Contamination d’un salarié d’un service de médecine nucléaire
Le 25 mai 2024, les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg ont déclaré à l’ASN un incident concernant la contamination d’un professionnel du service de médecine nucléaire lors de la réalisation d’un examen de scintigraphie.
La scintigraphie est une technique d’imagerie qui consiste à administrer au patient un médicament radiopharmaceutique, qui se diffuse dans l’organisme ou dans les organes à examiner. Un détecteur, appelé caméra à scintillation ou gamma‑caméra, couplé à un système d’acquisition et d’analyse par ordinateur, permet ensuite d’obtenir des images du fonctionnement des tissus ou organes explorés.
Le 22 mai 2024, la désadaptation de l’aiguille d’une seringue, durant sa manipulation, a provoqué la projection de quelques gouttes de technétium-99m en dehors de la seringue, atteignant le bras du préparateur. Le contrôle effectué immédiatement avec l’aide d’un collègue a confirmé une contamination cutanée au niveau du haut du bras droit. Un contrôle complémentaire et une procédure de décontamination ont été mis en œuvre par la personne compétente en radioprotection de l’établissement.
Le temps de contact estimé avant décontamination est de 15 minutes, le professionnel ayant terminé la prise en charge du soin du patient pour permettre la réalisation de l’examen. L’évaluation dosimétrique réalisée par la personne compétente en radioprotection de l’établissement, à partir des hypothèses les plus pénalisantes, conclut à une exposition supérieure au quart de la limite de dose annuelle aux extrémités pour un travailleur.
Considérant le dépassement, lors d’une unique exposition, du quart de la limite annuelle, l’ASN classe cet événement au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
L’ASN a examiné le compte rendu d’événement significatif transmis le 21 juin 2024 décrivant l’analyse réalisée par l’établissement ainsi que les actions correctives proposées telles que la mise en place d’un système de connecteurs spécifiques sur l’ensemble des seringues pour limiter le risque de désadaptation, la rédaction d'une procédure spécifique de prise en charge d’une contamination d’un professionnel au cours d’un processus d’injection, ou encore le port systématique de lunettes de sécurité anti-projection lors de l’injection.
La mise en œuvre effective des actions retenues sera vérifiée par l’ASN dans le cadre de ses actions de contrôle. L’établissement devra s’assurer, sur le moyen et long terme, de l’efficacité des actions correctives mises en œuvre.
En savoir plus :
Date de la dernière mise à jour : 28/06/2024
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie