Voeux à la presse 2023 de l'ASN : l’ASN souligne que les enjeux de sûreté nucléaire et de radioprotection ainsi que les conséquences des évolutions climatiques sur les installations nucléaires doivent être davantage et globalement anticipés
Communiqué de presse
Le 23 janvier, le collège de l’ASN et sa direction générale ont présenté leurs vœux à la presse.
Bernard Doroszczuk, président de l’ASN, a souligné qu’en 2022, la sûreté nucléaire et la radioprotection s’étaient maintenues à un niveau satisfaisant.
Néanmoins, il a attiré l’attention sur les fragilités et les aléas inédits en termes de sûreté qui ont affecté les réacteurs nucléaires et les installations du "cycle du combustible". Il a notamment souligné la nécessité d’une meilleure anticipation et prise en compte globale des enjeux de sûreté dans les débats d’orientation en matière de politique énergétique.
À cette occasion, B. Doroszczuk a délivré trois messages clés :
Dans le cadre du débat actuel sur les nouvelles perspectives nucléaires, les questions de sûreté et de radioprotection doivent être anticipées et considérées globalement pour l’ensemble des installations nucléaires.
L’ASN considère qu’il est important de disposer dès les prochaines années des éléments permettant de justifier, du point de vue de la sûreté, les hypothèses structurantes qui déterminent le volet nucléaire de la politique énergétique. Ces justifications devraient être apportées dans les 3 à 4 ans qui viennent afin de pouvoir anticiper leurs conséquences avec une marge de 10 à 15 ans.
Dans ce contexte, l’ASN souhaite que l’hypothèse d’une poursuite de fonctionnement des réacteurs actuels jusqu’à et au-delà de 60 ans soit étudiée et justifiée par anticipation par EDF d’ici fin 2024, pour permettre une instruction approfondie débouchant sur une prise de position de l’ASN fin 2026.
Par ailleurs, l’ASN suggère que la prochaine programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) soit l’occasion d’engager un travail de réflexion et d’évaluation sur les futurs possibles du "cycle du combustible" et les déchets associés, en y intégrant les enjeux de sûreté et de radioprotection qu’ils soulèvent.
Dans une perspective de fonctionnement à long terme, les conséquences des évolutions climatiques sur les installations nucléaires actuelles et à venir doivent être davantage anticipées.
L’ASN considère que, sur fond d’accélération constatée du changement climatique, ce sujet doit être intégré dans les réflexions à venir sur les perspectives nucléaires de long terme.
La gestion des épisodes climatiques extrêmes doit être anticipée, tant sur le parc en service que pour les installations neuves, en intégrant le cumul des impacts potentiels à l’échelle territoriale.
Les enjeux et les problématiques climatiques devront être désormais intégrés dans les démarches de justification spécifiques des exploitants liés à la poursuite de fonctionnement à long terme des installations, comme celle demandée pour les réacteurs d’EDF au-delà de 60 ans.
La crédibilité d’une politique énergétique fondée sur une composante nucléaire de long terme suppose des progrès tangibles dans la gestion du nucléaire historique.
Les démantèlements et les opérations de reprise et de conditionnement des déchets anciens sont des opérations complexes, qui s’étendent sur plusieurs décennies. Au regard des constats faits ces dernières années sur la non atteinte des objectifs fixés, l’ASN souhaite donner davantage de visibilité sur ces opérations.
C’est pourquoi, dans le cadre du contrôle mis en place sur la conduite des projets complexes, l’ASN dresse et présente dans son rapport sur l’état de la sûreté et de la radioprotection, un « observatoire de la reprise et conditionnement des déchets (RCD) et du démantèlement ».
Cette démarche transparente permet de mieux appréhender les risques d’aléas dans la planification des projets et de justifier les éventuels écarts.
Par ailleurs, Olivier Gupta, directeur général de l’ASN, s’est exprimé sur l’activité internationale et européenne de l’ASN. Sur fond d’évolution du contexte international, il a souligné que l’association des responsables d’Autorités de sûreté nucléaire d’Europe, WENRA, qu’il préside, a appelé à une vigilance collective.
Une déclaration commune a été publiée, en novembre 2022, pour rappeler l’importance de la sûreté dans le contexte de la crise énergétique et les responsabilités des acteurs.
O. Gupta a également noté que les Autorités de sûreté nucléaires ont mis en place, dans le cadre de WENRA, un suivi conjoint de la sûreté des installations nucléaires ukrainiennes. A chaque événement majeur nouveau, WENRA publie son analyse des conséquences en matière de sûreté pour anticiper une potentielle aggravation de la situation.
Contact presse :
Evangelia Petit, cheffe du pôle presse, tél. : 01 46 16 41 42 et 06 84 63 35 47, evangelia.petit@asn.fr
Date de la dernière mise à jour : 24/01/2023