Consultation du public sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe au-delà de 40 ans
07/01/2021 13:01
L'âge n'est pas une limite, et c'est mieux pour la planète !
Limité l'utilisation d'une machine ou outils de production à une date n'a aucune raison.
Si cet outil de production a reçu l'entretien et les contrôle qui permettent d'affirmer sa sécurité, alors on doit la garder en activité.
De plus, c'est une formidable économie d'émission de gaz à effet de serre dans l'atmosphère que de prolonger la vie d'outil de production existant plutôt que de les remplacer par de nouveau outils qui ont un coût en énergie grise (énergie utilisée pour leur fabrication), donc en émission de GES.
07/01/2021 12:01
Fonctionnement global de la Machine
Vous, l’ASN, en tant que membres de l’élite de ce pays, vous comprenez que vous creusez vous même la tombe de cette société française, cette société qui a un niveau pitoyable en Sciences et en Math, qui n’arrive même plus à comprendre ce qu’est une marge énergétique, qui confond la vapeur d’eau avec du CO2. En mettant toutes ces consultations à l’usage des crétins, vous entérinez votre propre cretinisme. J’imagine que vous allez toucher un confortable salaire pour justifier de la dangerosité du nucléaire et de tout le tralalala que vous organisez pour prouvez que vous êtes indispensables. Le prix des centrales fois 10 en 30 ans, le contribuable français vous paye un salaire confortable.
Pendant ce temps les autres pays du monde avancent, ben oui, ils ont pas l’ASN, et tout ses scandales. Vous devriez plutôt vous attaquer à vous autodemanteler, puis à faire de la vulgarisation scientifique à l’usage des nuls autour de vous. Au passage, profiter en pour recruter vos copains de l’ADEME.
Les temps changeront, cela prendra peut être le temps que l’URSS a mis pour se débarrasser de ses communistes dogmatiques, mais les sociétés finissent toujours par avancer. Bien à vous, chers Aparatchik.
07/01/2021 12:01
le 06/01/2021 à 21:43 par daniel68 ("Une consultation en trompe-l'œil")
Je cite:
• "Vieillissement de la cuve d’un réacteur
EDF a beau caréner une tranche nucléaire, la cuve du réacteur ne peut pas être remplacée, son vieillissement ne peut pas être contrôlé fiablement. La cuve perd ses caractéristiques suite à la radiation et à la pression :150 bar, et la température :300°C.
• Nulle part ne figurent les moyens de contrôler ce vieillissement. Existent-ils ?"
Ils existent: Sûreté : l’expertise de l’IRSN participe au suivi de l’intégrité des cuves des réacteurs nucléaires français
06/01/2021 21:01
Une consultation en trompe-l'oeil
Sens et limitation de la consultation
En parcourant les centaines de commentaires, on remarque que les participants ont interprété la consultation comme un référendum ou plébiscite: pour ou contre l’électronucléaire.
Or, l’ASN précise dans son titre qu’il s’agit uniquement de commenter les conditions de la poursuite du fonctionnement. Des conditions pour l’exécution programmée d’un programme de tests et de rapports que EDF est censée fournir à l’ASN.
Ce type de consultation résulte probablement d’une obligation règlementaire, un peu comme pour certains chantiers publics dont le projet est exposé en mairie. Ou la publication des bans…
Comme son nom l’indique, elle est « consultative » ; il n’y a donc pas d’obligation d’en tenir compte.
Compétence du public consulté
Les exigences sont techniques et vu le haut niveau de technicité requis dans le nucléaire nous sommes totalement livrés à la compétence des acteurs du nucléaire, dont nous ne pouvons juger la qualité qu’au vu des résultats. Ceci serait effectivement un sujet à développer séparément…
Nous ne sommes pas compétents pour juger si ce cahier des charges suffit à garantir la sûreté des installations. Mais il est permis d’en douter.
Je me limiterai donc aux remarques de citoyen vigilant et soucieux de sûreté avant tout.
Le 4ème examen périodique des réacteurs
Puisque les réacteurs avaient été conçus initialement pour un fonctionnement de 40 ans, cette 4ème visite décennale n’aurait pas dû avoir lieu, puisqu’il fallait fermer chaque réacteur à l’échéance de 40 années de fonctionnement. Cette visite a donc été faite dans l’hypothèse d’une prolongation, mais avant d’avoir consulté le public.
Nous sommes donc mis devant le fait accompli. La preuve :
En date du 1er janvier 2021 les neuf réacteurs suivants fonctionnaient déjà au-delà de 40 ans :
* Bugey 2, 3, 4, 5 : 800000 habitants dans un rayon de 30 km, plus Lyon à 40 km avec plus de 2 millions d’habitants
* Dampierre 1 : 150000 habitants dans un rayon de 30 km, et Montargis, Orléans, Bourges : 500000 h à moins de 75km ;
* Gravelines B1, B2 : 440000 h dans un rayon de 30 km, et Boulogne-sur-Mer, Rouen : 780000h à moins de 60km ;
* Tricastin 1, 2 : Avignon, Alès et Nîmes : 860000 h à moins de 60km, auxquels il faut ajouter Marseille : 127km, 1800000h, en tenant compte des conditions du vent dans le couloir rhodanien
Fin 2021, les sept réacteurs suivants auront, à leur tour, atteint 40 ans de fonctionnement :
* Dampierre 2,3,4 : 155000 h dans un rayon de 30 km, ainsi que Montargis, Orléans et Bourges : 500000h, sans oublier Paris dont le centre de l’agglomération de 12 maillons d’habitants est à 125km.
* Gravelines B2, B3 : voir plus haut
* Tricastin 3 : voir plus haut
* Blayais 1 : 105000h dans un rayon de 30km, ainsi que Bordeaux : 45 km, 1100000h ; Libourne, Saintes, Cognac à moins de 60 km, 100000h.
Détail des examens : il y en a 38, répartis en sous-groupes :
* conformité des installations et maitrise du vieillissement
* Risques associés aux agressions
* Études des accidents affectant le réacteur
* Études des accidents affectant la piscine d’entreposage du combustible
* Études des accidents avec fusion du cœur
* Noyau dur
ND-A : Alimentation de secours en eau des générateurs de vapeur faisant partie du noyau dur
ND-B : Moyen de secours de l’injection aux joints des groupes motopompes primaires
ND-C : Déploiement du noyau dur
* Étude des conséquences radiologiques des accidents
Programmation des examens dans le temps :
Exemple : Bugey réacteur n°3 : les échéances pour ces 39 examens s’échelonnent de 2021 à 2029 (neuf références). En 2029 les quatre réacteurs du Bugey auront terminé 50 ans de fonctionnement.
EDF rendra neuf rapports. S’ils ne sont pas satisfaisants, l’ASN et EDF négocieront un plan de correction d’une échéance non définie, et de budget inconnu. Est-ce bien rassurant ?Est-ce bien réglo ?
Remarque : Décision de l’ASN du 21 janvier 2014
Certaines prescriptions renvoient à des mesures port-Fukushima. Faut-il comprendre qu’aujourd’hui encore, ces prescriptions n’ont pas été réalisées ?
Remarque
On constate qu’il s’agit partiellement de tests, et souvent d’études théoriques, visant, avant tout, de vérifier le bon fonctionnement d’équipements de secours en cas d’accident majeur.
Mais nulle part il n’est fait mention du foyer principal d’un accident majeur: le cœur du réacteur.
C’est un peu comme si on avait vérifié, autour d’AZF ou de Lubrizol, si les voitures de pompiers étaient en état, sans vérifier ce qui se passe à l’intérieur de l’usine.
Vieillissement de la cuve d’un réacteur
EDF a beau caréner une tranche nucléaire, la cuve du réacteur ne peut pas être remplacée, son vieillissement ne peut pas être contrôlé fiablement. La cuve perd ses caractéristiques suite à la radiation et à la pression :150 bar, et la température :300°C.
Nulle part ne figurent les moyens de contrôler ce vieillissement. Existent-ils ?
Les cuves des réacteurs étaient-ils au départ d’une qualité suffisante ?
Rappelons-nous :
1° les centaines de rapports techniques truqués par les Forges du Creusot ;
2° la sous-qualification du cœur de l’EPR de Flamanville, découverte avant sa mise en fonction, et , malgré cela, son acceptation par l’ASN qui se dédit elle-même.
Sûreté de la population en cas de catastrophe – Remarque en marge de cette consultation
L’ASN se concentre sur le fonctionnement du réacteur, car les mesures de sauvegarde de la population en cas d’accident majeur ne sont pas de son ressort, ni de celui d’EDF, mais du Ministère de l’intérieur qui, pour chaque site a rédigé un PPI : Plan Particulier d’Intervention.
Or, à ma connaissance, depuis la mise en fonction du première réacteur, aucun exercice de sûreté impliquant activement la population n’a été fait en France. Seul existe les PPI dans les préfectures du coin, et, de ci de là, un exercice fait en petit comité avec les pompiers et les gendarmes ; réussite garantie.
Conclusion
La lecture des documents de l’ASN nous a alertés sur l’extrême complexité de l’électronucléaire, d’où sa fragilité et sa dangerosité. Une étude comparative de la sûreté entre les diverses technologies devrait permettre au public de se faire une opinion et de se poser la question fondamentale : que me vaut l’électricité ? quel risque suis-je prêt à courir pour les bienfaits de la Fée électricité ? suis-je prêt à plus de sobriété pour plus de sûreté ?
Finalement, le simple citoyen est renvoyé à la question shakespearienne : pour ou contre l’électronucléaire ?
06/01/2021 21:01
Contre la prolongation des réacteurs après 40 ans , et NON à la 1ère centrale nucléaire off-shore de France !
L’ASN assure actuellement une consultation du public sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe d’EDF au-delà de 40 ans. Dont les 6 vieux réacteurs du CPN de Gravelines. Construites initialement pour une période d’exploitation de 40 ans, de nombreuses centrales nucléaires françaises fonctionnent aujourd’hui sans études préalables d’impact environnemental sur l’environnement. Et la France n’a pas l’intention d’en assurer pour son 4ème examen périodique comme le mentionne une réponse du gouvernement allemand à une question parlementaire.
Et quid de la Belgique voisine ? GRAVELINES est proche de la frontière belge, et nos voisins de Belgique s’inquiètent d’avoir des réacteurs vieillissants à leurs portes, sans aucun pouvoir sur la poursuite de leur exploitation. La consultation publique en cours ne s’adresse qu’aux citoyens français. Elle devrait être ouverte à tous les pays voisins et tous les documents devraient être disponibles dans les langues concernées.
De plus, j’estime que la France est dans l’illégalité. Sans études d’impact sur l’environnement, ni consultations des pays voisins, la France viole le droit de l’Union européenne, la convention d’Espoo ainsi que la convention d’Aarhus, puisqu’elle ne réalise pas d’une étude d’impact sur l’environnement, et ne consulte pas les populations des pays voisins.
Le droit européen doit être respecté, et la sûreté doit être assurée à tous les citoyens européens. GRAVELINES et d’autres centrales nucléaires ne répondent plus aux normes maximales de sûreté. La mise à niveau nécessaire est économiquement irréaliste, et techniquement bien aléatoire.
Le CPN de GRAVELINES se situe sur une zone de polders, terre gagnée il y a bien longtemps sur la mer, et aujourd’hui menacée par la submersion marine, et les inondations de l’intérieur. Il est impensable de dépenser toujours plus, bâtir des digues et muerts toujours plus hauts, pour au final se retrouver quoiqu’il arrive avec une centrale nucléaire OOF-SHORE.
Je suis donc CONTRE la prolongation au delà des 40 ans des réacteurs concernés par cette consultation.
06/01/2021 19:01
ACIRAD-Centre; avis sur la poursuie des réacteurs de 900 MW au delà de 40 ans
AVIS CONCERNANT LES CONDITIONS DE POURSUITE DES RÉACTEURS DE 900 MW AU DE LA DE 40 ANS
Association ACIRAD CENTRE membre de la CLI de Dampierre en Burly : Notre association, membre de la CLI de Dampierre en Burly, est opposée au prolongement des réacteurs français au delà de 40 années de service pour les raisons suivantes:
1)Danger d’accident majeur La rénovation d’une cuve de réacteur n’étant pas possible, les exigences formulées par l’ASN sur le contrôle de l’état de l’acier face au bombardement neutronique qu’il subit ne nous semblentpas garantir à 100% la résistancedudit acier après 40 ans de vieillissement. Endéfaut de sous revêtement d’environ 9.9 millimètres sur 26 millimètres en 2010 sur la cuve B1de St Laurent.la ténacité et la résilience dégradées des aciers de la cuve sont au fil du temps de plus en plus fragilisées.M.Bernard LAPONCHE ajoute: «Avec la 3°Visite Décennale en 2010/15,le risque de rupture brutale n’est pas exclu pour les réacteurs de Dampierre, Cruas 1, Cruas 2, St Laurent B1, Chinon B2,».Dés lors commentpeut-on assurer que l'acier de la cuve du B1 de Saint Laurent est capable de tenir 10 ans de plus sans grave danger ?2) Vulnérabilité aux agressions. Le rapport ASN évoque longuement les améliorations exigées de l’exploitant concernant les agressions climatiques et environnementales, telles que:Des incendies,(Rapport de la CLI cet été sur les feux dans la zone neutralisée de TCHERNOBYL)
explosions accidentelles ,
séismes etc...
Le débit des fleuves comme la Loire peut être sous-estimé. En conséquence, aété acté la décision de pomper dans la nappe phréatique de CRAIE en cas d’insuffisance d’eau pour assurer le refroidissement de la centrale de Dampierre en Burly. Le réchauffement climatique représente une menace supplémentaire, comme ce fut le cas cet été.
Une omission grave: Nous constatons surtout l’absence d’arguments concernant les agressions malveillantes. Or ni les réacteurs, ni les piscines de refroidissement, ni les salles de commande ne sont à l’abri d’une agression malveillante aérienne ou terrestre. C’est pour nous une source d’inquiétude majeure.
3)La question des déchets.Nous pensons qu’évoquer la prolongation des réacteurs sans aborder la question des déchets, paraît une erreur de raisonnement et un manque d’anticipation. Or, après une très longue phase d’étude, l’enfouissement définitif et irréversible des déchets à haute activité sur le site de Bure n’a toujours pas fait la preuve de sa faisabilité. Nous demandons instamment, sur ce plan, que soient aussi étudiées sérieusement des solutions de stockage réversible.
4)Dépendance vis à vis des fournisseurs d’uranium. La poursuite de l’activité des 900 MW, voire la construction d’autres réacteurs, impliquent l’extraction d’uranium, sur ces sites lointains:au Niger ou au Mali. Son extraction implique une dépendance risquée vis à vis des fournisseurs extérieurs, et une dépense énergétique nullement décarbonée
5)Cout exorbitant. L’ASN impose à l’opérateur EDF des mesures de sécurité «quel que soit le cout de leur mise en œuvre». Malheureusement, la sécurité et la sûreté ont bien un cout économique et social. (Flamanville entre 16 et 19 milliards d’euros) .Pour nous, citoyens et contribuables, le cout pharaonique de la poursuite du nucléaire -un milliard d’euros par réacteur prolongé-sans parler des déchets et des démantèlements, doit être comparé à celui d’une stratégie de «sortie raisonnée» avec diminution des consommations et recours aux renouvelables, tels que les décrivent notamment les scénarios ADEME et NEGAWATT et Virage énergie (énergies essentiellement décarbonées)
CONCLUSION Notre association approuve pleinement la conclusion suivante de M.Bernard LAPONCHE:«En conséquence , si l’on compare la catastrophe qu’entraînerait une telle rupture sur l’un des réacteurs à l’intérêt économique supposé que représenterait la poursuite du fonctionnement des réacteurs de 900MW au-delà de la 4° visite décennale, la solution la plus correcte sur le plan scientifique, la plus sage pour l’exploitant et la plus responsable sur le plan politique, serait de décider de l’arrêt définitif des réacteurs de 900MW au moment même de la visite décennale , soit dès 40 ans de fonctionnement , initialement prévu.»
Enfin, selon le sondage qui avait été réalisé au moment de la programmation pluriannuelle de l’énergie, le 30 juin 2018, soixante pour cent des 400 participants avait exprimé leur opposition à la poursuite du nucléaire.
06/01/2021 19:01
ASN
après lecture des différents documents, je confirme l'obligation d'EDF a prendre en compte les remarques de l'ASN pour la rénovation des différentes centrales en vue de la prolongation de la durée de vie desdites centrales.
De plus, EDF doit pouvoir faire des propositions d'énergie différentes pour nous assurer à terme la réduction, voire l'abandon du nucléaire.
06/01/2021 19:01
06/01/2021 à 17:39 - Phlipp - Que vous disiez NON à la poursuite de fonctionnement des réacteurs nucléaires au delà de 40 ans, c'est votre conviction.
Mais votre catalogue de catastrophes doit être remis à jour:
• Pickering (Ontario) n'est qu'une fausse alerte ce jour le 06/01/2021 (vous êtes rapide !)
Tous les autres accidents étaient évitables
• FUKUSHIMA (mars 2011) seule comparable, sauf les conditions sismiques et les erreures de manipulations
• Tchernobyl (26 avril 1986) négligences de conception, construction, manipulations, sur un réacteur non maîtrisable par construction
• TMI (28 mars 1979) négligences / incompétences / inexpérience
• Windscale / Sellafield (10 octobre 1957) Non concerné (Filière Graphite / gaz spécifique) non comparable
• Maïak / Kychtym (29 septembre 1957) Non concerné (Négligence Soviétique concernant des contaminations par déchets)
06/01/2021 17:01
NON à la poursuite de fonctionnement des réacteurs nucléaires au delà de 40 ans
Les centrales existent et les accidents se produisent avec une fréquence importante : on compte 10 accidents graves ou majeurs sur des centrales qui n’avaient pas 40 ans (dont Maïak/Union soviétique, Tree Mile Island /USA, Windscale/ GB, Ontario/canada, Tchernobyl/ Union soviétique, Fukushima/Japon) sur un parc mondial de 450 réacteurs en 2019 soit une probabilité 2,2 %. Cela est énorme et justifie qu’aucun assureur souhaite s’aventurer, aujourd’hui, à prendre en charge ce risque.
Que l’on soit pour ou contre le nucléaire, la question est donc de savoir comment protéger les populations contre ce risque pharaonique. Les élus locaux, en charge de la sécurité des administrés, s’intéressent logiquement, de plus en plus, à ce problème.
L’ASN a la préoccupation de sécuriser l’exploitation des centrales de plus de 40 ans pour minimiser ce risque. La lecture attentive des propositions de l’ASN me conduit aux observations et réserves cruciales suivantes :
1- Dans son projet de décision, l’ASN énumère une impressionnante liste de vérifications à charge de l’exploitant. Les rédiger et les préciser, ainsi juridiquement, signifie que l’exploitant ne procédait pas (ou fort mal) à ces vérifications. Ni n’anticipait la gestion des risques à circonscrire. On note à la lecture du projet de décision de l’ASN que des risques ont été sous-évalués comme le risque de séïsme. Le système de contrôle interne de l’exploitant apparait donc terriblement dégradé.
Conclusion/proposition : Même avec les précautions nommées par l’ASN, nous sommes en droit de nous interroger sur la pertinence de confier des centrales vieillissantes à un exploitant faisant preuve d’aussi peu de prévention et de contrôle, au point que l’autorité publique soit obligée de lui signifier dans ces détails.
2- L’ASN prévoit des échéances pour les différents essais techniques que l’exploitant doit opérer pour vérifier la conformité des installations. Ces échéances s’échelonnent de décembre 2021 à 2031.
Il semble exister un vice majeur dans les procédures proposées par l’ASN. L’exploitant obtient l’autorisation d’exploitation au-delà de 40 ans... et il est contraint de procéder à ces essais et contrôles de conformité APRES avoir eu l’autorisation de prolonger l’exploitation. L’exploitant, se concentrant sur l’exploitation, risque donc, après coup, de négliger ces essais et contrôles. Cette hypothèse est largement vérifiée par le nombre de rappels à l’ordre que l’ASN est obligé de signifier à l’exploitant chaque année.
Conclusion/proposition : Vu les types d’essais et de contrôle, le principe de précaution nécessite que tous les essais soient réalisés au plus vite, à des échéances plus courtes.
Je demande, par ailleurs, instamment que les essais et contrôles de conformité soient réalisés AVANT de donner l’autorisation d’exploiter au-delà de 40 ans. Pas APRES.
3- Les essais et contrôles que l’ASN exigent ne sont pas estimés financièrement. Afin de mieux connaitre le réel prix de ce prolongement d’activité des centrales, l’exploitant doit s’engager à une transparence financière totale sur le cout des essais et travaux correctifs nécessaires.
Conclusion/proposition : Je demande à ce que l’ASN exige de l’exploitant qu’il communique le coût prévisionnel et le coût réel de chaque opération ainsi que les couts totaux sur chaque centrale afin de mesurer objectivement le cout global de la maitrise du vieillissement. Ces couts réels doivent être certifiés par un Commissaire aux comptes indépendant nommé par l’ASN, ou mieux le Défenseur des Droits (au droit que la population soit valablement informée)
4- Dans l’économie générale du projet de décision, l’ASN exige de l’exploitant qu’il évalue lui-même les risques. L’histoire a montré que l’exploitant a plusieurs fois minimisé les risques ou a déclaré tardivement les accidents.
Conclusion/proposition : Compte tenu des risques d’accident évoqués ci-dessus, il est nécessaire que les risques liés au vieillissement soient évalués par une ou des expertises indépendantes, à charge de l’ASN dont les dépenses seront remboursées par l’exploitant (sur le même mécanisme de financement des Enquêtes publiques garantissant l’indépendance des Commissaires enquêteurs).
5- L’ASN réévalue le risque de séisme à la hausse (pour Blayais, Bugey, Chinon, Cruas, Tricastin). Ceci confirme que les premières études et estimation des risques étaient trop optimistes et ont fait courir un plus grand danger aux populations. Il est heureux que l’ASN relève le niveau des mesures à prendre mais on doute, sans être architecte, que les travaux de consolidation (devant à priori toucher les fondations, le gros œuvre et la souplesse de l’ensemble des infrastructures lourdes) soient significativement efficaces.
Conclusion/proposition : par sécurité, et parce que la capacité d’intervention de l’exploitant est terriblement limitée face à la réalité du risque constaté, il convient donc d’envisager la non prolongation de l’exploitation au-delà de 40 ans, des centrales que l’ASN a identifiées comme sujettes à un risque réévalué de séisme.
6- L’ASN n’évoque aucunement les risques d’inondations et les risques liés à la baisse de régimes des masses d’eau utilisées pour le refroidissement des centrales, pourtant affectées par les sécheresses à répétition et le changement climatique.
Conclusions/ propositions:
- le risque d’inondation ou de « tsunami » liés notamment aux marées mais aussi à la rupture de barrages doit être rajouté et la résistance des centrales à ces accidents vérifiée. Les moyens de défense devront être renforcés à la hauteur du risque. Si ces moyens de défense ne peuvent garantir la totale sécurité d’un site, il convient de ne pas prolonger l’exploitation du site. A notre connaissance, sont concernés, sans exclusive d’autres sites que nous ne connaissons pas, les sites de :
§ Bugey : rupture du barrage de Vouglans exposant la ville de Lyon et le couloir rhodanien- voir le Dossier Départemental des Risques Majeurs (DDRM) de la Drome.
§ Tricastin : idem + vicissitudes du Rhône et de ses affluents (Ardéche, Drome)… l’ASN ayant déjà obligé l’exploitant récalcitrant à renforcer des digues en amont de la centrale…
§ Blayais : déjà impacté par une montée des eaux et une inondation frôlant le risque majeur il y a quelques années
- Les risques inhérents à la baisse de régime des fleuves doivent être pris en compte, notamment (mais sans exclusive) sur le Rhône et la Loire particulièrement impactés.
7- Les risques liés au terrorisme et aux accidents d’avion ne sont pas pris en compte par l’ASN alors qu’ils se sont largement accrus depuis la création des premières centrales.
Conclusion/propositions : Toutes les centrales doivent être consolidées pour prévenir cet accroissement des risques (non liés au vieillissement mais inhérent aux nouveaux contextes d’exploitation). En particulier Bugey, centrale en activité désormais la plus vieille de France, est très concernée par le risque d’accidents d’avion parce qu’elle se situe dans le couloir de décollage/atterrissage de Lyon St Exupéry. A défaut de pouvoir être suffisamment consolidées, la prolongation de l’activité de ces centrales ne pourra être autorisée.
8- L’ASN ne prend pas en compte le risque que fait porter l’urbanisation industrielle autour des centrales. En effet, en plus de 30 ans, l’environnement géographique des centrales s’est largement urbanisé. Des usines dangereuses, voire des sites SEVESO se sont développés à coté de centrales. Cette situation de concomitance et de démultiplication des risques est très mal évaluée mais réelle (Exemple : le voisinage de la centrale du Bugey est composé de plusieurs sites industriels dont 3 sites SEVESO seuil bas et 3 sites SEVESO seuil haut)
L’évaluation de ces risques croisés n’est pas faite, ce jour, mais que l’on peut estimer, à minima, doublement dangereux (« effet poudrière »)
Conclusion/proposition : En vue de réduire ces risques croisés de proximité de centrales vieilles et de sites industriels dangereux, l’ASN doit imposer à l’ensemble de la filière et aux collectivités un principe de précaution maximum en obligeant l’exploitant à renoncer à l’exploitation de centrales nucléaires âgées non conçues pour résister aux risques SEVESO des industries voisines. Et en l’absence d’informations précises et contrôlées, l’ASN doit reconnaitre que les conditions d’exploitation des centrales ne peuvent être validées.
9- L’ASN stipule « Au plus tard le 31.12.2024, l’exploitant évalue la capacité des systèmes socio-techniques complexes que constituent ses centrales nucléaires à faire face à la diversité des situations réelles d’exploitation » (page 14)
L' injonction de contrôle parait totalement insuffisante. En effet, les procédures de contrôle interne, qu’elles touchent à la technologie ou aux ressources humaines, doivent être mises en œuvre et totalement opérationnelles depuis le début de l’exploitation. Il n’est pas acceptable que l’autorité publique oblige l’exploitant à cela au bout de 40 ans seulement.
Le recours de plus en plus systématique aux sous-traitants par l’exploitant EDF complique et affaiblit dangereusement les « capacités des systèmes socio-techniques complexes » des centrales nucléaires.
La formulation ne fait référence à aucun critère objectif et précis. Suffirait il que l’exploitant adresse à l’ASN un dossier de quelques feuillets volants pour justifier qu’il a procédé à cette « évaluation de la capacité des systèmes socio-techniques » ?
Conclusion / Propositions : Il est indispensable que l’ASN exige de l’exploitant une évaluation permanente et immédiate de la capacité des systèmes socio-techniques, c’est-à-dire des capacités de management et d’exploitation de base. Il n’est pas possible d’attendre 2024 pour cela.
Cette évaluation doit, en outre, être complétée de manière fondamentale par une expertise externe indépendante de l’exploitant.
Le contenu de l’évaluation doit être codifié et documenté de manière précise en fixant des objectifs, des niveaux de compétences et d’organisation, des critères de capacité selon les différentes situations éventuelles de dysfonctionnement…
Si l’exploitant ne peut pas garantir cette capacité, en la justifiant de manière matérielle et très documentée, preuve à l’appui, dés 2020, il n’est pas légitime à se voir confier une exploitation prolongée d’une quelconque centrale. Cela doit être sans appel tant l’efficacité et la sureté des installations reposent sur la qualité de ces systèmes socio-techniques.
Pour évaluer la capacité de l’exploitant, l’ASN doit considérer le recours à la sous traitance comme un critère qui justifie l’incapacité à assurer la qualité des systèmes socio-techniques : si l’exploitant confie la charge de réalisation à un tiers, c’est qu’il se considère incapable d’assurer le geste ou la procédure ou le service qui constituent une part de ces systèmes socio-techniques. En outre, il est de reconnaissance mondiale que le recours à la sous-traitance (notamment à l’échelle où l’exploitant la pratique dans les faits) affecte tous les systèmes de management de la production et du contrôle.
10- L’ASN demande à l’exploitant de procéder à la consolidation des études d’impact pour les centrales dont l’exploitation seraient prolongées. (en faisant référence aux articles R122.5 et R 593.17 du code de l’environnement). Elle évoque notamment l’enjeu d’études d’impact consolidées sur le Rhône et la Loire (probablement du fait que les régimes de ces fleuves sont impactés par les sécheresses … voir ci-dessus – et par l’augmentation de la température de l’eau liée aux rejets des centrales)
Conclusion/proposition : Les études d’impact doivent être conduites par des expertises indépendantes, en associant les collectivités territoriales et la société civile, notamment pour celles qui concernent le Rhône et la Loire qui concentrent les enjeux d’un grand nombre de centrales donc constituent un enjeu particulièrement imposant pour l’exploitant.
L’ASN doit exiger de l’exploitant qu’ils sollicitent, ensemble, la CNDP (commission nationale de débat public) pour garantir la meilleure qualité de la partie « concertation/implication des populations » de ces études d’impact.
11- Pour les centrales à proximité de frontières, la prolongation de leur exploitation au-delà de 40 ans impose d’informer et de solliciter l’avis des pays limitrophes comme l’oblige le droit international et notamment :
- La Charte Européenne des Droits de l’Homme CEDH
- La Convention d’Espoo (et la Convention d’Arrhus)
- Les Directives EIE, ESIE et la Directive aux émissions industrielles
(On rappelle que plusieurs collectivités suisses ont porté plainte pour mise en danger d’autrui du fait de la vétusté de la centrale du Bugey, estimant qu’elle menace l’intégrité sanitaire du territoire genevois.)
Cette consultation est d’autant plus nécessaire que, suite à l’accident de Fukushima, la quasi-totalité des pays voisins de la France ont décidé d’arrêter leur production nucléaire : Italie, Suisse, Allemagne, Belgique, Luxembourg (sans compter d’autres pays européens comme l’Autriche, la Suéde, la Norvége…..etc)
Conclusion/propositions : Avant de donner l’autorisation d’exploiter des centrales de plus de 40 ans dont les accidents pourraient impacter une partie du territoire européen, l’ASN doit alerter l’Etat français de la nécessité absolue et juridiquement obligatoire d’élargir la présente concertation aux collectivités et Etats transfrontaliers concernés par des centrales nucléaires (notamment et sans exclusive : Bugey- Suisse, Italie / Gravelines – Belgique, Pays Bas, Grande Bretagne / Chooz et Cattenom – Belgique, Luxembourg, Allemagne…)
12- Enfin, l’ASN n’évoque à aucun moment la question d’une meilleure information des populations locales et des CLI (commissions locales d’information). Or le vieillissement et les nouveaux types de risques nécessitent une plus grande vigilance dans l’information des acteurs locaux.
Par ailleurs, l’organisation des secours en cas d’accidents, rendu plus probables du seul fait du vieillissement, n’est pas évoquée.
La nouvelle doctrine établie par l’Etat et l’IRSN (établie en 2014 suite à Fukushima) en cas d’accident ne parait pas opérationnelle : les documents établis font 2 volumes et plusieurs centaines de pages, ces documents sont peu diffusés, les acteurs mal formés. Des préfets, par exemple, refusent de donner des informations à des élus locaux pendant que d’autres préfets ne savent pas que leur territoire est impacté directement par une centrale…. C’est dire le faible état de vigilance sur la question des secours.
Le nombre de DICRIM ou de DDRM qui intègrent le risque nucléaire est très réduit, quasi néant. Aucun Plan communal de Sauvegarde n’inclut le risque nucléaire.
Ces seules observations de terrain montrent que, en cas d’accident grave, le système de secours et d’assistance n’est pas du tout opérationnel.
Conclusion/proposition : tant que les systèmes de protection des populations n’est pas opérationnel et garantit, il est impératif de minimiser tout risque, notamment en n’autorisant pas la prolongation d’exploitation d’une quelconque centrale au-delà de 40 ans.
En conséquence de ce qui précède, plutôt que de définir les conditions d’exploitation des centrales vieilles de plus de 40 ans, il convient que l’ASN définisse les conditions de démantèlement de ces centrales qui font peser trop de risque sur les populations.
On rappelle que le démantèlement des sites arrêtés (Creys, Fessenheim, Bugey1) pose de gros problèmes que l’exploitant ne sait pas gérer. Sur certains sites, pour évacuer ces difficultés, il préfère reporter le démantèlement à 2100 (cas de Bugey 1 au moins).
On ne saurait donner l’autorisation d’exploiter des sites de plus de 40 ans si on ne sait pas les démanteler et stopper correctement leur exploitation quand leur obsolescence est reconnue.
06/01/2021 16:01
06/01/2021 Il faut arrêter de clamer la faillite d'EDF, merci - Mediapart (https://blogs.mediapart.fr/francois-dos-santos/blog/110720/edf-et-le-spectre-de-l-endettement-depasser-la-finance-de-court-terme)
"Des prix de l’électricité restés relativement bas
• Enseignement supplémentaire de l’histoire, EDF a réussi à la fois à se désendetter très massivement, tout en baissant de manière continue les prix de l’électricité. Du milieu des années 1980 jusqu’en 2010, les prix TTC en euros constants ont baissé de manière continue. Ce prix d’ailleurs est resté un des moins chers d’Europe, atout indéniable pour le pouvoir d’achat des particuliers et la compétitivité des industriels.
• Cela permet également de répondre à une idée couramment répandue : « Le nucléaire a été financé par le contribuable ». Il a été financé en réalité par les clients et non pas par l'impôt. Ce sont bien les recettes des ventes qui ont couvert les différentes dépenses, notamment le désendettement lié à l’investissement initial. "
06/01/2021 15:01
Particulièrement CONTRE la prolongation au-delà des 40 ans des réacteurs, qui est déjà, hypocritement engagé....
POSITIONNEMENT DE JD BOUTIN, expert au GPD de l’ASN et citoyen impliqué.
PROLONGATION DES ACTIVITES DES REACTEURS 900 AU-DELA DES 40 ANS de service
Mon avis est clairement négatif pour de multiples raisons tant techniques que sociales et environnementales.
Membre actif de CLI (Avoine) et de l’ANCCLI, j’ai pu participer favorablement aux débats sur le sujet permettant de peser le pour et le contre de ce questionnement important. Au sein des instances, j’ai pu enrichir mes connaissances sur le sujet.
Mais aucune information sérieuse ne m’invite à être favorable à cette prolongation.
1) Politiquement il conviendra de se rappeler qu’en 2014, lors des auditions parlementaires sur la filière en général, le Ministre en fonction, accompagné de son directeur de l’énergie (Michel LAURENT) avait affirmé que « nous avions 20 réacteurs de trop » ! Cette même année, l’ADEME montrait qu’à terme de 2050, on pouvait se passer des énergies fissile et fossile. Certes on a perdu presque 6 ans dans cette orientation qui aurait favorisé toutes les évolutions envers la sobriété et le confort d’un maximum de citoyens. Aussi ne conviendrait-il pas de reconsidérer cette politique beaucoup plus vertueuse pour l’avenir du pays ?
2) La situation actuelle fait que malgré toutes les décisions qui s’annoncent le dépassement des 40 ans est déjà inscrit dans l’histoire, de fait. Il apparait ainsi bien hypocrite de demander alors son avis au citoyen pour un fait qui est déjà acté. Il faut donc ne plus tarder à refuser ce dépassement pour qu’il ne soit pas déroger par anticipation une fois de plus. D’aucuns parlent déjà de 50 ans voire plus.
3) Sur le plan technicien, je ne m’aventurerai pas dans des explications supplémentaires. Il n’est qu’à constater la multiplication des incidents de niveau 2 et le nombre de malfaçons génériques, pour exercer de bonne foi, le principe de précaution qui est parfaitement inscrit dans les textes qui régissent notre pays. A croire qu’on cherche à donner raison aux Présidents de l’ASN qui envisagent sérieusement un accident. La déraison l’emporte.
4) Sur le plan purement technique (cuveries, radiers, obsolescences non corrigibles…) j’abonderai dans la vision pragmatique déposée par Global Chance. Sur la maitrise des vieillissements, « les propositions d’EDF sont reconnus favorables » dit l’ASN…mais les conditions de la réalisation le sont-elles ? Dans le contexte socio-économique reconnu et factuel ? N’est-ce pas un blanc-seing non vertueux et facteur de risques majeurs ?
5) Sur la récupération du corium il est notoire que ce n’est pas toujours possible, techniquement est-il dit. Passera-t-on outre ou cela sera-t-il rédhibitoire ? Pas bien clair, comme la plupart des positionnement conceptuels. On ressent déjà l’arrivée de dérogations qui seraient bien malvenues.
6) Se rappeler que ces machines ont été prévues pour une durée de vie de 40 ans : en fait « un bombardement de 25 ans », si l’on en croit la littérature officielle Westinghouse. On peut comprendre que le fournisseur se désengage ainsi de sa responsabilité, mais n’est-ce pas significatif des garanties d’origine ?
7) Référence qualité EPR ? On fait référence en termes de sûreté, à ce qui se fait de mieux et donc à la dernière construction en date : l’EPR. Ça ne manque pas de sel, quand on additionne les nombreux déboires de cette installation, qui n’a pas fini d’être remise à niveau (couvercle de la cuve), autres incertitudes de soudure, etc…L’EPR n’est pas sûr et il servirait de modèle ?
8) Perte de compétence. Il est notoirement connu à présent, et sans acrimonie particulière qu’il y a une grande perte de compétences diverses dans la gestion et la construction de la filière nucléaire. Ce facteur de risques inhérent à tout le monde industriel se développe ici au regard de plusieurs aléas historiques : les tranches d’âge du personnel compétent, son non- remplacement à niveau, un appel renforcé à la sous-traitance pas toujours bien qualifiée (résultat d’AO au mieux disant), etc.
Participant aux travaux du COFSOH pour le compte de l’ANCCLI, il est surprenant que ne soit pas mieux pris en compte le « risque existentiel » notoire de la dégradation des conditions de travail. Les rapports d’inspection de l’ASN en font régulièrement état. Aucune garantie, ni même d’engagement ne sont apportés par EDF.
9) Un état financier déplorable. Il est un fait tout aussi notoire de l’état financier catastrophique de l’entreprise qui porte ce projet. Il est facile aux tenants de la filière d’argumenter sur le « bas coût » du kWh pour le consommateur, quand on supporte une dette de plus de 40 milliards à la charge du contribuable. Une hypocrisie de plus…
10) Fragilité globale du système. Mais ce déficit comme le non-remplacement encore en ce début 2021, d’une partie du personnel, montrent que la fragilité du système est majeure. Comment EDF va-t-elle financer l’ensemble de ces monstrueux travaux ? En les étalant dans le temps avec les risques associés ? Au rabais ? Au mieux offrant économique ? Rien qui ne crée de l’assurance de bonne fin. Les tensions liées à la pandémie ont montré voire démontré que le maintien de l’outil n’a pu se faire que dans une certaine « illégalité » (rapports sous-traitants/personnel titulaire non respecté). EDF annonce ainsi un plan d’économie « mimosa », pour 3 ans. Mais après combien d’autres sans effets ?
11) Les personnels ASN-IRSN insuffisants. Lors de l’accident de Fukushima, pourtant bien lointain, les personnels ont montré leur limite en capacité de réponses. Remettre à niveau une grande partie du parc va demander une présence accrue surtout que certains réacteurs ont montré déjà de gros signes de faiblesses. Cela sans remettre en cause le suivi normal des autres activités auxquelles se rajoutent les projets EPR, SMR, CIGEO, Etc…
Ne pouvant se dédoubler, à quel niveau de qualité se feront (ou pas) ces nombreux suivis ?
12) Ce d’autant plus que le concept de « noyau dur » est nettement inquiétant. Tout un chacun focalisera sur les éléments essentiels, délaissant de fait les « annexes » non vitales, mais tout autant impactantes en cas de dégradation : mauvaises gestions de rejets (Loire) explosion d’hydrogène (Belleville), coactivité (Avoine), hydrazine (Cattenom), nacelle en panne (Penly), etc.
Pour toutes ces raisons et certainement d’autres qui m’échapperont, il me semble IMPERATIF d’acter une sortie rapide de cette ressource énergétique qui a montré son caractère insuffisant face aux grands défis de ce monde.
• Avec à peine 2% de la réponse énergétique mondiale, sa marginalisation ne fait que s’accentuer, sans pour autant réduire les risques inhérents : prolifération dans un monde instable, gestion des déchets plus qu’incertaines, ressources minières sous tension….
