Projet de guide relatif au contenu des plans de gestion des incidents et accidents de transport de substances radioactives

Et si finalement, au lieu de poser des rustines successives sur tel et tel maillon de la chaîne de la destruction atomique on adoptait une position rationelle et scientifique ? : mettre à l'arrêt immédiatement le nucléaire, les installations de traitement et de retraitement, les centrales, les labos civils et militaires, etc... Autrement dit attaquer la cause et non pas les conséquences. Ne plus être dans le dogme du nucléaire à tout prix (surtout celui des atteintes quotidiennes à la santé et à la vie des populations et territoires) mais dans la lucidité et une attitude empreinte d'un peu de sagesse en lieu et place de la folie mégalomaniaque de grandeur et de domination.

une lecture rapide du projet de guide donne à voir que la prévention reste le maillon faible de la gestion des incidents et accidents de transport de matières radioactives.

Ne conviendrait-il pas tout d'abord de réduire le nombre de transports de matières radioactives ? La Noria de véhicules et de convois ferroviaires nous exposent à des risques immenses que ni les plans ORSEC ni le plan du SGDSN ne peuvent réduire...

Afin de limiter les risques à la source comme le préconise l'AIEA une plus grande attention aux procédures de chargement et de scellement des colis étaient attendue(trop d'inspections donnent à voir des maladresses et des incidents avant le départ des transports).

D'aucuns auraient attendu que l'Autorité se prononce enfin sur les itinéraires empruntés par les convois de manière à limiter les risques. Le fait que des chateaux transitent par Rouen voire stationnent au cœur d'une agglomération de près de 500 000 habitants est en soi inquiétant. L'accident de Drancy prouve que la réduction des risques à la source n'est pas pleinement opérante notamment au vu de la vétusté des matériels.

Concernant les transports par route, les plus nombreux, n'aurait-il pas été bienvenu de préciser la réglementation sur la qualité des colis et leur arrimage dans les véhicules ? Du reste ne serait-il pas opportun de définir un type précis de véhicule pour ces transports plutôt que d'autoriser l'utilisation de vulgaires camionnettes pour les produits médicaux ou de simples conteneurs pour le plutonium qui descend chaque semaine de la Hague à Marcoule ?

Restent les aspects organisationnels et humains. La mobilisation de SUD-rail prouve que les TMR inquiètent les salariés. Ils déplorent un manque d'information, un manque de protection et surtout une exposition dont les risques sont avérés (en particulier au rayonnement neutronique). Quel réponse apporte ce guide aux interrogations des cheminots ?

Enfin ne conviendrait-il pas d'associer la société civile à la surveillance de la noria de transports qui sillonne la France chaque année. Les prérogatives des CLI ne devraient elles pas être élargies aux transports comme cela a été envisagé lors de la rencontre nationale des CLI de décembre 2013 ?

La mise en oeuvre des transports ne saurait être laissée aux seuls exploitants, il convient que les pouvoirs publics et la société civile veillent ensemble à la protection de l'environnement et de la santé publique. Réduire le nombre des transports, mieux les sécuriser et ne les autoriser que sur certains itinéraires qui permettent un accès rapide des secours nous apparaît aujourd'hui comme une nécessité. Cela est particulièrement important dans le cas de l'industrie nucléaire. Nous restons en effet persuadés que l'arrêt du pseudo-retraitement et de la fabrication de Mox est la meilleure solution pour réduire à la source les risques inhérents aux transports de matières radioactives.