Quelle perception ont les Français du nucléaire et de son contrôle ?
Communiqué de presse
Depuis 2005, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) mène chaque année une enquête [1] d’opinion auprès des Français sur leur perception du nucléaire et de son contrôle. Cela lui permet de suivre l’évolution de leur perception vis-à-vis du risque nucléaire, de l’information qu’ils reçoivent, du contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection.
Le baromètre 2022 - 2023 fait état :
- d’une évolution favorable de la perception du nucléaire par les Français, même si des différences existent en matière de gestion des installations et des activités nucléaires selon qu’il s’agit d’usage médical, industriel ou la gestion des déchets ;
- d’une amélioration continue de la perception des contrôles et des précautions prises en France ;
- d’une progression de la notoriété de l’ASN auprès du grand public ;
- d’un consensus autour de l’attitude que l’on attend des pouvoirs publics face à un accident nucléaire avec le souhait de mettre en œuvre strictement le principe de précautions, mais aussi une demande d’information et de transparence totale.
Le rapport des Français au nucléaire
L’enquête montre que le rapport des Français au nucléaire a évolué quel que soit le jugement porté sur ce type d’énergie : ils sont désormais 46%, contre 43% en 2021, se déclarant favorables au nucléaire : un niveau record jamais atteint.
Toutefois, la gestion des installations et des activités nucléaires fait l’objet d’appréciations différenciées. L’écart de satisfaction est sensiblement différent entre les traitements médicaux qui mettent en œuvre des rayonnements ionisants (satisfaction entre 66 et 76%), les installations nucléaires (satisfaction entre 50 et 63%) et la gestion des déchets (satisfaction entre 31 et 38%).
La protection des installations nucléaires françaises est jugée satisfaisante pour certains risques (incendie, inondations, sismiques), mais reste insuffisante pour d’autres types d’agressions (attentats terroristes, cyber attaques et réchauffement climatique).
La perception des contrôles et des précautions prises en France
En ce qui concerne la perception des contrôles et des précautions prises en France à l’égard du nucléaire, les résultats de l’étude montrent une continue amélioration avec en 2022 plus d’un Français sur deux (56%) qui juge efficace le contrôle de la sûreté des centrales nucléaires, niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2014. Cette opinion est partagée par 69% des riverains proche des installations nucléaires (0 - 10 km) interrogés.
La connaissance des acteurs
Sur la connaissance des acteurs de la sûreté nucléaire, l’enquête montre une stabilité pour la plupart des acteurs. La notoriété de l’ASN auprès du grand public connait une progression : 42% de personnes interrogées connaissant l’organisme, un pourcentage qui a doublé depuis sa création en 2006.
Le rapport du public face au risque nucléaire
Face au à un accident nucléaire, grand public et riverains considèrent que le risque zéro n’existe pas (94 et 92% de personnes interrogées) et qu’il est important de respecter les conduites à tenir (94 et 96% de personnes interrogées). L’enquête montre un consensus autour de l’attitude que l’on attend des pouvoirs publics avec 89% des Français qui estiment nécessaire d’appliquer strictement le principe de précaution et d’établir un conseil d’experts pour aider à la décision publique.
La demande d’information reste élevée avec 83% du grand public et 77% des riverains proche d’installations nucléaires souhaitant être informés des différents scénarios possibles d’un accident nucléaire.
La confiance à l’égard des divers acteurs pour transmettre l’information la plus fiable en cas d’accident reste fragile, voire minoritaire, à l’exception des acteurs associatifs qui recueillent 63% d’opinions favorables. Sur le plan local, 59% de riverains proche des installations nucléaires jugent que les élus locaux donneraient l’information la plus fiable. En revanche, la défiance est particulièrement marquée auprès des opérateurs des sites nucléaires, l’Etat, les médias et les réseaux sociaux. Il est plus que jamais essentiel d’informer les populations en vue de développer une culture de sécurité et de précaution.
Sur les comportements à adopter en cas d’alerte nucléaire, les résultats montrent que ceux-ci sont aujourd’hui globalement bien connus des riverains proches des installations nucléaires (83% se disent prêts à avaler un comprimé d’iode sur consigne du préfet, 79% écouteraient la radio et enfin 73% se mettraient à l’abri dans un bâtiment).
En revanche, certains comportements, comme le fait de ne pas aller chercher ses enfants à l’école, ne sont pas assez connus ou restent trop peu appliqués. Cela confirme que la culture de sécurité et de radioprotection en France doit être renforcée.
Voir et télécharger l’analyse et les graphiques
A propos de l’ASN
L’ASN est l’autorité administrative indépendante chargée de contrôler les activités nucléaires civiles en France.
Ses missions s’articulent autour de trois métiers :
- la réglementation : l'ASN est chargée de contribuer à l'élaboration de la réglementation, en donnant son avis au gouvernement sur les projets de décrets et d'arrêtés ministériels ou en prenant des décisions réglementaires à caractère technique ;
- le contrôle : l'ASN est chargée de contrôler le respect des règles et des prescriptions auxquelles sont soumises les activités et installations nucléaires civiles en France (centrales nucléaires, installations hospitalières et industrielles utilisant des rayonnements ionisants, laboratoires de recherche, transports de substances radioactives, installations relatives aux déchets nucléaires) ;
- l'information du public : l'ASN est chargée de participer à l'information du public, y compris en cas de situation d'urgence.
En cas de situation d'urgence, l'ASN assiste le gouvernement en adressant aux autorités compétentes ses recommandations sur les mesures à prendre sur le plan médical et sanitaire ou au titre de la sécurité civile. L'ASN informe le public et ses homologues étrangers de la situation.
[1] Méthodologie : cette étude a été réalisée en face-face par Kantar Public entre novembre et décembre 2022 sur la base d’un échantillon de 2 033 personnes représentatif de l’ensemble de la population âgée de 18 ans et plus, parmi lesquels 549 riverains d’une installation nucléaire de base (INB), dont 267 riverains habitant dans un périmètre de 0 à 10 km d’une INB et 282 habitant dans un périmètre de 11 à 20 km d’une INB. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, PCS de la personne de référence, région et catégorie d’agglomération).
Contact presse :
Evangelia Petit, cheffe du pôle presse de l’ASN
Tel. 01 46 16 41 42 - Courriel : evangelia.petit@asn.fr
Date de la dernière mise à jour : 20/11/2023