• Avec une réduction très fortes du coût des énergies dites « renouvelables », la concurrence condamne économiquement la filière qui ne saura pas faire face aux charges importantes qui arrivent et ne sauraient se réduire. Ce n’est pas un hasard si « l’action EDF » a perdu plus de 80% de sa valeur en plus de 10 ans, que le CAC 40 l’a éjecté et qu’il n’y a plus de confiance dans cette voie.
• Malgré toute la désinformation qui s’étale médiatiquement, y compris dans les avis précédents sur cette consultation, l’énergie nucléaire ne peut pas répondre à la question climatique. L’AIEA, lors du sommet de Copenhague avait bien affirmé ce truisme que cette énergie était « hors-jeu » (A l’époque 1000 milliards pour doubler le parc et ne répondre qu’à 3% supplémentaires des besoins). Cela s’explique aisément par les coûts majeurs de la mise en œuvre, les délais, la non-prolifération souhaitable, etc.
Quant à prétexter la ressource prétendue « bas carbone », il conviendrait que les tenants de cette thèse s’instruisent un peu, ne considèrent pas que le Carbone mais l’ensemble des GES, et surtout les « coûts » associés/rendements énergétiques parmi les plus élevés toutes énergies confondues. Ce n’est donc pas un hasard que la plupart des pays civilisés réduisent la voilure et investissent dans l’énergie de demain : la sobriété.
Aux regards des changements climatiques, non seulement les réacteurs ne répondent pas à la question, mais les risques sont nettement accrus.
• Les prélèvements d’eaux de refroidissements vont entrer en concurrence renforcée avec tous les autres usages, notamment vitaux pour ce qui concerne les cours d’eaux (volumes et qualité). L’état des eaux ligériennes est sans appel sur sa détérioration multi décennale (APEL). Les maintiens d’étiage dans des circonstances conjoncturelles peuvent mettre en péril tout refroidissement « normal » (sécheresse 1976 + décalage calendaire 2018). Il serait bon que le « COR Changement climatique » au lieu de se focaliser sur les prochaines constructions se préoccupent aussi de l’immédiat.
• Les excès ne sont considérés que pluviométriques et crues « naturelles ». Or de nombreux barrages anciens peuvent fort bien céder sur une crue « normale ». Le risque est important sur La Loire et le Bugey, au moins. Ne pas considérer que le site mais aussi ses relations au milieu. En littoral, le REX du Blayais n’a pas été redimensionné, comme le tsunami….
• Rejets d’effluents : c’est l’anormalité coupable du système que d’utiliser le milieu naturel comme un exutoire à pollutions, même si le vocabulaire officiel est différent, l’impact est clairement défini. Que cesse donc cette pratique d’un autre siècle. Aucune autre station d’épuration publique ne serait autorisée à de telle pratique. Rejet des déchets (dits effluents) dans le milieu naturel est une pollution même si elle apparait tolérée. Elle déroge à la Loi.
• Microorganismes pathogènes : il est difficile d’y voir clair telle l’opacité de l’information délivrée par EDF est majeure sur le sujet. On sait par la DARPE que des milliers de tonnes de pesticides finissent aussi dans le fleuve… ce qui ne peut pas être admissible et qui est « toléré » de façon inconvenante. Une pollution se gère à l’amont. On ne s’en débarrasse pas à bon compte.
• Déchets, avec tous les échanges lors de la CPDP sur le PNGMDR et la conduite même de ce plan, montre tout le travail qu’il reste à entreprendre. Il conviendrait donc que la source de ces déchets soit tarie au plus vite. Nos territoires sont encombrés !
Il est notoire aussi que d’autres risques ont été fortement sous-estimés à la création de ces vieilles machines : sismiques, submersifs, techniques, même si DUS et autres rafistolages qui ont du mal à respecter les calendriers post-Fukushima, ont été entrepris.
Il est clair que sur les impacts /environnements, nous sommes loin des « bons » résultats recherchés déjà en gestion normale. Ce sera le cadet des soucis face à la restauration du « noyau dur ».
« Consolider les études d’impacts » prouve bien qu’ils existent. Que signifierait de renforcer les vœux pieux de la Darpe ? Il s’agirait bien plus de les éviter (ERC).
06/01/2021 15:01
Comme promis ...
Commentaire fourni.
06/01/2021 15:01
NEA = lobby nucléocrate (international ?) = AEEN = lobby nucléocrate européen = lobby nucléocrate français = champion du monde de la connerie !
Des chiffres pour mesurer l'incommensurable ? Calculés comment et pourquoi ? Pour faire croire qu'il faut persister dans l'erreur coûte que coûte parce que tout va très bien madame la marquise donc qu'on peut continuer comme avant sans problème ? Parce que le monde d'après sera le même que le monde d'avant ? Pour rester dans l'immobilisme ? Pour se rassurer de faire une connerie tout en sachant pertinemment qu'on la fait et qu'elle est énorme ?
Je détaille : Prix de quoi ? Coût de quoi ? Externalités négatives comprises ou non comprises (sachant que pour la fission de l'uranium-235 c'est incalculable par nature - incommensurable - car il faudrait prévoir l'avenir comme un ou plusieurs Fukushima en France et la science ne sait pas faire ça) ? Subventionné ou pas par de l'argent public ? Régulé ou dérégulé ? Respectueux des droits de l'environnement ou pas ? Respectueux des droits de l'environnement ou pas ? Croissance infinie dans un monde fini ou pas ? Foutage de gueule ou pas foutage de gueule ?
On peut donc supposer le pire, à savoir : Foutage de gueule + Hypothèse croissance infinie dans un monde fini + Non respectueux de l'environnement + Non respectueux des droits de l'homme + Dérégulé + Subventionné par de l'argent public + Externalités négatives non internalisées dans le prix (Fukushima en France non assuré) + Prix aligné sur le plus bas possible - dumping énergétique responsable de tous les autres : environnemental, social, fiscal - c'est à dire le cours international du pétrole brut, autrement dit la loi de l'offre et de la demande non faussée mais faussée quand même par les rapports de force (armées) et les conflits d'intérêts donc la loi de plus fort = DU MENSONGE PAR ACTION ET PAR OMISSION, DE LA CONNERIE ET DE LA MERDE INTÉGRALE (on y est jusqu'au cou déjà et c'est pas comme ça qu'on s'en sortira). Vous pouvez remballer la camelote.
06/01/2021 14:01
OCDE - Nuclear Energy Agency (NEA) - Comparateur de coûts énergétiques (https://www.oecd-nea.org/lcoe/) sur les données de 243 emplacements dans 24 pays.
Les commentaires seront fournis par ....
06/01/2021 12:01
Pour Spätzle : Le Monde 04/01/2021 - Energie : « Un mix électrique majoritairement nucléaire n’est pas la meilleure option économique »
Je cite : « Trois économistes spécialistes de l’énergie, Quentin Perrier, Philippe Quirion et Behrang Shirizadeh expliquent, dans une tribune au « Monde », que l’avenir de la France ne passe pas forcément par le nucléaire étant donné les importants progrès réalisés par les énergies renouvelables. »
Conclusion : tout dépend de l'angle de vue sous lequel on se place.
Quand on est intelligent, on privilégie le flux devant stock, l'inépuisable devant l'épuisable, les sources d'énergie qu'on a chez nous devant celles qu'on n'a pas chez nous (pour la balance commerciale), le non empoisonnement radiologique et chimique pendant 100000 ans devant l'empoisonnement radiologique et chimique pendant 100000 ans, pas de Fukushima en France (en sortant de l'industrie de la fission de l'uranium-235 car c'est le meilleur moyen d'y parvenir) devant qu'un Fukushima en France.
Soit on défend l'immobilisme et les choses continueront comme avant en s'empirant (à cause du vieillissement, de l'accumulation de combustibles usés et de plutonium, de la faillite d'EDF, AREVA et ORANO, et de la perte de compétences sur des opérations lourdes et complexes, donc un entassement d'emmerdements cause également de la dégradation des conditions de vie à cause du réchauffement climatique, du terrorisme et de la gabegie d'argent public allant crescendo). Défendre l'immobilisme, c'est défendre la politique de Macron et de tous les présidents de la République précédents. On voit où ça nous mène (dans la merde, jusqu'au cou). Etant donné que le coût de l'inaction est incommensurable, ça veut dire qu'au lieu de sortir de la merde, on va s'enfoncer encore plus dedans (c'est le principe du cercle vicieux).
Il faut faire un choix entre la bêtise et l'irresponsabilité de l'immobilisme dans le mensonge et l'intelligence du changement de paradigme via les sources d'énergie de flux et la sobriété (remise en cause du dumping énergétique car il faut payer tout de suite l'énergie à son juste prix en internalisant les externalités négatives dans le prix de vente et remise en question du PIB qui représente la profondeur de la tombe qu'on est en train de se creuser).
Si on compare les externalités négatives des énergies de flux et des énergies de stock (celles que le client ne paye pas quant il achète ses kilowattheures électriques ou thermiques TTC, donc qui est payée par la collectivité et les générations futures car il n'y a pas de miracle, ce qui n'est pas payé à un instant t par un individu x devra être payé, soit t, soit t + Δt par y ou z), il n'y a pas photo : rien de pire que les sources d'énergie de stock (fossile = dérèglement du cycle du carbone, fissile = Fukushima + plutonium qui n'existe pas dans la croûte terrestre + combustibles usés toxiques aigus à très très long terme aussi bien radiologiquement que chimiquement) et SURTOUT, ON NE PEUT PAS DÉCOUPLER FISSILE ET FOSSILE CAR ILS MARCHENT ENSEMBLE POUR CRÉER UNE CROISSANCE INFINIE DANS UN MONDE FINI QUI N'EST QU'UN LEURRE). Les deux vont ensemble (en synergie) : le sale entraîne le sale dans une spirale infernale (cercle vicieux).
L'intelligence, le bon sens, la science nous disent que pour sortir du cercle vicieux dû à l'addiction des énergies sales et bon marché, il ne faut pas choisir entre la peste et le choléra (faux dilemme), il faut sortir du sale par abstinence absolue des énergies de stock (fossile et fissile). DONC il ne reste qu'une seule chose à faire et nous n'avons pas le choix, contrairement à ce qu'on nous raconte pour nous tromper (les Allemands, Espagnols, Portugais et les autres pays Européens et de très nombreux pays en Afrique et dans le monde l'ont bien compris). Ce choix intelligent, est le chois des "sources d'énergie de flux" en synergie avec la "sobriété" et le "circuit-court, l'autoproduction et l'autoconsommation".
C'est le seul choix intelligent et scientifique qui existe. Tout le reste n'est que de la connerie.
L'économie actuelle, c'est de la connerie.
Capital, Travail mais pas énergie car énergie gratuite, c'est de la merde (qui mène là où on en est aujourd'hui pour ceux qui ne l'ont encore pas compris).
Un physicien vous dira que c'est l'énergie qui est le centre de tout (c'est le nerf de la guerre). C'est ce qui est échangé entre le système et son environnement pour modifier l'état du système (ou pour que le système puisse modifier son état).
Pas d'énergie, pas de vie. L'énergie est vitale, elle est indispensable à la vie qui correspond à l'évolution d'un système (tout organisme vivant mono ou pluricellulaire ou virus ou collection d'êtres vivants vivant en synergie ou société humaine). Tout le reste, c'est de la connerie. Le capital, n'est rien d'autre que l'argent qu'il faut pour acheter l'énergie nécessaire à la survie et au fonctionnement de nos machines. Et le travail n'est rien d'autre qu'un transfert ordonné d'énergie entre le système et son environnement. Et en physique, un joule est un joule dans l'univers tout entier et en tout temps. La différence de 1 à 1000 entre le prix du kilowattheure de nourriture (énergie pour vivre) et le kilowattheure de pétrole brut qui change tous les jours (énergie gaspillée sans compter pour se payer des esclaves énergétiques à la pelle et niquer la planète avec) est absurde.
L'argent n'est qu'un outil au service de l'homme et l'homme s'en rend esclave en coupant la branche sur laquelle il est assis pour en avoir toujours plus.
Mais tout ça c'est de la connerie humaine et rien d'autre.
Les autres animaux et les plantes sont bien moins cons que les hommes. S'ils n'économisent pas l'énergie et les ressources, ils meurent. Nous, si on ne gaspille pas et si on ne pollue pas tout en détruisant la nature, on meurt. Mais en faisant ça, on coupe la branche sur laquelle on est assis et on ne fait que retarder un peu notre propre mort.
Il faut donc changer de paradigme économique en introduisant la physique, donc l'énergie dedans puisque l'énergie est le centre d'intérêt premier de la physique.
Si l'homme utilise mal l'outil argent, il faut lui retirer. L'unité de mesure ne sera plus l'euro ou le dollar mais le joule ou le kilowattheure (1 kWh = 3 600 000 J).
L'euro ou le dollar, c'est de la merde, par contre, le joule et le kilowattheure, c'est du solide car un joule reste toujours un joule.
Il est toujours plus intelligent de construire sa maison sur des fondations solides plutôt que sur du sable.
La nature l'a bien compris. D'ailleurs, c'est elle qui nous a créés.
Soyons dignes d'elle en ne la détruisant pas.
De toutes façons, la détruire est une connerie puisque qu'on se tire une balle dans le pied en le faisant puisqu'on se détruit nous même (en coupant la branche sur laquelle on est assis). Et penser qu'une croissance infinie dans un monde fini est possible est contraire aux lois de la physique (qui ne ment pas) donc contraire à la science (qui ne ment pas et qui n'est pas une opinion mais un consensus non dogmatique).
Sommaire de la consultation
- Introduction
- Modalités de la consultation
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Date de la dernière mise à jour : 25/02/2021