Avis de consultation du public sur la demande d’autorisation de mise en service du réacteur EPR de Flamanville (INB 167)

Normalement, dans une industrie privée, quand une pièce est défectueuse, on la broie, on se fait rembourser et on change de fournisseur.

Dans une industrie "publique", on se met à table et on discute: Combien cela couterait de refaire? Est ce qu'on ne pourrait pas changer de référentiel? Quand est-ce que vous pouvez nous en refaire une, sans vouloir vous déranger? Est-ce qu'on vous garderait pas comme fournisseur finalement?



L'Etat français est le meilleur client du monde: des normes puis ses dérogations, des exigences puis des arrangements, et plus c'est cher, plus on trouve une solution à vos erreurs.

Avec le fiasco de l'EPR le ton est donné: Faites n'importe quoi, si vous ne quittez pas le chantier on vous valide vos boulettes, l'argent n'est pas un problème.



NON AU PASSAGE EN FORCE CONTRE L'AVIS DES FRANCAIS

Nous avons absolument besoin du fonctionnement de Flamanville 3. Nous connaissons depuis plusieurs années un déficit de production électrique décarbonée et pilotable. Lors des saisons hivernales nous sommes soumis aux aléas météorologiques et nous sommes obligés d'utiliser des capacités de production à énergie fossile ou d'importer de l'électricité en provenance d'Allemagne ou d'Espagne dont les relâchements de CO2 sont respectivement 8 fois et 2 fois supérieurs à ceux de la France. Ce réacteur est achevé ; il a fait l'objet de multiples vérifications, il a reçu l'aval de l'ASN ; les diverses consultations publiques ont donné des résultats favorables. Les réacteurs semblables construits en Chine et en Finlande donnent satisfaction à leurs exploitants. Ce réacteur présente un niveau de sûreté sans équivalent dans le monde. L'exploitation de ce réacteur permet de considérables économies de consommation d'uranium. Il faut évidemment démarrer ce réacteur et le démarrer le plus tôt possible.

Bas carbone c'est bien son seul avantage:

-Ou est la pilotabilité d'un réacteur de 1600MW? Pensez vous vraiment qu'on modulera sa puissance en un claquement de doigt sachant que sa cuve est fragilisée par ces satanés ségrégations de carbone?

-Ou est l'indépendance énergétique qu'on nous vante alors qu'on ne produit plus d'uranium en France?

-Qu'est ce qu'a de "vert" l'industrie nucléaire qui veut enterrer ses pires déchets et s'autorise à balancer 18500TBq/an de tritium dans la Manche?



Je trouve savoureux de consulter les français après avoir dépensé 13 000 000 000€ (19 milliards estimés au total), comme si ce réacteur pouvait ne jamais démarrer grâce à un NON massif, ha ha!

Comme si un fiasco ne pouvait pas se reproduire, on prend les même et on recommence: Creusot Forge, Areva, les pieds nickelés reprennent du service, on va bien rigoler.

Ce chantier a connu des difficultés mais a fait l'objet de nombreuses études, contrôles et inspections de l'ASN. Il doit maintenant réussir sa "certification" et être mis en route pour produire une énergie décarbonée. Il y a une organisation en France pour expertiser ces dossiers et donner de manière indépendante les autorisations qui vont bien.

Je reste effaré par le besoin de cette consultation, étant donné que je ne vois pas comment le public au sens large peut donner un avis sur des documents aussi techniques que ceux présentés. Il y a des organismes compétents pour cela.

Très bel exercice de transparence. Il manque juste une traduction en russe en en chinois du dossier.

Je suis très favorable au démarrage du réacteur EPR de Flamanville..

Le projet a certes connu des aléas et des retards mais désormais le réacteur a fait l'objet des réparations et modifications demandées par l'ASN . ll vient de réaliser avec succès les essais de requalification . Il est donc grand temps de démarrer ce réacteur permettant de contribuer à satisfaire les besoins en électricité pilotable et décarbonée du pays en complément des tranches déjà en exploitation . Il est illusoire de penser que nous pourrons nous contenter des énergies renouvelables de par leur caractère aléatoire et intermittent .

L'ASN a dit



"Pour autant, l’anomalie de la composition chimique de l’acier conduit à une diminution des marges vis-à-vis du risque de rupture brutale. L’ASN considère par conséquent nécessaire qu’EDF mette en œuvre des contrôles périodiques supplémentaires afin de s’assurer de l’absence d’apparition ultérieure de défauts. L’ASN constate que de tels contrôles sont réalisables sur le fond de la cuve et considère qu’ils doivent donc être mis en œuvre.

En revanche, la faisabilité technique de contrôles similaires sur le couvercle de la cuve n’est pas acquise. L’ASN considère donc que l’utilisation de ce couvercle doit être limitée dans le temps. Elle note que la fabrication d’un nouveau couvercle prendrait de l’ordre de sept ans. Un nouveau couvercle pourrait ainsi être disponible d’ici fin 2024. Dans ces conditions, l’ASN considère que le couvercle actuel ne pourra pas être utilisé au-delà de cette date."



Ce couvercle défectueux doit donc être remplacé avant fin 2024, heureusement rien ne sera encore démarré car on aura trouvé de nouveaux problèmes justifiant de nouvelles rallonges budgétaires.

Dans le monde magique des bisounours, nos avis sont pris en compte à chaque étape clé de l'avenir énergétique français, après tout, un citoyen=une voix.



Dans la vrai vie, la relance du nucléaire est décidée par une personne à l'oreille de qui Orano/EDF parle doucement, longtemps, en disant la même chose que le corps des mines, lui même formé en milieu clos en toute consanguinité.

Les "députées EDF" (Perrine Goulet, Maud Bregeon, Claire Pitollat, Adrien Quatennens) ont dû lui en remettre une couche en glorifiant leurs anciens collaborateurs, avec la main dans le dos.



Personne pour lui rappeler les retards et surcoûts pharaoniques de l'EPR, l’incompétence du fondeur de la cuve ratée (d’où il relance pourtant en grande pompe la filière en décembre 2020), l’absence de solution pour les déchets les pires, la dépendance absolue de nos fournisseurs de yellow cake, les soudures qui finissent par rouiller aux endroits où on ne regarde pas lors des décennales, aux stériles miniers abandonnés négligemment...



Quand le roi veut du bas carbone, on ne lui propose que du nucléaire ou un mix avec une base atomique, comme si on ne pouvait s'en passer!

Si c'est l'OPECST qui l'a dit, ca doit être vrai?

Mais qui conseille l'OPECST?

https://www2.assemblee-nationale.fr/15/les-delegations-comite-et-office-parlementaire/office-parlementaire-d-evaluation-des-choix-scientifiques-et-technologiques/articles-caches/conseil-scientifique-de-l-opecst

Il apparait très clairement que tous les travaux menés par l'ASN et l'IRSN ont eu de la part de l'exploitant EDF des réponses satisfaisantes ( démonstrations et/ou actions correctives). Cette centrale est donc au bon niveau de sureté (on plutôt très bon) et il faut maintenant la démarrer.

Qui plus est, plus tôt elle démarre, et plus vite la France et l'Europe pourront substituer une quantité supplémentaire d' énergies fossiles émettrices de gaz à effet de serre par de l'électricité décarbonée



Je suis tout de même assez surpris par quelques recommandations de l'Autorité Environnementale qui font penser que cette autorité indépendante est de parti pris et qu'elle cherche à distiller des doutes dans le public plutôt qu'à reconnaitre le travail fait par la filière nucléaire pour réduire toujours et encore ses impacts environnementaux. Si toutes les filières industrielles étaient aussi vertueuses, nous nous porterions tous mieux !