme des CNS était réglé trop bas et n’avait pas été adapté à la phase de redémarrage en cours.

Or, durant la période où l’alarme « flux élevé à l’arrêt » était présente, l'opérateur ne pouvait plus être alerté en cas d'évolution anormale réelle du flux de neutrons. Cette alarme, requise par les RGE pendant cette phase de redémarrage, a donc été considérée comme indisponible pendant la durée de l’événement.

La deuxième CNS étant restée disponible, cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Toutefois, en raison du non-respect d’une prescription des RGE, il a été classé au niveau 1 de l’échelle INES.

Date de la dernière mise à jour : 25/04/2025

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie