Le radon est un gaz radioactif naturel, présent dans le sol et les roches, inodore, incolore et inerte chimiquement. Dans l'air extérieur, le radon se dilue rapidement et sa concentration moyenne reste généralement très faible. Dans les espaces clos comme l'habitat, il peut s'accumuler dans l'air intérieur pour atteindre des concentrations parfois très élevées. La concentration de radon dans les bâtiments peut être réduite le plus souvent par des actions simples, telle que l’aération quotidienne.
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé le radon comme cancérigène pulmonaire certain pour l’homme en 1987. À long terme, l'inhalation de radon conduit à augmenter le risque de développer un cancer du poumon. Cette augmentation est proportionnelle à l'exposition cumulée tout au long de sa vie.
En France, le radon est la seconde cause de cancer du poumon (environ 3 000 morts par an), derrière le tabagisme. L'exposition à la fois au radon et au tabac augmente de façon majeure le risque de développer un cancer du poumon.
La transposition en droit national de la directive du 5 décembre 2013 [1] a décliné différentes dispositions en matière de radon dans le code de la santé publique, dans le code du travail et dans le code de l’environnement. Ces exigences réglementaires consistent principalement en une obligation de surveillance de l’activité volumique du radon dans certains établissements recevant du public (ERP), en la prise en compte du radon dans la démarche d’évaluation des risques prévue par le code du travail, et enfin, en une obligation d’information des acquéreurs et des locataires (IAL) dans le cadre de transactions immobilières. L’IAL est accompagnée d’une recommandation de dépistage du radon [2].
Conformément aux dispositions de l’article R. 1333-30 du code de la santé publique et qu’il s’agisse d’un dépistage du radon de nature réglementaire (ERP, lieux de travail) ou volontaire (habitat privé), le mesurage du radon s’effectue par un dispositif qui mesure en continu sur une période donnée (au moins 2 mois), analysé par un organisme qui devra être accrédité, à compter du 1er juillet 2019, par le Comité français d’accréditation (Cofrac).
Ce projet de décision de l’ASN fixe les modalités d’accréditation des laboratoires d’analyse des dispositifs passifs de mesure intégrée du radon, ainsi que les points de contrôle destinés aux évaluateurs du Cofrac lors des audits d’accréditation et de surveillance des organismes accrédités ou sollicitant l’accréditation dans ce domaine.