Contamination cutanée d’un travailleur lors de l’utilisation d’une source non scellée aux fins de recherche scientifique
Le 6 juillet 2021, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a été informée par le laboratoire d’Imagerie Moléculaire et Stratégies Théranostiques, UMR1240 INSERM / Université Clermont-Auvergne, situé à Clermont-Ferrand (63), d’un événement significatif de radioprotection concernant la contamination accidentelle de la main d’un travailleur lors de la manipulation, dans une enceinte ventilée, d’un produit marqué à l’iode-125 sous forme de source non scellée. Cet événement, survenu le 2 juin 2021, a été détecté lors du contrôle de non contamination effectué par le travailleur en fin de manipulation.
Malgré plusieurs décontaminations locales, les contrôles réalisés les 4 et 7 juin 2021 ont montré la persistance d’une contamination cutanée.
Sur recommandation de la médecine de travail et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), des mesures de débits de dose ont été réalisées pour estimer la dose reçue à la peau, ainsi que des analyses radiotoxicologiques urinaires pour rechercher une éventuelle contamination interne du travailleur. Ces analyses urinaires ont mis en évidence une contamination interne à l’iode-125.
Par ailleurs, un traitement local a finalement permis de décontaminer la zone du doigt contaminé.
La dose équivalente à la peau reçue par le travailleur à la suite de cet incident de contamination a été estimée par l’IRSN à plus de 200 mSv (millisievert).
À partir des analyses urinaires et en considérant une contamination aigue par inhalation d’iode-125 sous forme de vapeur d’iode élémentaire, la dose efficace engagée reçue par le travailleur a été estimée par l’IRSN à environ 4 mSv.
Compte-tenu du dépassement du quart de la limite réglementaire annuelle d’exposition d’un travailleur pour la peau et les extrémités (500 mSv), l’ASN classe cet événement au niveau 1 de l'échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
Les analyses urinaires ayant mis en évidence une contamination interne, elles ont également été réalisées sur un autre travailleur du laboratoire afin d’identifier une éventuelle contamination atmosphérique du local de travail. Les analyses urinaires menées sur cet autre travailleur s’étant également révélées positives, des mesures d’air du local de travail ont été menées en juillet 2021, qui ont mis en évidence une légère contamination atmosphérique à l’iode-125. À ce stade, le responsable de l’activité nucléaire a identifié la présence de bidons de déchets liquides d’iode-125 dans ce local de travail comme étant à l’origine de cette contamination atmosphérique.
À la suite de cet événement, le laboratoire d’Imagerie Moléculaire et Stratégies Théranostiques, UMR1240 INSERM / Université Clermont-Auvergne a rappelé à son personnel la nécessité d’informer sans délai les conseillers en radioprotection en cas d’incident, rappelé les règles de port d’équipements de protection individuelle adaptés afin d’éviter toute contamination cutanée et mis en place de nouveaux bidons de recueil des déchets liquides placés sous sorbonne ventilée, qui sont équipés de bouchons spécifiques avec filtre à charbon actif et entonnoir sécurisé, afin de limiter le risque de contamination atmosphérique du local de travail. Par ailleurs, l'ensemble des déchets solides seront dorénavant évacués après chaque manipulation.
Des investigations complémentaires sont en cours pour confirmer la source de contamination atmosphérique identifiée dans le laboratoire et s’assurer de l’efficacité des mesures de réduction des expositions mises en place.
L’ASN continuera de s’assurer des actions mises en œuvre par le laboratoire, à l’occasion notamment de la prochaine inspection menée dans l’établissement.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie