Consultation du public sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe au-delà de 40 ans
21/01/2021 14:01
Projet de décision de l’ASN – Conditions de la poursuite du fonctionnement des réacteurs 900 MW au-delà de 40 ans
Consultation du Public
Projet de décision de l’ASN – Conditions de la poursuite du fonctionnement des réacteurs 900 MW au-delà de 40 ans
J’ai effectué la lecture « en diagonale » des 25 pages du projet de décision en objet qui comprend essentiellement :
- La liste (pages 1 à 3) des règlements, codes, décrets, décisions, notes d’étude, etc… constituant les exigences réglementaires auxquelles l’exploitant est soumis
- La liste (pages 5 à 15) des thèmes d’études essentiellement techniques à traiter par l’exploitant pour démontrer la sureté des installations
Cette lecture me rappelle sans surprise quelques-uns de mes commentaires faits le 22 novembre 2020 lors de l’enquête publique préliminaire sur le présent projet de décret lancée par le Gouvernement :
1. Par rapport à l’objectif de clarification du réexamen de la sureté des réacteurs nucléaires :
« Au-delà de la simple information du public se pose la question clé de savoir qui peut participer de façon utile et objective à des débats et enquêtes publiques relatives à l’exploitation des centrales nucléaires. Il faut pour cela une compétence, une expérience et une expertise qui va bien au-delà d’un simple « vernis scientifique ».
C’est pour cela que la France s’est doté d’organismes administratifs dédiés totalement indépendants de l’exploitant et à très haute compétence qui sont les interlocuteurs uniques de l’exploitant des centrales en matière de sureté nucléaire, à savoir :
- L’autorité de sureté nucléaire (ASN) qui détient un pouvoir de décision total et permanent sur l’exploitant nucléaire et le parc de centrales en exploitation
- L’institut de radioprotection et de sureté nucléaire (IRSN), établissement public à caractère industriel et commercial à très haute expertise technique agissant en support de l’ASN
Il n’y a pas de débat objectif et utile envisageable entre les experts nucléaires en charge des dossiers techniques et le public. Imagine-t-on un tel débat réglementaire entre des experts en aéronautique et le simple citoyen ? Certainement pas. Idem pour les secteurs médicaux, pharmaceutique, chimique, informatique, etc…
Introduire une consultation du public sur les dossiers résultant des visites décennales des centrales ayant fonctionné au moins trente-cinq ans ne conduirait qu’à détourner de leur mission l’ASN, l’IPSN et l’exploitant, avec pour conséquences habituelles le retard et le renchérissement des projets nucléaires. »
2. Par rapport à l’objectif de transparence quant à l’ensemble des dispositions mises en œuvre et prévues par l’exploitant
« Pour qui suit l’information avec objectivité, il n’est pas difficile de constater que la transparence sur le nucléaire est totale, bien au-delà de ce qui est pratiqué dans toutes les autres industries. Je dirais d’une façon triviale que le public est informé du moindre « pet de travers » dans toutes les centrales nucléaires, ce qui a pour premier résultat de susciter une peur totalement irrationnelle chez les simples citoyens. Trop d’information tue l’information, d’autant plus que l’information délivrée est beaucoup trop souvent dénaturée par ignorance et/ou partialité. »
Quelle peut être l’attitude du citoyen suite à la lecture du projet de décision ?
- Le citoyen est dans l’incapacité totale d’émettre le moindre commentaire pertinent et utile. C’est le cas de la quasi-totalité des citoyens, y compris de ceux qui ont une expérience scientifique, voir nucléaire. J’ai effectué toute ma carrière professionnelle dans le domaine du démarrage et du fonctionnement général des centrales nucléaires ; malgré cela, le très haut niveau d’expertise requis pour évaluer positivement le projet de décret est largement au-dessus de mes compétences et de mon expérience.
- Le citoyen a une connaissance et une expérience dans le domaine des études de sureté des centrales nucléaires. Dans ce cas et sur le fondement de l’éthique scientifique, il s’en remet naturellement aux entités gouvernementales dédiées et juridiquement responsables que sont l’ASN, son support technique l’IRSN, et l’exploitant EDF.
- Le citoyen est un militant antinucléaire, alors le projet de décision est une occasion supplémentaire pour lui de réciter son bréviaire décrivant une situation catastrophique, son objectif unique étant de retarder et de renchérir le processus de réexamen par le biais d’une application déraisonnable du principe de précaution (qui s’apparente alors à un objectif de destruction du bien commun et de déni de l’intérêt général).
Au final la présente enquête publique ne servira que les seuls objectifs des anti-nucléaires, ce qui est la véritable raison de sa mise en place cachée derrière les objectifs de clarification de processus et de transparence de l’information.
Depuis 40 ans la sureté des centrales nucléaires françaises a été continuellement améliorée grâce au processus de retour d’expérience étendu à l’ensemble du parc nucléaire, tous paliers confondus. Ce processus doit être maintenu dans son cadre juridique et réglementaire, c’est-à-dire avec la seule participation de l’ASN et son support technique l’IRSN, et d’EDF. La participation du public, qui n’a pas sa place dans ce cadre opérationnel, n’apportera aucune plus-value au réexamen. Bien au contraire elle permettra aux anti-nucléaires de « distraire » une fois de plus les entités responsables dans leur travail de fond.
Par ailleurs il y a un certain nombre d’éléments factuels qui démontrent que la prolongation de la durée de fonctionnement des centrales au-delà de 40 ans doit être un des piliers de la politique énergétique de notre pays :
- Les énergies éoliennes et photovoltaïque en cours de déploiement à marche forcée, grâce à des conditions économiques totalement déraisonnables, fragilisent la stabilité du réseau électrique français et européen du fait de leur intermittence, de leur caractère imprévisible et non pilotable. Les craintes de coupures exprimées depuis 2019 par le gestionnaire de réseau RTE sont en fait un signal d’alarme, sous l’habillage du politiquement correct, pour exprimer le risque de coupure grandissant et à court terme. Le très récent rapport émis il y a quelques jours par le Cabinet du 1° Ministre sur la stabilité du réseau électrique européen est un révélateur supplémentaire et difficilement contestable de cette situation.
- Les USA ont déjà prolongé la durée de vie de nombreuses centrales 900 MW jusqu’à 60 ans. Le processus est en cours pour viser une durée de 80 ans. Du fait de la standardisation du parc de nos centrales, il n’y a aucun doute que les centrales 900 MW françaises ont un niveau de sureté, d’entretien et de vieillissement au moins égal à celui des centrales 900 MW américaines.
- L’inertie des décideurs politiques pour des raisons purement électoralistes conduit à l’incapacité de lancement à court terme de nouveaux projets de construction de réacteurs. Dans le meilleur des cas de tels projets n’aboutiraient à la mise en exploitation de nouvelles centrales que dans un minimum de 10 ans à partir de la décision gouvernementale.
- Les multiples solutions miracles dont les médias nous abreuvent à longueur de temps (stockage grande échelle, hydrogène, alimentation du réseau électrique par les batteries des voitures, etc…) sont, soit à l’état de simple développement technologique avec une rentabilité économique qui serait très dégradée par rapport au nucléaire, soit de simples gadgets médiatiques qui ne passent pas le premier pas d’une évaluation sérieuse).
Pour concilier la tenue des objectifs climatiques et de stabilité du réseau électrique qui devraient être éminemment prioritaires et pas seulement en France, il n’y a ainsi pas d’autre solution raisonnable que la prolongation du fonctionnement des centrales au-delà de 40 ans, à la fois pour des raisons technologique, économique, environnementale et sanitaire.
J’espère que l’ASN, organisme indépendant et souverain en matière de sureté nucléaire, ne manquera pas à l’issue de l’enquête publique de faire observer au Gouvernement et à son Ministère de Tutelle que la participation du Public n’est pas utile sur un tel sujet, voir nuisible dès lors qu’elle n’est au service que de l’idéologie antinucléaire.
21/01/2021 14:01
poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe au-delà de 40 ans
A FOND pour la poursuite de l'exploitation des réacteurs 900 MWe jusqu'à 50 ans et même au delà en toute sûreté, seule solution de production électrique décarbonée permettant d'assurer notre avenir en toute tranquillité.
21/01/2021 14:01
L'objection de Baden-Württemberg
Mesdames et Messieurs,
In Germany, the legislative body decided to phase out of nuclear energy because of the residual risk. Accidents with far-reaching, transboundary radiological consequenc-es may happen in nuclear power plants (NPPs). Newer types of NPPs are in general less risky than older types because of their improved design. Consequently, in order to reduce the residual risk for the general public, we oppose lifetime extensions be-yond the initial design basis.
In the previous consultation, the Concertation sur l’amélioration de la sûreté des ré-acteurs de 900 MWe du parc nucléaire français dans le cadre de leur 4ème réexa-men périodique, Baden-Wuerttemberg referred to the weaknesses in the design of the 900 MW NPPs. We requested that these weaknesses should be addressed in the process of VD4 of the 900 MW NPPs. Even by the extensive backfitting measures proposed by EDF or requested by ASN, some of the mentioned design weaknesses are still remaining. Examples are the low physical protection of the reactor building and the spent fuel pool building (especially against crashes of heavy air planes), the insufficient separation of redundancies (interconnection via common tanks and little spatial separation) and the low redundancy of vital parts of the safety system. The hardened safety core adds redundancy/diversity for certain cases but is not equiva-lent to a general n+2 design. In comparison to state-of-the-art designs like EPR, sev-eral weaknesses are not completely eliminated by the backfitting measures requested in VD4, so that the safety level of the 900 MW reactors will still be lower than that of the third generation reactors.
The results of the generic phase of VD4 show the need for safety improvements. In the intended ASN decision the backfitting measures are requested in order to allow a lifetime extension beyond 40 years of operation. However, most of them are not con-nected with aging effects and lifetime, but with safety deficits. They should be re-moved as fast as possible. In view of the safety significance, the time limits for com-pletion of the measures (in Annexe 2 of the proposed decision) are too far in future. For several plants, this means that necessary backfitting measures have to be con-ducted in 2030 or later, in case of Cruas 2, Chinon B3 and Graveline 6 in 2035, in case of Chinon B4 even in 2036. Some of the measures have been discussed as part of the hardened safety core since the Fukushima accident in 2011. Now a decision with the requirements will be made. Thus, it is technically feasible and for the safety.
Meilleures salutions
Gerrit Niehaus
Ministerium für Umwelt, Klima und Energiewirtschaft Baden-Württemberg
21/01/2021 13:01
Non au fonctionnement des réacteurs de 900 MWe au-delà de 40 ans
Habitant Orléans situé non loin des centrales de Dampierre, Belleville et Saint Laurent des Eaux, Chinon , inutile de faire un pari risqué sur l'avenir car toutes ces centrales âgées présentent toutes des dysfonctionnements donc certains sont sérieux, sans oublier les défauts de réalisation à la construction pour Belleville. Très important, le changement climatique année après année se confirme et entraîne une sécheresse qui réduit considérablement le débit de la Loire et augmente sa température... A certains endroits le fleuve est exsangue, faible profondeur et largeur réduite sont des situations qui se répètent. Il n'y a pas d'alternative pour refroidir les réacteurs ! Alors il est peut être temps d'assumer le passé , reconnaître les faiblesses de l'existant, arrêter de calculer le coût du nucléaire en excluant toutes ces nuisances, en excluant la reconversion des sites et le traitement des déchets. Investissons dans la recherche pour une énergie moins polluante et plus sûre et assurons la sécurité la sécurité des sites nucléaires existant. Ayons du bon sens
21/01/2021 13:01
Opinion
L’objectif de la Médiation viennoise de l’environnement (Wiener Umweltanwaltschaft) est d’examiner l’effectivité des modifications proposées et si elles sont capables de prévenir ou de minimiser les conséquences des accidents graves sur la Ville de Vienne (Autriche).
A propos du stockage des combustibles usagés il faut noter que les modifications proposées représentent une modernisation importante. Notamment ASN critique l’objectif limité du niveau de sûreté à atteindre par EdF. L’ASN a demandé des informations supplémentaires, mais limite en même temps les modernisations requises sous la réserve que les améliorations devraient être proportionnées. En conséquence le niveau de sécurité final ne peut pas être évalué à l’heure actuelle.
L’évaluation de la documentation concernant les accidents de fusion du cœur pour les réacteurs en question a mis en évidence les limites techniques d’atteindre le niveau de sûreté de l’EPR. En conclusion, l’objectif fixé de limiter l’impact radiologique en cas d’accident grave ne peut pas être obtenu.
Finalement la procédure n’est pas fait sous le règlement d’une évaluation environnementale stratégique (EES) ou d’une étude d’impact environnemental (EIE) au sens des conventions d’Espoo et d’Aarhus. Dans le contexte des nouveaux développements dans le cadre des conventions d’Espoo et d’Aarhus qui réglementent l’obligation en matière d’EIE pour les extensions de durée de vie des centrales nucléaires il semble nécessaire de réévaluer ce point.
21/01/2021 13:01
Arrêtons la fuite en avant
Je ne comprends pas comment on peut encore se prononcer pour le prolongement de ses centrales quand on connaît tous les problèmes qui y sont liés, du début à la fin de la chaîne de production. Les incidents se font de plus en plus fréquents sur nos centrales qu'on dit "sécurisées". Avec le réchauffement climatique et la fonte de nos glaciers, nos fleuves ont des débits qui réduisent d'année en en année et nous risquons à terme de connaître des périodes de sécheresse accrue en période estivale, ce qui pose la question du refroidissement des réacteurs qui ne sera plus possible. Nous sommes en train de créer à Bure une poubelle nucléaire coûteuse dans les entrailles de la terre que nous laisserons à nos descendants pour plusieurs centaines de milliers d'années. Or on n'est incapable de créer un "tombeau sécurisé" pour autant d'années en souterrain, encore moins sur fond de privatisation. Le modèle économique du nucléaire montre depuis des années qu'il ne fonctionne plus avec des projets déficitaires de plusieurs milliards d'euros. Enfin, sans même parler d'accident majeur, les risques pour la santé des travailleurs du nucléaire et les riverains des centrales sont aujourd'hui prouvés. Et cette liste d'arguments n'est pas exhaustive...
22/01/2021 14:01
Pourquoi faut-il participer à cette consultation ?
Pourquoi faut-il participer à cette consultation ?
- Même si ce prolongement est déjà acté, puisqu'EDF a initié la poursuite de fonctionnement de ses réacteurs au-delà de 40 ans, en dépit des avis et autres réserves du public, comme au TRICASTIN,
- Même si aucun élément capable de modifier le projet de décision proposé par l’ASN ne peut raisonnablement sortir de la présente consultation,
- Même si cette décision ne signifie pas un renouvellement d'autorisation de fonctionnement pour 10 ans, puisque le feu vert vers le demi-siècle ne sera donné qu'à la suite d'un long processus en cours : enquête publique, mise à niveau de la sûreté,
- Même si l'ensemble des leaders anti-nucléaire ont expliqué que, comme pour CIGéo, ce genre de consultation publique, d'enquête publique, de débat, de cahier d'acteur, de dépôt de commentaires, etc. est inutile,
je prends ici le temps de rédiger ces quelques pages.
Je ne sais ce qui sera retenu dans la synthèse de l'ASN, je ne sais comment ma contribution sera médiatisée, mais je vais tout faire pour que mon analyse soit la plus complète, la plus impactante, la plus pédagogique, la plus efficace dans la lutte contre le monde nucléaire.
Il ne s'agit pas d’agiter des épouvantails, d'alimenter la méfiance, d’émouvoir ... y compris par le mensonge. Ii est d'ailleurs inutile de mentir, le nucléaire n'étant qu'un gros mensonge avéré et installé.
L’ASN me demande donc ce que je pense du fait :
- qu'elle considère que l’ensemble des dispositions prévues par EDF, et celles qu’elle prescrit, lui permettent la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe pour les dix ans suivant leur quatrième réexamen périodique,
- qu'elle considère que le réexamen périodique sera ensuite décliné sur chaque réacteur de 900 MWe jusqu’en 2031.
J'ai parcouru les dossiers, ainsi que les commentaires des militants anti-nucléaire qui échangent régulièrement sur les différentes listes hexagonales et régionales.
C'est important en effet d'étudier tout ce qui circule sur internet, et avec discernement, parce que, comme pour le Coronavirus, l'industrie nucléaire connaît aussi les fake news.
Je me pose quelques questions :
- Quelle est la compétence du citoyen en virologie, en épidémiologie, en sécurité et sûreté nucléaire ?
- Est-il en droit de donner un avis sur la qualité de la gomme des pneus d'un avion avant le décollage ? Peut-il empêcher le décollage ?
- Alors, de quel droit s'autorise t-il à répondre à la question de la prolongation de l'exploitation des réacteurs de plus de 40 ans, un sujet très technique et polémique ?
Certes le citoyen a son bon sens. Il sait que s'il roulait à 130 km/h sur autoroute, sans arrêt, avec une voiture vieille de 40 ans (une Peugeot 205), il risque la panne. Et s'il faut changer une pièce du moteur, il n'y a plus de pièce détachée ni neuve, ni d'occasion. S'il faut changer une pièce, il faut la fabriquer.
Certes, au cours d'une réunion parisienne, un directeur d'EDF a déclaré qu'on avait plus de chance de tomber en panne avec une voiture toute neuve, qu'avec une bonne vieille voiture bien entretenue...
Bref : curieusement c'est Jean-Christophe Niel, directeur général de l’IRSN, qui a mis en évidence quelques trous dans la raquette !
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1 - A cause des non-conformités, EDF demande régulièrement des dérogations pour contourner les normes de sûreté.
Depuis des années, EDF multiplie les retards, négocie des reports et des dérogations pour permettre aux réacteurs de fonctionner malgré les non-conformités et les anomalies détectées. Face à ces dérives, la capacité de contrôle et de sanction de l’ASN reste très limitée : lorsqu'un Directeur d'une centrale ne respecte pas les décisions et les échéances de l’ASN, il ne risque pas plus qu’un conducteur qui commet un excès de vitesse. En juin 2014, j'ai proposé un permis à point pour exploiter une centrale nucléaire.
Il faut souligner le difficile respect des prescriptions techniques. Depuis plusieurs années, les écarts de conformité des installations par rapport aux standards qu'elles sont censées respecter, constituent un sujet d'attention de l'IRSN. En avril dernier, l'avis de l'institut sur la prolongation estimait que des progrès devaient encore être réalisés. L'ASN peine également à imposer ses décisions. En 2017, elle a ordonné la mise à l'arrêt des réacteurs de la centrale du Tricastin pour qu'EDF réalise les travaux de renforcement de la digue.
La mise en œuvre des prescriptions de l'ASN sera étalée jusqu'à six ans après la fin du réexamen périodique de l'installation. « C'est contraire à la philosophie de la législation ».
L'ASN demandera à EDF de rendre des comptes chaque année sur la mise en œuvre de son plan d'action destiné à rétablir les compétences de la filière nucléaire. Cette demande interroge sur la capacité de la filière nucléaire à mener à bien les travaux demandés et sur le respect des délais fixés par l'ASN.
Il faut exiger que les essais et contrôles de conformité soient réalisés AVANT que l'ASN ne donne l’autorisation d’exploiter au-delà de 40 ans. Pas APRES.
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2 - Le grand saut dans l'inconnu
Pour FNE, cette prolongation, c'est le grand saut dans l'inconnu.
L’industrie entre de fait en territoire inconnu, en décidant de poursuivre au-delà de ce qui a été envisagé lors de la conception des installations soumises à rude épreuve pendant trois décennies. Le défi est d’autant plus grand que l’expérience de l’industrie nucléaire n'a que 55 ans.
La moyenne d’âge du parc nucléaire mondial n’est que de quelque 30 ans.
Dans le monde, 77 réacteurs ont atteint ou dépassé une durée d’exploitation de 41 ans.
Les deux centrales américaines qui avaient obtenu des licences pour opérer jusqu'à 60 ans ont été mises à l’arrêt définitif pour des raisons économiques. Mais, certains déclarent que "les composants devaient être conçus pour durer au moins quarante ans, ce qui ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas durer plus. En Suède et en Suisse, des réacteurs similaires ont déjà passé les 40 ans de fonctionnement. Aux Etats-Unis, des autorisations viennent d’être accordées pour aller jusqu’à 80 ans".
L'ASN ne cache plus son inquiétude : à l’occasion du débat national sur la transition énergétique (DNTE), elle a rappelé qu’elle "doit pouvoir à tout moment arrêter un site pour des raisons de sûreté, et le fera si elle l'estime nécessaire".
Les enquêtes de Th. Gadault, H. Demeude ou Nozomi Shihiroxix (La farce cachée du nucléaire) ont montré que les installations sont dans un état bien plus préoccupant que d’aucuns ne le pensaient.
L’IRSN suggère même qu'on définisse des "critères de fin de vie".
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3- Les centrales nucléaires n’ont pas été conçues ni testées pour durer plus de 40 ans
A partir de 40 ans, les réacteurs entrent dans une phase de vieillissement qui n’a pas été prévue par les ingénieurs, et que la filière nucléaire ne maîtrise pas. Pour beaucoup, dont Greenpeace, ce serait un choix dangereux, irréaliste, coûteux.
Au fil du temps, les matériaux et les équipements s’usent et s’abîment : ils s’encrassent, se corrodent, deviennent poreux, moins étanches, plus fragiles. Ces problèmes de vieillissement affectent la performance et la résistance des organes, et peuvent entraîner des détériorations et des défaillances graves, On peut s'inquiéter de la fréquence des "incidents précurseurs", des "anomalies génériques", des falsifications constatées des certificats relatifs au forgeage, au traitement thermique, aux essais mécaniques, aux analyses chimiques, etc.
L'ASN relève nombre d’écarts persistants. Exemples : l’usure prématurée des coussinets des diesels de secours, les contacts d’insertion, les tableaux électriques... qui se sont révélés être des pannes génériques.
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4 - Certains composants essentiels s’abîment et ne sont pas remplaçables.
La tâche est complexe et les travaux sont considérables : évaluer les effets du vieillissement de l’installation et de ses conséquences sur les marges de sûreté pour chaque réacteur. Or, la cuve n'est ni réparable, ni remplaçable parce que la qualité de l’acier se dégrade du fait du bombardement neutronique intense, de la haute température, et des fortes pressions.
De même, l’enceinte de confinement n’est pas non plus remplaçable et son béton vieillit.
Tricastin fait l’objet de sérieux doutes de la part des scientifiques indépendants concernant la sûreté, car la cuve d’au moins un de ses réacteurs présente des fissures. Une réalité qu’EDF a tenté de minimiser.
Et les éléments remplaçables, comme les générateurs de vapeur, câbles électriques, tuyauteries, pompes,
supports et ancrages, etc. sont répartis dans tout le réacteur, quelquefois dans des endroits peu accessibles.
On risque une catastrophe nucléaire de la taille de celle des accidents de Tchernobyl ou de Fukushima.
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5 - Les centrales nucléaires souffrent aussi d’anomalies d'implantation
A commencer par le "mauvais choix géographique des sites" où ont été construites les premières centrales. 12 des 19 centrales françaises sont situées en zone sismique, dont 5 en zone dite "moyenne" (la plus élevée en France) : Fessenheim, Bugey, Saint-Alban, Cruas, Tricastin. Suite au séisme du Teil, en Ardèche, de novembre 2019, l’IRSN étudie la nécessité de revoir les référentiels sismiques à la hausse et les sismologues du CNRS envisagent même d’actualiser leur évaluation des risques sismiques en France car le séisme du Teil s’est produit sur une faille qui était classée comme “inactive”.
La centrale de Tricastin est particulièrement vulnérable aux inondations, le canal du Rhône qui en assure le refroidissement étant situé à 6 mètres au-dessus de la base des réacteurs. Elle est vulnérable aux séismes. Le séisme voisin du Teil, en novembre 2019, était d’une magnitude supérieure au séisme historique de référence.
Tricastin est «l’une des centrales les plus dangereuses qu’il faut arrêter».
Pour la centrale de Fessenheim, en février 2019, l’ASN a levé toutes les modifications concernant la bunkérisation de la salle de contrôle, diesels d’ultime secours, etc. pourtant exigées avant le 31 décembre 2018, considérant que dans la perspective d’un arrêt définitif, les prescriptions adoptées par l'ASN doivent être réexaminées et adaptées à la nouvelle situation.
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6 - Les groupes diesel de secours
Les alimentations électriques constituent l’un des éléments importants pour la sûreté des réacteurs. Chaque réacteur dispose de deux alimentations électriques externes : les grandes lignes haute-tension arrivant sur les centrales, et deux diesels de secours. Un troisième diesel, dit ultime, n’est pas encore en service dans l’ensemble des installations, l’ASN ayant autorisé par dérogation un report jusqu’en 2020. Ce dispositif présente des faiblesses.
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7 - Les réacteurs nucléaires souffrent aussi d’anomalies et de défauts de fabrication.
Les centrales sont bourrées de malfaçons. On a constaté plus de 3 000 problèmes de conformité sur des équipements installés : des fissures anciennes dans l’acier des cuves, et des soudures fragiles sur les générateurs de vapeurs récemment installés.
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8 - Les réacteurs ont été imaginés dans les années 1970/1980
C'est à dire à la même époque que la R6 et le minitel ! Depuis, on a connu Tree Mile Island, Tchernobyl, Fukushima, les attentats de 2001, le dérèglement climatique, l’intensification des évènements extrêmes, le piratage informatique, etc. L’état des connaissances et les normes ont énormément évolué depuis. Les centrales ne sont pas dimensionnées ni protégées face aux risques d’aujourd’hui : par exemple, elles ne sont pas correctement protégées contre les chutes d’avions.
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9 - Les vieilles centrales ne seront jamais aux normes les plus récentes.
Même « rénovés » et « améliorés », les vieux réacteurs n’atteindront pas les mêmes exigences de sûreté et de sécurité qu’un réacteur conçu plus récemment, comme l’EPR de Flamanville. Dans le nucléaire, on ne peut pas faire du neuf avec du vieux.
Le cahier des charges proposé par l'ASN est « très loin de la promesse initiale de mettre les 900 MW au niveau de l'EPR »
Les dispositifs de sûreté sont difficiles à transposer. C'est notamment le cas de la redondance de certains équipements qui ne sera pas aussi complète, puisque la conception initiale des réacteurs de 900 MW ne le permet pas.
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10 - Le risque d’accident grave augmente.
Plus les centrales vieillissent, plus les risques de défaillance grave augmentent. Fin 2014, l’ASN avait déjà recensé des dizaines d’incidents dits "précurseurs" :
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10 a - Les piscines d'entreposage du combustible
Les piscines abritées par un simple hangar sont extrêmement vulnérables. La piscine de l'EPR, elle, est protégée par une double coque de béton.
Ne pouvant « bunkeriser » les piscines du parc de 900 MW, l'ASN propose de limiter le risque que les combustibles ne soient plus sous l'eau en cas d'accident. Mais ces équipements "restent mal protégés contre un acte malveillant ou une chute d'avion".
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10 b - La fusion du coeur du réacteur - le corium
EDF a-t-il les moyens techniques et financiers de garantir le niveau de sûreté qui sera requis pour le prolongement ? Notamment pour la prise en compte des accidents graves avec fusion du cœur. Les réacteurs d’aujourd’hui n’ont pas été conçus pour intégrer ce type d’accident, même si beaucoup de mesures ont été ajoutées depuis, avec la démarche très structurée 3D3P (triple diagnostic et triple pronostic).
Considérant qu'il était techniquement impossible d’installer un récupérateur de corium, EDF a proposé une méthode alternative : quand le corium arrive sur le béton, il est noyé dans l’eau. L’interaction entre le béton, le corium et l’eau permettant une dissipation thermique suffisante, pour qu’il ne puisse pas percer le béton. C'est un "ralentisseur", un "grand cendrier" installé sous la cuve.
Le hic est que l’installation de récupérateurs de corium ne sera pas toujours physiquement possible
Enfin, il faut aussi prendre en compte la réduction des rejets en cas d’accident grave
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11 - EDF fait trop appel à la sous-traitance
EDF manque de main d’œuvre et de compétences. Elle a trop recours à la sous-traitance.
Pour évaluer la capacité d'EDF, l’ASN doit considérer le recours à la sous-traitance comme un critère qui justifie l’incapacité à assurer la qualité des systèmes socio-techniques : si l’exploitant confie la charge de réalisation à un tiers, c’est qu’il se considère incapable d’assurer le geste ou la procédure ou le service qui constituent une part de ces systèmes socio-techniques. En outre, il est reconnu que le recours à la sous-traitance affecte tous les systèmes de management de la production et du contrôle.
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12 - La malveillance
L'ANCCLI a bien souligné les risques d’origine malveillante.
Les risques liés au terrorisme et aux accidents d’avion ne sont pas pris en compte par l’ASN alors qu’ils se sont largement accrus depuis la création des premières centrales. Notamment Bugey, qui se situe dans le couloir de décollage/atterrissage de l'aéroport Lyon St Exupéry.
Par ailleurs, l’ASN ne prend pas en compte le risque que fait porter l’urbanisation industrielle autour des centrales. En effet, en plus de 30 ans, l’environnement géographique des centrales s’est largement urbanisé. Des usines dangereuses, voire des sites SEVESO se sont développés à coté de centrales, et notamment celle du Bugey.
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13 - Le changement climatique
L’ASN n’évoque aucunement les risques d’inondations et les risques liés à la baisse de régimes des masses d’eau utilisées pour le refroidissement des centrales. Pourtant, la répétition des sécheresses, des canicules, et le changement climatique rend les centrales extrêmement vulnérables.
Il y a tout juste 20 ans, le 27 décembre 1999, la tempête Martin provoqua une inondation à la centrale de Blayais (Gironde), avec comme conséquence l’arrêt de deux des quatre réacteurs. En 2003, pendant la sécheresse, un quart du parc nucléaire français a été arrêté ou a vu sa puissance réduite. En mai 2011, la presse révélait que 44 réacteurs sur 58 risquaient d’être à l’arrêt si la sécheresse se prolongeait.
La fréquence de ces incidents a tendance à augmenter : en juillet dernier, 7 réacteurs ont connu une réduction de puissance "pour causes externes liées aux conditions climatiques".
Le réacteur n°2 de Chooz B a été mis à l’arrêt entre le 11 septembre et le 1er octobre de cette année, pour cause de débit de la Meuse insuffisant.
Enfin, en Lorraine, le réacteur 4 de Cattenom a été interrompu pendant 3 jours à la fin septembre du fait du niveau critique du lac Pierre-Piercée.
Le réchauffement climatique entraîne également la prolifération des méduses, des algues, des plantes aquatiques invasives qui peuvent boucher les canalisations. Et même un banc de poissons, le 19 janvier 2021 à Paluel.
Inondations, montée du niveau des océans et toutes ces "invasions" peuvent inonder les installations, bloquer les systèmes de refroidissement, voire anéantir les groupes électrogènes de secours.
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14 - L'irradiation et la contamination des travailleurs
Si cet accident est heureusement rare, l'ASN relève, de manière globale, une dégradation de la prise en compte de la radioprotection. L’analyse des évènements significatifs montre une perception inadéquate des risques radiologiques » : "L’analyse des évènements significatifs met en évidence des situations dans lesquelles les collectifs humains se retrouvent en situation de perte de conscience des enjeux de sûreté de leur activité, avec parfois une accoutumance aux écarts".
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15 - Un risque non assuré
Les incidents et accidents se produisent avec une fréquence importante : On compte 10 accidents graves ou majeurs sur des centrales qui n’avaient pas 40 ans (dont Maïak/Union soviétique, Tree Mile Island /USA, Windscale/ GB, Ontario/canada, Tchernobyl/ Union soviétique, Fukushima/Japon) sur un parc mondial de 450 réacteurs en 2019, soit une probabilité de 2,2 %. Cela est énorme et justifie qu’aucun assureur n'ose s’aventurer, aujourd’hui, à prendre en charge ce risque. C'est la raison pour laquelle ce sont les Etats (donc nous les citoyens) qui assurent le nucléaire.
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16 - Les centrales polluent l’environnement au quotidien et produisent des déchets
Chaque jour, les réacteurs nucléaires polluent l’environnement, légalement mais aussi involontairement lorsqu’il y a des fuites d’éléments radioactifs qui peuvent polluer et contaminer les nappes phréatiques ou les sols.
En outre, chaque année de fonctionnement crée des déchets nucléaires très radioactifs supplémentaires qu’il faudra gérer et confiner pendant des centaines de milliers d’années.
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17 - Les études d'impact et l'information
Le 18 janvier dernier Greenpeace a annoncé avoir déposé auprès du conseil d’Etat un recours contre l’ASN, afin d’obtenir une évaluation environnementale de la prolongation de la vie des centrales françaises, parce qu'aucune évaluation environnementale n’est prévue dans le cadre des visites décennales, actuellement en cours, pour étendre de dix ans le fonctionnement des réacteurs nucléaires atteignant 40 ans.
"Or, l’ampleur et les coûts des travaux de prolongation justifient une évaluation environnementale, comme l’a rappelé la Cour de justice de l’Union européenne pour la Belgique."
Les études d’impact doivent être conduites par des expertises indépendantes, en associant les collectivités territoriales et la société civile, notamment pour le Rhône et la Loire.
L’ASN doit exiger de l’EDF qu’ils sollicitent, ensemble, la CNDP (Commission nationale de débat public), pour garantir la meilleure qualité de la partie "concertation/implication des populations".
Pour les centrales frontalières, il faut informer et solliciter l’avis des pays limitrophes comme l’oblige le droit international et notamment :
- La Cour européenne des droits de l'homme, CEDH,
- La Convention d’Espoo complétée par la Convention d'Aarhus,
- La Directive EIE, Évaluation des incidences de projets sur l’environnement,
- La Directive ESIE, Évaluation des effets de certains plans et programmes sur l'environnement,
- l'IED, la Directive relative aux émissions industrielles.
Sans oublier que, réunis dans le réseau ETSON, les TSO, Organismes techniques de sûreté, font avancer la sûreté, et conseillent utilement la Commission européenne. Citons : l’IRSN français, le GRS allemand, le Bel V belge, l’UJV tchèque, le VTT finlandais, le LEI lituanien ou le VUJE slovaque
Rappelons que plusieurs collectivités suisses ont porté plainte pour mise en danger d’autrui du fait de la vétusté de la centrale du Bugey.
Cette consultation est d’autant plus nécessaire que, suite à l’accident de Fukushima, la quasi-totalité des pays voisins de la France a décidé d’arrêter leur production nucléaire : Italie, Suisse, Allemagne, Belgique, Luxembourg (sans compter d’autres pays européens comme l’Autriche, la Suéde, la Norvége ...)
Avant de donner l’autorisation d’exploiter des centrales de plus de 40 ans dont les accidents pourraient impacter une partie du territoire européen, l’ASN doit alerter l’Etat français de la nécessité absolue et juridiquement obligatoire d’élargir la présente concertation aux collectivités et Etats transfrontaliers : Bugey ( Suisse et Italie) - Gravelines (Belgique, Pays Bas et Grande Bretagne) - Chooz et Cattenom (Belgique, Luxembourg et Allemagne)
Par ailleurs, l’organisation des secours en cas d’accidents, rendus plus probables du seul fait du vieillissement, n’est pas évoquée. La nouvelle doctrine établie par l’Etat et l’IRSN en cas d’accident ne parait pas opérationnelle. L'information ne circule pas, et les acteurs sont mal formés. Des Préfets, par exemple, refusent de donner des informations à des élus locaux pendant que d’autres Préfets ne savent pas que leur territoire est impacté directement par une centrale. Peu de Plan communal de Sauvegarde n’incluent le risque nucléaire.
Globalement, l’ASN n’évoque à aucun moment la question d’une meilleure information des populations locales et des CLI (Commissions locales d’information).
En cas d’accident grave, le système de secours et d’assistance n’est pas du tout opérationnel et garanti. Il est donc impératif de minimiser tout risque en n’autorisant pas la prolongation d’exploitation.
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18 - Les fuites de tritium
Une affaire inquiétante pour les associations notamment pour les centrales de la Loire/Vienne, du Tricastin et de Saint-Alban.
Pour le Tricastin, la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité) rappelle que "le niveau de contamination en tritium de 5 300 Bq/l annoncé par EDF est plus de 2 000 fois supérieur au niveau de tritium « normal » que l’on mesure en France dans les nappes non contaminées".
Lors de l’audience, EDF a été dans l’incapacité de répondre à la question de l’évaluation de la quantité de tritium qui avait été rejeté dans l’environnement du fait des fuites de 2013.
EDF a indiqué "qu’une tuyauterie d‘un réservoir d’effluents radioactifs défaillante est à l’origine de l’événement" Or, pour les experts de la CRIIRAD, "l’entreprise ne précise pas s’il s’agit d’une tuyauterie usée par la corrosion, ce qui poserait d’autres questions quant à l’état général de la centrale. Ni pourquoi il n’y avait pas de dispositif de rétention sous ces tuyauteries ? Dans tous les cas, cet évènement montre l’incapacité d’EDF à prévenir des fuites de substances radioactives dans l’environnement."
Pour Saint-Alban, je rappellerai l'affaire des cerises tritiées dans les vergers au sud, sous les vents dominants. Une étude sur ce principe est par ailleurs en cours dans le Soulainois.
Pour les centrales de la Loire/Vienne, en juin 2019, l'ACRO (Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest) a lancé une alerte sur des valeurs anormalement élevées de tritium dans la Loire (310 Bq/l), relevées au niveau de Saumur (Maine-et-Loire), à une vingtaine de kilomètres en aval de la centrale nucléaire de Chinon. Dans la foulée, l'ASN et l'IRSN ont mené des investigations pour comprendre l'origine de cette concentration en tritium. « Ces investigations n'ayant pas permis de déterminer l'origine de cette valeur, l'ASN et l'IRSN ont décidé de réaliser une campagne de mesures complémentaires, afin d'étudier la reproductibilité éventuelle de mesures anormalement élevées en tritium dans la Loire à Saumur, dans des conditions les plus proches possibles de celles observées en janvier 2019 (situation de basses eaux en période hivernale).
En réaction à cette pollution, le Réseau Sortir du nucléaire et le Collectif Loire Vienne zéro nucléaire, ont déposé plainte, en janvier dernier, auprès du Procureur du parquet de Paris, contre EDF et contre X.
L'IRSN qui ne manque ni de culot, ni d'humour a osé déclarer dans sa note du 18 juillet 2019, que l'origine de cette pollution serait l'écrasement accidentel d'une ampoule de tritium !
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19. Prolonger la durée de vie des réacteurs, ça coûtera cher et on ne sait pas combien.
EDF estime que les travaux coûteront 250 millions d’euros par réacteur. Mais l’ASN n’a pas encore décidé des exigences qu’EDF devra appliquer pour faire fonctionner les réacteurs au-delà de 40 ans. Il est donc impossible de chiffrer le coût réel des travaux pour permettre la prolongation.
Les essais et contrôles que l’ASN exigent ne sont pas estimés financièrement. Afin de mieux connaitre le réel prix de ce prolongement d’activité des centrales, EDF doit s’engager à une transparence financière totale sur le coût des essais et travaux correctifs nécessaires.
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20 - EDF est en faillite
Au-delà des aménagements à prévoir, on peut s'interroger sur les capacités financières et industrielles d’EDF à les mettre en œuvre. En 2012, pour tirer les leçons de l'accident de Fukushima, l’ASN avait déjà demandé à EDF d’équiper ses réacteurs de diesels d’ultime secours. La date limite pour réaliser ces travaux avait été fixée à fin 2018. EDF n’a pas su tenir le délai, et a obtenu de l'ASN qu'il soit repoussé à fin 2020. Ce qui témoigne d’un certain laxisme sur les questions de sûreté nucléaire, tant du côté d’EDF que de l’ASN.
La situation financière d’EDF est précaire : la dette en 2019 est de 37 Md€, le double si on ajoute les emprunts obligataires (la dette hybride).
Le coût du "Grand Carnage !!!" : 100 Md€ d’ici 2030 d’après la Cour des Comptes, auquel s’ajouteraient les coûts de la "réévaluation de sûreté" dans les VD4.
Et cela, sans tenir compte des provisions faites par EDF pour le démantèlement des réacteurs définitivement arrêtés, et pour la gestion des déchets radioactifs (par ailleurs sous-estimés).
Ne peut-on pas craindre qu’EDF cherche à économiser en négociant certains travaux ou en se contentant d’un rafistolage low-cost ? Demandera-t-on encore aux contribuables de payer ce coûteux projet, au détriment des investissements dans un système énergétique reposant sur la sobriété et les énergies renouvelables ?
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Cette contribution est lisible avec ses liens hypertextes à cette adresse :
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21/01/2021 11:01
Centrale Bugey
Je suis favorable à la prolongation de la durée de fonctionnement des centrales car, à ce jour,elles ont toujours données entière satisfaction.
Ce n'est pas la contestation des nouveaux élus de la région lyonnaise, voulant imposer la fermeture de ces centrales, qui permettrons la continuité de nos approvisionnements électrique
21/01/2021 11:01
L'égoïsme et le cynisme :
Les Allemands, donneurs de leçons, tuent sans vergogne à grand coup de particules fines, chaque année, des dizaines de milliers d'Européens avec leurs centrales à charbon et autres lignite et gaz. Il ont même poussé le cynisme en mettant en service une nouvelle centrale à charbon juste de l'autre coté du Rhin. Juste en face de Fessenheim qu'ils nous ont forcé de fermer, alors que des Européens dans les Balkans n'ont que le moyens de bruler des vieux pneumatiques car l'électricité est hors de prix. Hausse des prix dont ils sont responsables avec leurs éoliennes (fabriquées en Allemagne bien sur) et leurs panneaux photovoltaïques, des machines ou il faut investir 100 pour avoir 10 pendant 20 ans au mieux (85 pour avoir 100 pendant 60 ans au moins pour le nucléaire source France stratégie).
Des machines qui détruisent les sols, qui polluent mais là-bas en Chine ou ailleurs, mais surtout pas dans leur jardin.
Alors faisons la vraie balance des risques, ne nous laissons pas enfumer par leur matraquage contre la bombe nucléaire par Greenpeace leur bras armé. Nous avons encore une industrie et 220000 personnes, c'est aussi cela qu'ils veulent s'approprier.
21/01/2021 11:01
Oui, tant que le niveau de sûreté est conforme aux exigences de l'ASN
Je suis pour la poursuite des exploitations nucléaires tant que le niveau de sureté sera conforme aux exigences de l’ASN. Au vu de l’urgence climatique, il est vital de garder nos moyens de production d’énergie bas carbone. Fermer ces centrales sans raisons valables, c’est simplement permettre à des centrales thermiques (charbon, gaz) d’ouvrir pour les remplacer, ce qui serait dramatique d’un point de vue des émissions.
Poursuivre l’exploitation des centrales lorsque c’est possible d’un point de vue sureté, c’est libérer des moyens supplémentaires pour investir dans d’autres domaines à décarbonner en France (Transport, Chauffage, …) plutôt que le domaine de la production d’électricité, qui l’est déjà majoritairement.
Enfin, il faut conserver des moyens de production d’électricité pilotables (le nucléaire l’est) ou risquer de subir des blackouts à l’avenir, comme ce qui a pu se produire cet hiver.
Concernant ce que j’ai pu voir dans les commentaires :
_ La date limite de 40 ans d’exploitation pour les centrales évoquée est purement indicative. Ce qui détermine ou non la poursuite de l’exploitation des centrales, ce sont les visites décennales. La majorité des éléments de la centrale seront remplacées durant sa durée de vie. Le reste des éléments ne pouvant pas être remplacés (ex : enceinte béton) vont
_ Les centrales nucléaires produisent des déchets… comme toute source d’énergie. Ce sont des déchets radiocatifs, certes, mais ils sont produits en quantité beaucoup plus faible que ce que produisent les différents types de sources d’énergies. L’énergie « verte », ça n’existe pas. Les métaux rares utilisés dans les éoliennes, les panneaux solaires, … génèrent une pollution importante délocalisée à l’étranger.
21/01/2021 11:01
Favorable au nucléaire pour une énergie sûre, décarbonée et disponible à tout moment
Une visite décennale à Bugey représente 15 000 activités de maintenance et d’exploitation prévues, 27 000 heures de robinetterie, 24 000 heures aux contrôles non destructifs,10 000 heures de maintenance sur les moteurs et pompes, 59 modifications de matériels pour améliorer le niveau de sûreté des installations et 3 épreuves réglementaires (le contrôle de la cuve du réacteur, l’épreuve hydraulique du circuit primaire et l’épreuve enceinte du bâtiment réacteur) auxquelles s'ajoutent de nombreuses opérations programmées pour renforcer la fiabilité des matériels : contrôle par ultrasons de la visserie des structures internes de la cuve du réacteur, remplacement d’un moteur d’une pompe du circuit primaire, remplacement d’un diesel, contrôle d’un corps basse pression de la turbine…
Plus de 3 500 salariés EDF et prestataires mobilisés pour un investissement de + de 65 millions d’euros
Ces moyens montrent la priorité mise sur la sûreté et le bon fonctionnement de nos installations pour fournir aux consommateurs une énergie disponible à tout moment. Le mix énergétique doit être mis en oeuvre en bonne intelligence pour ne pas mettre en péril cette fourniture d'électricité. Le nucléaire reste une source d'énergie flexible et non dépendante de conditions externes comme les conditions climatiques.
21/01/2021 10:01
Statement of Energiaklub on the Life-time Extension of France’s nuclear reactors
Energiaklub concludes that the nuclear risk resulting from the French NPP fleet is unacceptably high, and that a transboundary Strategic Environmntal Assessment (SEA) is needed. Energiaklub demands an Environmental Impact Assessment (EIA) for every lifetime extension of an old NPP beyond the originally foreseen lifetime of 40 years. Energiaklu urges France to prepare for the shut-down of the old NPP fleet and to replace plans for nuclear newbuild with an increased deployment of renewable energies sources.
The 32 reactors of the 900 MW fleet were originally designed for 40 years operation. The scope of the lifetime extension program concerning core melt accidents is not in compliance with current safety requirements. And this is true even after performing the envisaged lifetime extension program. A considerable gap between the safety level of the 900 MW reactor and new reactor types like the EPR will persist. For the 900 MW reactors a core melt accident with a major release is possible today and will remain possible after the implementation of the currently planned lifetime extension program. Also will the spent fuel pools’ vulnerability against extreme impact persist for another 20 years, because no measures are foreseen for this weakness. Releases from the spent fuel pond as consequences of accidents with significant impacts also on other European countries cannot be excluded. Calculations from the project flexRISK(http://flexrisk.boku.ac.at/en/index.html) show a contamination risk in consequence of a severe accident in the old French NPP fleet for all over Europe.
Until today, there are no final repositories for spent fuel in operation. Still a lot of research has to be done and it stays open if there will ever be a final repository that can be considered as safe enough to be operated. Also costs of such a final repository are still unclear. Until the problem of waste management is not solved, no lifetime extensions should be licensed and no new NPP should be built.
When regarding this unacceptably high risk, it is not enough to offer a voluntary consultation only on technological safety aspects like the ongoing ASN consultation is about. The risk to humans and environment resulting from severe accidents and from nuclear waste management have to be assessed and presented to the public, also from other European countries in a transboundary Strategic Environmental Assessment (SEA). The lifetime extension program constitutes a prominent part of the French energy policy and therefore falls in the scope of SEA Directive 2001/42/EC; moreover as the French Multi-Annual Energy Plan also was not subjected to a transboundary SEA but only to a voluntary consultation.
If transboundary comments are appreciated, an English version of the consultation website and of all documents should be offered, too
We demand an Environmental Impact Assessment (EIA) for every lifetime extension of an old NPP beyond the originally foreseen lifetime of 40 years, especially in the lights of the new developments in the framework of the Espoo and Aarhus Convention which clarified the EIA obligation for NPP life-time extensions.
21/01/2021 10:01
Soyons pragmatiques
Dans notre beau pays, les positions idéologiques continuent de nuire à des débats constructifs tant elles rendent vaine toute tentative d'échange entre "pro" et anti-nucléaires. Dommage ! Soyons pragmatiques, EDF reste l'un des meilleurs exploitants mondiaux de centrales nucléaires et le modèle français d'un mix énergétique assis sur une production nucléaire + des énergies renouvelables en développement constitue sans doute l'un des modèles les plus vertueux vis-à-vis du réchauffement climatique. Autre tendance française fâcheuse, celle de la critique de nos institutions. Or, l'efficacité du contrôle assuré par l'ASN sur les centrales nucléaires ne fait pas de doute. Bien sûr, il est légitime que les citoyens s'interrogent sur leur sécurité avec la prolongation de la vie des centrales. Les investissements consentis pour entretenir, améliorer, modifier, les matériels des centrales laissent quand même à penser que nous pouvons avoir confiance. Une confiance qui n'est pas aveugle bien sûr, charge à chacun d'être un citoyen éclairé. La poursuite d'exploitation des centrales avec les améliorations proposées en matière de sûreté permet et permettra à notre pays de bénéficier, quoi qu'on en dise, d'une électricité sûre, abondante et la moins chère possible.
21/01/2021 10:01
Oui pour exploiter encore au moins dix ans les réacteurs dont le niveau de sûreté est conforme aux exigences de l'ASN
La France dispose d’une Autorité de sûreté indépendante et forte qui a par le passé déjà exercée son pouvoir d’arrêt de réacteurs nucléaires d’EDF lorsqu’elle l’a jugé nécessaire. Laissons cette autorité émettre son avis d’expert sur les conditions de poursuite du fonctionnement des réacteurs nucléaires français.
Certes une installation industrielle de type réacteur nucléaire présente des risques (quelle installation n’en présente pas ?), certes elle génère des déchets mais nous ne devons pas oublier qu’elle fournit une énergie électrique bas carbone en très grande quantité. Se priver aujourd’hui de ces réacteurs serait une incohérence écologique et économique. Bien que de nombreux de nos concitoyens adoptent des comportements très économes en énergie ce n’est malheureusement pas vrai pour la majorité de la population. Alors si nous ne voulons pas risquer de revenir aux centrales à charbon ou risquer de blackout électrique exploitons avec rigueur et discipline les installations nucléaires dont la France dispose.
Laissons les spécialistes de l’ASN déterminer les conditions nécessaires pour la poursuite du fonctionnement de ces tranches nucléaires en toute sûreté.
21/01/2021 10:01
Non, la confiance a été rompue.
Les aléas des dernières années ont clairement montrés que l'ASN n'avait pas la rigueur nécessaire pour assurer la sécurité des installations nucléaires. Le ridicule de ces consultations sous forme de commentaires de blog en sont la preuve flagrante.
Sommaire de la consultation
- Introduction
- Modalités de la consultation
- Documents à consulter
- Les contributions des internautes
- Que permet le module de participation du public ?
- Quelles sont ses fonctionnalités ?
- Pourquoi créer un compte sur le site de l'ASNR ?
- Confidentialité
Date de la dernière mise à jour : 25/02/2021