Consultation du public sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe au-delà de 40 ans

Je considère que les conditions pour autoriser la prolongation des réacteurs de plus de 40 ans ne garantissent pas la sécurité des populations. Les arguments ont été développés par de multiples déposants (parmi lesquels et sans exclusive les élus de Lyon et de Grand Lyon, EELV Savoie, mais aussi l'ANCLI) et je les partage.
L'ASN et EDF elle-même pointent régulièrement des carences, des disfonctionnements, voire des accidents qui laissent à penser qu'à minima, le rapport bénéfices/risques tend à rendre plausible l'éventualité d'un accident majeur sur ces systèmes vieillissants.
En conséquence je donne un avis défavorable .

Le nucléaire est l'un des principaux fleurons de l'industrie française et une filière indispensable pour assurer l'autonomie énergétique de notre pays. Pourtant, lorsque l'on parle du nucléaire, le premier réflexe des gens est de penser aux dangers que cette industrie ferait peser et aux déchets qu'elle génère. Ces jugements sont erronés et relèvent d'une véritable désinformation. Il y a en France 56 tranches nucléaires et nous n'avons eu aucun incident majeur à regretter. Tout simplement parce qu'aucune industrie n'est aussi étroitement surveillée et aucune n'est plus sûre que le nucléaire.

En tant qu’industriels de la filière nous pouvons témoigner du niveau d’exigence requis en termes de compétences et d’expertise des process pour garantir la maîtrise de la qualité de maintenance des installations afin de produire en toute sûreté et avec toute la rigueur qu’impose la filière.

C’est aussi une filière pourvoyeuse de plusieurs milliers d’emplois, où il y a une richesse de parcours professionnels insoupçonnée à travers une grande diversité de métiers.

Enfin, la France est bonne élève dans sa production d’électricité en terme d’émission de CO2 grâce au mixte énergétique bas carbone (hydraulique, nucléaire, éolien), contrairement à nos voisins Allemands (si souvent cités dans ces échanges comme exemplaires en terme de production d’électricité via les énergies renouvelables) qui ont relancés leurs centrales aux charbon, et en ont même mise une nouvelle en service en juin 2020.

IFARE et ses 100 entreprises adhérentes prestataires du nucléaire, veillent chaque jour à respecter les exigences de l’ASN et d’EDF, pour garantir la sécurité et la sûreté des centrales nucléaires.

Jean-Paul MANDIER, Président d’IFARE.

La consultation est nécessaire. La confrontation des personnes qui sont favorables à la prolongation des centrales et des opposants, même les plus farouches est utile. Elle est utile pour que des contrôles de sécurité périodiques soient exercés dans l'intérêt de tous, indépendamment de ceux exercés quotidiennement par l'opérateur.
L'avis du ministère autrichien a son intérêt. Il devrait toutefois être exprimé en français afin d'être compris par de non anglophones. Et aussi parce que nous sommes en France. Même les Français anglophones ont le droit qu'on s'exprime chez eux en français. L'ASN devrait y veiller.
Evitons les querelles idéologiques et n'opposons pas science et religion. On peut être un savant de renom et un homme de foi. Il y a des exemples nombreux.
Pour ce qui est des orientations énergétiques et des politiques énergétiques, chaque pays décide en fonction de ses ressources et de ses savoirs. Aucune énergie n'est sans défaut. Les énergies renouvelables ont aussi leurs côtés négatifs. Par exemple, les énormes éoliennes polluent les paysages, les barrages peuvent rompre, les panneaux solaires nous mettent dans la dépendance d'industries étrangères, les énergies produites à partir de végétaux peuvent conduire à des monocultures dangereuses économiquement, socialement et écologiquement.
La variété dans la production d'énergies nous permet de répartir les inconvénients et de minimiser les dangers pour chaque source d'énergie.

Donc oui à une prolongation responsable mais très contrôlée de ces centrales , surtout par des gens compétents et pas nécessairement favorables au tout nucléaire. Mais aussi à leur remplacement progressif par des unités plus modernes, plus efficaces, plus sûres.

On n'a pas besoin d'être un spécialiste du nucléaire pour donner son opinion. Mais on doit écouter les conseils de ceux qui alertent sur des dangers mal évalués, sous-estimés par l'opérateur, qui, lui, peut être obnubilé par la réduction des coûts.

Le fonctionnement des réacteurs 900 MW doit être poursuivi au delà de 40 ans sous réserve des réacteurs qui seront trop fatigués d'après les avis de l'ASN, et les réacteurs trop fatigués doivent être remplacés rapidement par d'autres réacteurs nucléaire. Même si ça coûte cher, c'est moins cher que les millions de morts de pollution dus aux autres énergies ou mix électriques.
Mais les mesures de sécurité supplémentaires imposées aux centrales nucléaires doivent être proportionnées aux risques nucléaires et non surdimensionnées parce que dictées par les absurdités et les contraintes disproportionnées des anti-nucléaires pour saboter le nucléaire suivant le principe de la « maison qui rend fou », elles ne doivent pas être téléguidées par le climat de terreur et la manipulation des gens imposés par les anti nucléaires. Par rapport aux risques, beaucoup de mesures de sécurité sont tellement surdimensionnées et superposées, qu'elles accroissent le risque d'erreurs humaines et de bugs nuisibles à la sécurité par cette complexification du fonctionnement des centrales nucléaires ; cette évaluation fautive des risques et la non prise en compte de l'évaluation des risques dus à la complexification des centrales et de leurs mesures de sécurité sont contraires à un principe essentiel de prévention des accidents (que j'ai appris en tant que Coordonnateur Sécurité et Protection de la Santé) qui est d'évaluer les risques qui ne peuvent être évités.
Ces mesures de sécurité dans le nucléaire et leur efficacité/coût doivent être comparées à celles existant dans les autres utilisations d'énergies, en particulier aux mesures de sécurité et protection de la santé des populations soumises aux risques beaucoup plus grands des combustions (polluantes). Chaque milliard dépensé en mesures de sécurité pour diminuer de 0,2 mort à 0,1 mort par an les risques mortels du nucléaire (le risque 0 n'existe pas) devrait être plutôt employé à diminuer des centaines de fois plus le nombre des morts que causent les sources d'énergie fossiles et les énergies à fourniture d'électricité chaotique qui y sont liées, telles les éoliennes géantes. Ne pas le faire est humainement inqualifiable.

Les pollutions nucléaires sont très rares et leurs morts sont beaucoup moins nombreuses comparées à ces autres énergies ou autres mix électriques. Les responsables sont ceux qui n'ont pas bien conçu ou respecté les mesures de sécurité ou par exemple ceux qui ont imposé des contraintes supplémentaires aux centrales nucléaires pour compenser la production très irrégulière des éoliennes.
Par contre les pollutions dues au mix éoliennes - énergies fossiles sont répétées le long de l'année pendant des dizaines d'années avec pour bilan des millions de personnes mortes de ces pollutions soit de l'ordre de 100 fois plus de risques de morts par kWh, comparés avec les accidents de centrales nucléaires, et des dizaines de milliards de tonnes supplémentaires de CO2 émis de leurs faits, des dizaines de fois plus par kWh, comparés aux centrales nucléaires. Un mix d'autant plus dangereux que l'extraction et l'utilisation de beaucoup d'énergies fossiles s'accompagne de libération de dizaines de milliers de tonnes de matières radioactives (uranium, ...) et de métaux lourds toxiques dont la dangerosité persiste en moyenne des milliers de fois plus longtemps que les déchets des centrales nucléaires. D'autre part le mix électrique français principalement nucléaire mais aussi avec un éolien croissant devient plus dangereux (fatigue des matériaux) pour les centrales nucléaires à cause des irrégularités plus importantes de fonctionnement des réacteurs pour compenser l'irrégularité des éoliennes ; ce mix électrique plus dangereux est en cours de prolifération en France, il ne respecte pas des principes essentiels de prévention des accidents qui est de combattre les risques à la source, en l'occurrence éliminer les éoliennes intermittentes causes de dégradation des réacteurs. Ce mix nucléaire- éolien faisant émettre plus de pollutions que le mix plus nucléaire viole aussi un autre de ces principes de prévention des accidents qui est de remplacer ce qui est dangereux par ce qui n'est pas dangereux ou par ce qui est moins dangereux. Les éoliennes géantes, ainsi plus dangereuses et coûteuses sont donc à exclure du réseau français.

L'irrationnalité des idéologies régressives des anti réacteurs nucléaires cause ainsi beaucoup plus de morts que 10 Tchernobyl + 10 Fukushima chaque année, directement et indirectement en faisant prendre des décisions désastreuses et méprisant la vie de plus en plus de millions d'être humains.
Les responsables qui favorisent ou décident le développement de ces mix fossiles-éoliennes aux dépens du nucléaire ou qui agissent pour gêner la production de l'électricité nucléaire devront répondre devant la justice et devant l'Histoire de ces morts en masse et dégradations globales de l'environnement.

Le gouvernement veut prolonger les centrales nucléaires vieillissantes au-delà d'un âge convenu lors de leur fabrication pour d'évidente raisons financières (ces centrales sont amorties et coutent moins cher que d'en construire de nouvelles … Surtout respectant les nouvelles normes) et retarder le virage, pourtant inéluctable, vers les énergies de flux.

Par exemple, la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie, élaborée entre 2017 et 2019 et adoptée le 21 avril 2020 par le gouvernement, entérine l’objectif la nécessité de réduire la part du nucléaire dans le mix électrique à 50% en 2035 et de fermer 14 réacteurs d’ici 2028, promesse déjà repoussée, avant même le décret d’adoption, à 2035.
L'ASN est garante de la sécurité nucléaire en France, mais n'est pas aussi indépendante qu'elle n'y parait. Son budget provient malgré tout de l'état et la pression politique du gouvernement apparait dans les décisions qu'elle a prises au niveau des nombreuses autorisations concernant la cuve et le couvercle de l'EPR par exemple.

La question qui devrait plutôt être posée aux citoyens serait la suivante : Êtes-vous prêts à subir les conséquences d'un accident majeur liée à la prolongation d’une centrale au-dela de sa durée prévue de fonctionnement ?

En effet, pour prolonger la vie des centrales, il faudrait au minimum :
Changer tous les câbles électriques de la centrale (Un câble électrique n'est pas garanti plus de 10 ans dans une centrale nucléaire – voir à ce sujet les recommandations de la société ACOME, fournisseur attitré des centrales 900 MW),
Changer les cuves et couvercles des réacteurs (Voir à ce sujet les études scientifiques réalisées par le professeur agrégé – chercheur au CNRS et docteur en énergétique, Thierry de la Rochelambert )
"Bunkériser" les piscines de combustibles usagés et modifier les systèmes de vidanges extrêmement dangereux, que ce soit par le haut ou par le bas,
Corriger toutes les anomalies génériques de ces réacteurs,
Appliquer la totalité des modifications post Tchernobyl et Fukushima : récupérateur de corium, double confinement, etc …
La liste serait très longue et reviendrait à rendre ces centrales conformes aux nouvelles normes (Chooz, le dernier réacteur construit en France, ne serait pas autorisé à la construction aujourd'hui).
Les travaux demandés par l'ASN à l'exploitant des centrales ne sont pas au niveau de sécurité que les Français sont en droit d'attendre et ne constituent qu'une rustine :

Demander une injection d'eau borée dans le réacteur ayant fondu en corium est un non sens avéré.
Un corium à une chaleur supérieure à la dissociation de l'eau et risquerait de provoquer une explosion d'hydrogène (Voir à ce sujet les études de l'IRSN sur l'injection d'eau dans le local d'un réacteur en fusion … Le rapport parle seulement d'un retard de 12h00 sur les conséquences de perforation de la cuve, pas d'une maitrise de l'accident lui inéluctable).
Demander une réduction du risque de fusion du cœur ! Les travaux mis en œuvre ne changeront pas l'architecture du réacteur par nature dangereux, affecté de nombreux défauts génériques devant impérativement être éradiqués.
Les citoyens se mobiliseront et jaugeront la qualité démocratique du gouvernement et l'efficacité de ses institutions. Le seul fait que le contrôleur (ASN), sous couvert de transparence, demande l'avis du citoyen qu'il est censé protéger, est en soi un acte d'irresponsabilité et un renoncement à ses obligations. Le citoyen (et de nombreux élus) manque de connaissances nécessaires et suffisantes et les informations générées par les parties prenantes ne sont pas indépendantes et souvent dévoyées (frontière pour un nuage !!).
Cette consultation est une mascarade qui disqualifie l'ASN.
Poser la situation en étant honnête reviendrait à répondre à la question "Êtes-vous pour ou contre la prolongation de centrales vieillissantes, dangereuses et hors normes pour permettre à la France de faire des économies en faveurs de la filière nucléaire et d'EDF. Êtes-vous également prêts à subir les conséquences d'un accident majeur, en ce cas, quasi inéluctable" (Voir à ce sujet les études du docteur en énergétique, Monsieur Thierry de LAROCHELAMBERT montrant clairement que les cuves de ces réacteurs vieillissants pourraient subir une rupture brutale par une transitoire de choc froid sous pression).

Je réaffirme être totalement opposé à la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires 900MW, qui constituerait une mise en danger de la vie d'autrui.
Cordialement.
Mme Georges. Expert.

Je suis régulièrement les déboires d'EDF quand à la restructuration de leur parc voir de son seul entretien. Je suis attéré face à un tel niveau de sécurité requis de lire les recommandations régulières de l'ASN sur le défaut d'entretien de EDF pour des raisons bassement économiques. Que dire de l'information aux citoyens ?
J’habite dans la vienne entre deux centrales (Chinon et Civeaux), les derniers exercices de sécurité sur Civeaux se sont mal déroulées ....
Alors comment prendre au sérieux et faire confiance à EDF pour l'entretien d'un parc vieillissant ?

L'ASN énumère de nombreuses conditions de controles à la charge de l'exploitant pour autoriser l'exploitation au delà de 40 ans. Ces conditions ne prennent pas en compte les conséquences du changement climatique déjà à l'oeuvre (baisse de niveau des cours d'eau, augmentation de la température des eaux, inondations, etc). Une catastrophe en entraine une autre dit-on; Quid d'une évaluation globale des risques par site qui prenne en compte l'environnement industriel et/ou populationnel de la centrale? La gestion des risques est aussi liée à l'environnement "socio-technique"; Il n'est pas pris en compte: quid notamment des sous traitants? Enfin donner une autorisation pour 40 ans de plus à des installations vieillissantes, même assortie de nombreuses conditions et controles que l'exploitant s'engage à respecter, c'est lui faire un chèque en blanc. Dans cette logique c'est une autorisation provisoire dont le prolongement était conditionné par le respect des engagements et selon un calendrier précis qui aurait été cohérent avec les propositions de l'ASN et pas une autorisation d'emblée de 40 ans. Rien n'est dit sur le coût du respect des conditions enoncées par l'ASN. Je ne suis convaincue ni par la balance bénéfices/risques ni par celui du cout/efficaccité ou cout/utilité

Avis défavorable à l'autorisation d'un prolongement de 10 ans. La transition écologique exige une transformation de la production énergétique/ Le nucléaire n'est pas propre ni carbone neutre si on prends en compte toute la filière, démantèlement et enfouissement inclus. Un levier fort du changement est justement la fermeture progressive des centrales nucléaires. 10 ans inconditionnel n'est pas justifiable du point de vu de développement durable. Fermons deux centrales par an pour d'ici 10 ans sortir définitivement du nucléaire !