Fuite de sodium sur une tuyauterie du circuit primaire au niveau du radier
Le 5 novembre 2024, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté survenue sur l’INB 71 – Phénix, réacteur nucléaire en cours de démantèlement, relatif à une fuite de sodium issu de son circuit primaire détectée lors de la phase finale du remplissage du circuit de purification sodium. Ce sodium présente un marquage radiologique, en plus de ses risques chimiques intrinsèques[1].
Un circuit du réacteur Phénix est dédié à la purification du sodium primaire (circuit PS), en faisant circuler le sodium de la cuve primaire vers un filtre qui piège les impuretés. L’opération de remplissage du circuit de purification sodium est réalisée environ une fois par an. Lors de la phase finale de cette opération, le sodium du circuit primaire transite dans une tuyauterie qui traverse des locaux situés au niveau du radier du bâtiment réacteur. Lors de cette phase, une fuite de sodium a été détectée par le système automatique de détection de fuite. Les mesures de détection et de traitement des alarmes par les équipes de quart ont permis d’arrêter immédiatement l’opération et ainsi de limiter la fuite.
Une première analyse transmise à l’ASNR le 19 décembre 2024 indique que l’origine de la fuite est liée à une défaillance technique du circuit PS. En effet, après des investigations soumises à des contraintes réglementaires liées à la présence d’amiante, une fuite sur un joint d’étanchéité d’un filtre a été découverte.
Lors de l’analyse complémentaire présentée dans le compte rendu d’événement final transmis à l’ASNR le 2 avril 2025, l’origine de la fuite a été imputée au vieillissement du joint, vieillissement qui n’avait pu être détecté en raison de l’absence de contrôle périodique sur celui-ci. Ce joint est cependant un élément important pour la protection (EIP) car il participe au confinement, qui est une fonction de sûreté.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Toutefois, compte tenu du caractère dangereux de la substance qui a fui, et du défaut de contrôle d’un EIP à l’origine de la fuite, cet événement a été reclassé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité), à la suite de l’analyse détaillée des causes de l’événement.
L’étendue des investigations menées par l’exploitant sur l’ensemble du circuit et les mesures correctives techniques envisagées et mises en œuvre seront contrôlées par l’ASNR.
[1] Le sodium métallique est une substance chimique toxique et réactive, qui peut provoquer des réactions violentes, notamment au contact de l’eau.
Date de la dernière mise à jour : 09/04/2025
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie