Arrêt non planifié puis pour deuxième visite décennale du réacteur 2
Le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Civaux a été arrêté préventivement le 19 novembre 2021 suite à la découverte d’un risque de fissuration de certaines tuyauteries connectées au circuit primaire principal (CPP) par le phénomène de corrosion sous contrainte (CSC) qui avait été identifié sur le réacteur 1, de même conception. Cet arrêt, non planifié, a ensuite été prolongé afin d’engager, à compter du 18 février 2022, la deuxième visite décennale du réacteur. Le réacteur a redémarré et atteint à nouveau sa puissance nominale le 27 avril 2023. Cette visite décennale est l’une des étapes principales de son deuxième réexamen périodique, qui conduira l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à se prononcer sur les conditions de sa poursuite de fonctionnement.
Les principaux chantiers réalisés à l’occasion de cet arrêt et contrôlés par l’ASN ont été les suivants :
- le déchargement et rechargement du combustible, à l’identique dans la mesure où le cœur n’avait pas effectué un cycle complet lors de sa mise à l’arrêt en novembre 2021 ;
- la réalisation de la requalification complète du circuit primaire, comprenant une épreuve hydraulique ;
- le contrôle de la cuve du réacteur à l’aide d’une machine réalisant notamment des contrôles non destructifs des différentes soudures ;
- la vérification de l’étanchéité de l’enceinte de confinement du bâtiment réacteur par une épreuve sous pression ;
- les opérations de maintenance préventive et de contrôle des matériels, dont la cuve du réacteur, les générateurs de vapeur, des organes de robinetterie, des tuyauteries, des pompes, les groupes électrogènes de secours à moteur diesel, des systèmes électriques et de contrôle‑commande ;
- l’intégration de diverses modifications visant à améliorer la sûreté des installations ;
- la résorption d’écarts de conformité affectant le réacteur ;
- le contrôle puis le remplacement de tuyauteries des circuits d’injection de sécurité (RIS) et de refroidissement à l’arrêt (RRA) à la suite de la découverte du phénomène de CSC affectant ces tuyauteries. Cette activité est à l’origine de la prolongation de la durée de la visite décennale, initialement prévue sur six mois.
Pendant cet arrêt, l’Autorité de sûreté nucléaire a procédé à six inspections, dont une inopinée. Ces inspections ont permis d’examiner les conditions de préparation, de réalisation et de suivi des activités, notamment celles qui n’avaient pas pu être effectuées lors de la mise à l’arrêt initiale du réacteur, non planifiée. L’application de la procédure d’examen non destructif améliorée des soudures des tuyauteries susceptibles d’être affectées par le risque de CSC a été contrôlée de manière inopinée.
Neuf événements significatifs pour la sûreté ont été déclarés au cours de l’arrêt, dont deux classés au niveau 1 de l’échelle INES. Deux événements significatifs pour la radioprotection dont un classé au niveau 1 de cette échelle ont également été déclarés au cours de cet arrêt.
L’épreuve hydraulique du circuit primaire principal a été menée le 22 décembre 2022 : six inspecteurs de l’ASN ont réalisé une inspection de l’ensemble des matériels le composant, afin de contrôler l’absence de fuite et de déformation, notamment au niveau des tuyauteries des systèmes RIS et RRA qui avaient été remplacées. L’épreuve hydraulique, réalisée à 206 fois la pression atmosphérique, ainsi que les résultats de la visite complète du circuit, ont été jugés satisfaisants par l’ASN, ce qui a permis de prononcer sa requalification pour une durée de 10 ans.
A l’issue de l’arrêt, l’ASN considère que l’exploitant a dans l’ensemble maîtrisé les conditions de sûreté et de radioprotection liées à l’exploitation et à la maintenance du réacteur.
Après examen des résultats des contrôles et des travaux effectués durant cet arrêt, l’Autorité de sûreté nucléaire a donné son accord le 17 mars 2023 au redémarrage du réacteur. L’atteinte de la puissance nominale du réacteur a été retardée en raison d’un aléa survenu sur le groupe turboalternateur durant les opérations de remise en route.
Cette visite décennale est l’une des étapes du deuxième réexamen périodique du réacteur. Celui-ci conduira l’ASN à se prononcer sur les conditions de sa poursuite de fonctionnement, sur la base d’un rapport adressé par EDF à l’ASN et au ministre chargé de la sûreté nucléaire comportant les conclusions du réexamen de sûreté de ce réacteur.
En savoir plus
Date de la dernière mise à jour : 13/06/2023
Dates de l'arrêt du réacteur
Date de l'arrêt : 19/11/2021
Date de redémarrage : 27/04/2023